Bilan de la huitième semaine

1600 km parcourus, petit détour de 400 km, découverte de la côte espagnole, toujours un peu de pluie, un peu froid, j’ai vu l’océan, découverte de l’Asturies et c’est magnifique, retrouvailles, les copains d’abord, la solution miracle pour les ampoules fonctionne (sauf pieds humides), les petites étapes avant le détour on fait leur boulot, j’attaque les étapes de 30 km et plus, beaucoup plus de dénivelés de ce côté du chemin, c’est clairement plus dur physiquement, Camino Norte, Santiago j’arrive pour de bon cette fois, j’ai hâte.

S’est accompagnée d’une pluie diluvienne et du brouillard que j’attaque cette nouvelle semaine de marche. Je quitte O Cebreiro, ville à l’architecture bretonne, sans avoir eu la chance de la voir sous le soleil… C’est son charme après tout.

Ce début de semaine est synonyme de petites étapes de marche. Je prends la décision de faire les étapes normées : 20-25 km par jour. Ça me permet de récupérer un peu physiquement après ces dernières semaines à faire des journées entre 35 et 40 km par jour. C’était chouette mais usant au final. Un rythme plus « normal » me fait arriver sur les coups de 13-14h au point de chute (même en faisant plusieurs pauses sur le chemin). Je m’ennuie un peu (j’avoue), mais je prends le temps de bouquiner et de profiter des villages que je traverse.

Depuis quelques jours, je partage mon chemin avec Heiner, un allemand croisé par hasard. Tantôt mouillés, souvent secs, mais toujours le sourire aux lèvres, nous discutons et profitons de ces moments privilégiés qui nous sont donnés de vivre.

La Galice est magique. Lorsque nous pensons qu’il ne peut pas pleuvoir plus, l’intensité de la pluie forcit. Lorsque l’on n’imagine pas apercevoir le soleil, il pointe quelques secondes le bout de son nez. Lorsque l’on a de grandes difficultés à avancer à cause du vent, de merveilleux paysages nous font oublier la rudesse de cette région. Bref, nous profitons de chaque seconde puisqu’on ne sait pas à quelle sauce la Galice a l’intention de nous manger…

Nous arrivons à Sarria, point de départ des pèlerins un peu zélés ne faisant que les 100 derniers kilomètres pour avoir le certificat de pèlerinage : la Compostera. Pour un européen lambda, la Compostela n’est rien de plus qu’un souvenir nous rappelant que nous avons fait le chemin de St-Jacques-de-Compostelle. Mais pour les espagnols, c’est la porte d’entrée de nombreux emplois. Tout jeune espagnol « doit » avoir fait le chemin (où au moins les 100 derniers km). C’est donc partie pour partager « notre » chemin avec de nouveaux pèlerins. Nous les reconnaissons très rapidement : habits propres et neufs, pas incertains et courbatures le second jour… Nous les semons très rapidement.

Nous y voilà ! La borne des 100 derniers kilomètres ! Santiago se rapproche à grand pas et je sens que mon cheminement intérieur n’est pas encore terminé. Il me faut continuer de marcher… Je ne me sens pas prête à fouler les pavés de Santiago l’esprit embrumé par tous ces questionnements. Je vais retrouver Toni et Daniel sur le chemin du Nord ; 400 km de plus, ça me laissera le temps de réfléchir un peu plus.

Me voilà donc dans le bus pour Lugo (1h30) où je retrouve Toni. Puis dans un second bus pour Gijon (6h). Comme ça fait bizarre de traverser en bus tous ces villages que j’ai mis tant de temps à rallier. Que c’est étonnant d’aller aussi vite. Je suis un peu triste, mais je sais qu’une nouvelle expérience s’offre à moi. Alors profitons et marchons ! D’autant plus que cet itinéraire en bus traverse de magnifiques montagnes. Le Chemin San Salvador passe par ici, je comprends pourquoi les marcheurs en sont friands, c’est extraordinaire.

Cette fin de semaine est pour moi le début d’un nouveau chemin sur le Camino del Norte. Je vois l’océan, je découvre des paysages tout autre (tel que les forêts d’eucalyptus) et un nouveau rythme se créé. Youhouuuuu !

Les dodos :

  • Le 04.11 – Tricastela / Albergue Atrio (9€) – Magnifique endroit, possibilité de cuisiner et accueil au top.
  • Le 05.11 – Sarria / Albergue Credential (9€) – Très correcte mais pas dingue, pas possibilité de cuisiner.
  • Le 06.11 – Portomarin / Albergue Porto Santiago (10€) – Endroit très convenable, possibilité de cuisiner, poêle dans la salle à manger/cuisine.
  • Le 07.11 – Casanova / Albergue municipale (6€) – Pas de possibilité de cuisiner, mais bien équipé.
  • Le 08.11 – Lugo / Pension San Roque (15€) – Pas dingue, mais salle de bain privative et pas de possibilité de cuisiner.
  • Le 09.11 – Gijon / Pension Gonzales (12€) – On atterrit dans un autre monde : pas propre, pas possibilité de faire à manger, mais en centre ville.
  • Le 10.11 – San Martin de Laspra / Albergue San Martin (Donativo) – Isolé, mais très agréable et l’accueil y était top, pas chauffé mais possibilité de cuisiner.

Publié par Jeanne Fauquenot

Passionnée de patrimoine, d'art et d’espaces naturels ; je me suis mise en tête de découvrir, en marchant, ce pays merveilleux qu’est le France. Il m'est alors apparu qu'il m'était nécessaire de partager mes découvertes dans cet extraordinaire monde qui est le nôtre. J'espère que toutes mes aventures vous plairont.

3 commentaires sur « Bilan de la huitième semaine »

  1. Merci Jeanne de nous faire participer à ce périple. Bon courage pour le mois de février. Tu as eu un très bel article sur le Berry. Mes meilleurs vœux t’accompagnent.

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