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Retour d’expérience d’un été particulier

Cet été fut tout particulièrement étrange…

Partie pour 4 000 km à pied, seule, vers le Portugal ; j’abandonne après une petite semaine de marche.

Le projet escompté.

Le cœur n’y était pas, l’envie non plus… Mais comment cela est-ce possible ? Que vais-je faire ? Bientôt 3 ans que ma vie tourne autour des randonnées au long-cours estivales ! C’est un tremblement de terre qui ébranle tout ce que je construis, tout ce que je pensais être, tout ce qui me définissait depuis trois belles années.

Comme quoi, rien n’est impossible, ni même immuable !

Après 6 jours de marche forcée, de découverte de mes propres limites, je décide d’arrêter. Je n’aurais pas profité une seconde de ces 6 journées de randonnée. Comme un passage obligé vers autre chose, mais quoi ? Je vous assure, passer 6 longues journées, seule, du matin au soir, le ventre noué, les épaules contractées et les jambes lourdes de ne pas avoir envie d’avancer… C’est long, très long ! Alors que la marche représentait la liberté et la joie, elle n’était plus que peine et tristesse. Chaque pas était un sacrifice. Comment ai-je pu tenir aussi longtemps ?

Le côté positif de cet échec, c’est que je me suis enfin rendu compte de l’importance de la réussite des 3 premières randonnées au long-cours réalisées. À chaque départ, rien ne nous dis que nous réussirons. C’est à force de courage, d’abnégation, d’amour pour cette pratique, des paysages traversés et des personnes rencontrées que j’ai réussi à aller au bout de ces 7 500 premiers kilomètres. Ce minable petit raté de 2022 (appelons un chat, un chat), m’a permis de prendre la mesure de ces réussites. Rien n’est normal, rien ne va de soi, il m’a fallu beaucoup d’énergie et d’envie, à ces moments-ci, pour rallier mes objectifs ! J’ai enfin pu jouir pleinement de ces réussites, comme si elles ne m’étaient pas dues, mais bien acquises au travers d’un travail intense et conséquent ! J’en suis, dès à présent fière. Non sans douleur, car je dis adieu à un projet qui me tenait à cœur, mais avec élégance et c’est toujours ça de pris.

Puis l’été s’enchaîne, nous partons sur la Loire à vélo, avec Tancrède, histoire de tromper l’ennui. Perrine me propose de partager quelques jours de marche dans les Cévennes, sur le Chemin de Stevenson. Où je renoue avec mon premier amour, qui reste la marche.

Puis je décide de partir seule pour me challenger un peu, à vélo, jusqu’à Brest. Pour finir, en août, pour partager cette expérience cycliste avec Marie-Lys, sur la Vélodyssée.

Cet été fut un partage d’expérience avec mes proches et j’ai adoré ça, presque autant que d’être seule avec moi-même (au final). Alors merci à vous tous, d’avoir partagé, quelques jours, cette passion qui me transcende. Merci à vous mes lecteurs de continuer à me suivre même si les articles sont moins nombreux et les posts plus ponctuels…. Merci à mes sponsors qui ne se sont pas retirés alors que l’intégralité de mes plans changeait à mesure que l’été avançait… Merci à tous pour votre soutien et votre confiance ! Merci mille fois !

Un petit matin enchanté. L’aventure continue !

Et quoi qu’il en soit, l’aventure continue, car la vie ne s’arrête (heureusement) pas là !

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La véloscenie en bonne compagnie

Et voilou, une nouvelle aventure cycliste qui s’offre à moi. Mais cette année, étant un peu particulière, je prends la décision de la partager, avec ma copine Marie-Lys.

C’est une acolyte de choc, déjà emmenée en voyage, mais jamais en itinérance comme cela. Une expérience de lâcher prise, de non organisation et de « on verra bien ». Ce ne fut pas simple, mais l’une comme l’autre trouvons, à mesure des kilomètres qui passent, un équilibre très chouette.

C’est ainsi que le 06 août 2022, nous prenons le train de Paris vers Pontorson, à 10 km du Mont St Michel. 13h, nous sommes sur cet éperon rocheux merveilleux qui me rappelle mon départ sur le GR34, deux ans plus tôt. Émotion et partage sont au rendez-vous, ainsi qu’une galette… Vous imaginez bien que l’on ne se laisse pas abattre. Puis l’épopée, à deux roues, pour rejoindre Paris débute.

Le tracé est parfaitement adapté à des cyclistes non expérimentés, mais un peu sportifs tout de même. Les paysages traversés sont chouettes et les villages très accueillants.

De mon côté, je laisse mon vélo électrique à Marie-Lys afin qu’elle profite de l’aventure à fond… Donc, je ne suis pas super bien équipée, mon vélo est très lourd et les kilomètres sur le sable (au début) sont pénibles. Je ne vous raconte pas le vent de face qui m’a laissé un goût amer lors d’une étape éreintante. Mais c’est l’aventure. De la partager rend tout cela presque anecdotique.

La véloscenie nous fait traverser le bocage normand, les collines du Perches et la vallée de la Chevreuse avant de rallier la capitale et sa frénésie. Ce fut une semaine sous le signe du beau temps, voir un peu trop chaud… Mais surtout du partage d’expérience et de la découverte de chouettes régions que nous ne connaissions pas (ni l’une, ni l’autre).

Quelques petits rituels se mettent en place : la pause café de 10h accompagnant le 2e petit dej, le pique nique du midi et les derniers kilomètres assez tôt dans l’après-midi pour profiter de quelques heures de répit et visiter le village dans lequel nous posons nos tentes.

Par chance, c’est un rythme qui nous convient à toutes les deux. Et ce n’était pas gagné d’avance… C’est toujours un peu la loterie de partir avec une amie sur ce genre de projet…

Mais bien que fatiguées par les longues journées de vélo, le mal de fesse récurant (pas assez pris en considération) et les nuits très inégales ; nous profitons à 200% de l’aventure. Chouette, chouette, chouette.

Gourmande mais frileuse de cette nouvelle expérience qui s’annonçait, Marie-Lys a aimé ce déplacement « lent », les découvertes simples d’un café dans un village et d’une bonne douche en fin de journée. L’improvisation n’est pas son fort, mais j’ai la certitude que ça lui a permis de se reposer sur moi et de ne penser à rien, juste l’espace d’un instant. Profiter de ce que la vie nous proposait sans essayer d’éviter les petits soucis auxquels nous allions faire face.

Parce qu’il y a eu une piqûre de guêpe en pleine journée, une crevaison, de la fatigue, des difficultés à trouver un endroit où dormir et aussi quoi manger par moment. Mais rien d’insurmontable… Ça rend la vie plus légère et goûtue, l’espace d’un instant.

Même si cette année, les kilomètres parcourus ont été à vélo plutôt qu’à pied, j’ai pris beaucoup de plaisir à les partager. J’ai adoré découvrir notre si beau pays et surtout ne pas laisser un petit accro de parcours (au début) mettre à mal ma saison estivale. Ça n’aura pas été le chemin escompté, mais j’y aurais appris beaucoup sur moi.

Il faut bien avouer que se relever de mon abandon de mai n’aura pas été aisé, mais je suis fière et heureuse de la femme que je construis chaque jour ; pierre après pierre, bien que par moments, ce soit beaucoup plus compliqué que d’autre.

Mais c’est la vie après tout.

Encore un grand merci à vous tous pour le soutien, les mots gentils et les pensées positives que vous m’avez envoyées durant ces quelques mois d’été. Et à tout bientôt pour de nouvelles aventures ?

Les dodos :

06.08.2022 – Camping municipal du Ducey,

07.08.2022 – Camping municipal de Donfront,

08.08.2022 – Camping municipal d’Alençon,

09.08.2022 – Camping du bord de l’Eure à Chartres,

10.08.2022 – camping Hutttopia à Rambouillet.

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Du Berry à la Bretagne

Nous voilà au bilan de cette nouvelle aventure, de 13 jours, pour parcourir 1 000 km, en vélo. Elle fut magique en de nombreux points.

Mais débutons par les premiers coups de pédales (à assistance électrique) en partance de chez moi. À contrario de mon départ à pied, ce fut simple. J’y ai même pris plaisir. Rouler sur des routes que je connais, c’était très chouette. De nouvelles sensations, peu d’appréhension et surtout beaucoup de plaisir à découvrir cette nouvelle itinérance.

J’ai été accueillie, sur l’Indre à vélo par un « j’aimerai bien être à la place de la selle ». Très légèrement interloquée, je réponds naïvement « pardon ?! » (bon d’accord, on entendait le, j’ai entendu, tu veux répéter ?!?). À quoi il n’a eu de bon sens que de rétorquer « joli votre vélo ». « Je préfère ouai ! », un peu dingue ce mec ! Voilà que je porte un cuissard et que je me fais embêter en moins de 50 bornes.

C’est un non-évènement, mais c’est ainsi dans la vie de toutes les femmes prenant la liberté de simplement mettre un short. Alors s’il vous plaît messieurs (et mesdames), rien n’est jamais trop court. Respectez l’autre et basta !

Bon sinon, l’Indre à vélo et ses 250 km sont très agréable ! Un gravel n’est pas du luxe vu la qualité des chemins (par moment), mais c’est très agréable comme itinéraire. Un peu de dénivelé et de mignons petits villages.

Grâce à ce dernier, j’ai pu rejoindre, à Bréhemont, la Loire à vélo quittée à Saumur, avec Tancrède. Je fais donc quelques 60 km sur des chemins déjà empruntés (mais c’était coooooool) et je repasse par le passage troglodyte (avant Saumur). J’en profite pour visiter l’abbaye de Fontevraud qui est un véritable chef d’œuvre ! Autant d’un point de vue architectural que dans son évolution au cours des siècles. Véritable lieu de culte, elle devient une prison avant de devenir l’écrin de la scène artistique contemporaine ! BRA-VO !

Je cesse mes digressions.

Passée Saumur, je suis en 1 étape et demi à Nantes, où je me vautre en beauté, un dimanche midi. Je me relève, claudiquante et continue à pédaler pour rejoindre le canal de Nantes à Brest ! Et là ! Le kiffffffe ! Pédaler sur un chemin de halage le long du canal de l’Oust. Je suis tout de même contente d’avoir collé une compresse et du strap sur mes plaies histoire d’éviter que la poussière ne s’invite.

Point positif du e-bike, je n’ai pas de courbature.

Point méga positif du cuissard (le short rembourré, dégueu), je n’ai pas mal aux fesses. PRIMORDIAL !

Revenons sur ce très chouette canal. C’est trop chou ! Mais surtout, je rentre en Bretagne ! Qu’est-ce que j’aime cette région !

Le Canal de Nantes à Brest me réserve quelques 390 kilomètres le long de l’eau, découvrant oiseaux et écluses. Je me régale. Sans compter qu’il passe par Carhaix, où je m’arrête au festival des vieilles charrues pour y être bénévole (au pied levé).

Un paquet de concerts plus tard, de nombreuses heures à faire des burgers et très peu d’heures de sommeil en rab ; me revoilà sur mon vélo pour rejoindre Brest par le canal (ou presque).

Ce dernier ne va pas jusqu’à destination, il s’arrête à Chateaulin. Ensuite, un peu de dénivelé m’y attend pour rallier la gare TVG me ramenant à Paris.

Et voilà ! Une aventure qui est passée bien trop vite. Mais qui me permet de me souvenir à quel point j’aime l’itinérance seule. Et ça, c’est rassurant 😁

Le point dodo évidemment :

07.07.2022 – Camping des rives de l’Indre à Châtillon-sur-Indre,

08.07.2022 – Camping de l’isole verte à Montsoreau,

09.07.2022 – Camping éco-Loire à St-Florent-le-vieil,

10.07.2022 – Camping du château à Blain,

11.07.2022 – Camping municipal du val D’oust de Rohan,

12.07.2022 – Camping municipal de Huelgoat,

13.07.2022 – Camping municipal de Huelgoat,

14.07.2022 – Chez l’habitant à Carhaix,

15.07.2022 – Chez l’habitant à Carhaix,

16.07.2022 – Chez l’habitant à Carhaix,

17.07.2022 – Chez l’habitant à Carhaix,

18.07.2022 – Camping municipal du Faou.

Le tracé du Berry à la Bretagne.
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Une semaine sur la Loire à vélo

Depuis 3 ans maintenant, je randonne. Après mon raté de ce début de saison, il m’a fallu essayer de me réinventer. Alors pourquoi ne pas tester un nouveau mode d’itinérance.

Ce fut ma première expérience à vélo. Et franchement, c’était super chouette. Ce chemin, le long de la Loire, est très bien indiqué. Bon, on a tout de même réussi à se perdre plusieurs fois, mais on est vraiment très peu attentifs !

Le tracé est très agréable. On pédale le long des bords de Loire, on longe des champs, en passant par des chemins de halage et des berges de canaux.

Il y a pas mal de petits villages (ou villes) pour faire des courses, boire un café, visiter… C’est franchement une belle aventure.

Et puis il y a tous ces châteaux ! Ce patrimoine merveilleux qui rend notre pays si extraordinaire aux yeux de tant de personnes ! Et pour cause. Ces moments de visites patrimoniales sont une bouffée d’oxygène et une parenthèse magique. Je recommande.

Par chance, le temps a été avec nous. Et ça change grandement la perception du voyage, il faut bien l’avouer. Un peu chaud, peut-être (canicule oblige)… Mais ça n’a rien enlevé au plaisir de l’itinérance.

En tant que randonneuse, le rapport aux distances est totalement biaisé. 100 km en une journée est chose aisée à vélo ! Je n’ose l’imaginer à pied. Alors nous avons composé entre mon appréhension des étapes et la journée qui se déroulait comme sur des roulettes. Quel bonheur.

Bien que la rando soit mon activité de prédilection ; je suis dingue de ce moyen de locomotion, qu’est le vélo. Alors je vais continuer d’expérimenter la rando et le vélo autant que faire se peut. Et ainsi vous faire découvrir de nouveaux itinéraires et les beautés qu’ils recèlent.

À tout bientôt pour de nouvelles aventures ?!?L

Le point dodo :

– 13.07.22 : camping de Gien,

– 14.07.22 : camping de Beaugency,

– 15.07.22 : camping de Chaumont sur Loire,

– 16.07.22 : hotel du cheval rouge à Villendry (je ne conseilles pas),

– 17.07.22 : camping de Candes sur Loire.

L’itinéraire d’une semaine sur la Loire à vélo.
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Quelques jours sur le chemin de Stevenson (par Perrine)

En mars 2021, Jeanne préparait son départ pour 4 000 kilomètres du Berry au Portugal. Depuis 2019 elle parcourt des milliers de bornes pour s’apaiser et se dépasser. Comme une envie fugace de partager ce quotidien inconnu, je lui propose de la rejoindre quelques jours pour découvrir cette itinérance. Moi l’étudiante tardive, maniaque du contrôle et enfermée dans la maladie depuis des mois. Immédiatement, je regrette cette proposition pour une multitude de raisons mais je constate que ça l’enchante alors je maintiens. On programme que je la rejoigne fin mai sur le chemin de Stevenson dont les étapes sont « petites » et le confort absolu puisque bordé de gîtes d’étape qui me permettront de dormir au chaud et au sec. Lorsque mi-mai elle décide de mettre fin à ce périple je me sens comme déchargée. Déjà parce qu’elle s’écoute, mais aussi parce que je ressens comme une liberté incroyable de ne pas avoir à « subir » ces quelques jours d’efforts. Et en même temps, je ressens comme le besoin vital de maintenir cette épopée sororale. C’est décidé, au regard de nos planning respectifs nous partons fin mai pour marcher 3 jours sur Stevenson.

Le matériel est là, une partie prêtée par Jeanne donc d’une qualité incroyable, une autre provenant d’une razzia dans un magasin de sport avec Jeanne à l’autre bout du fil qui me conseille. Le 25 mai je suis chez elle dans le Berry, le 26 les hébergements sont réservés. Le 28 on est sur la route en direction du Puy-en-Velay. Le matin du samedi 28 mai, j’angoisse et j’ai mal au ventre. Je contrôle depuis des jours ce que je mange au gramme prêt pour être sûre de ne pas être malade sur le chemin mais rien à faire, quelque chose ne passe pas. Je constaterais plus tard que c’est surtout le départ qui ne « passe pas ».

Je suis atteinte d’endométriose. Cette maladie « à la mode » un peu incompréhensible. Elle me pourrit la vie depuis plusieurs années et m’a empêché de mener une vie normale ces derniers mois. En dehors de ce que tout le monde connait de cette affection, je développe des symptômes bien moins intéressants dont personne ne parle, même pas moi. Je reste prostrée chez moi à l’affût du moindre symptôme invalidant depuis des mois. Mon endométriose à moi elle prend la forme d’une énorme intoxication alimentaire qui me gâche la vie. Je ne peux plus sortir parce que je suis gelée en permanence et que le froid déclenche des crises. Je ne peux plus rien manger parce que rien ne passe. Je ne peux plus sortir parce que je ne suis pas à l’aise à l’idée d’être malade ailleurs que chez moi et en réalité quand on voit le quotidien dans lequel je vis, c’est complètement compréhensible. Jeanne en tout cas l’a compris. Elle prend la mesure du risque que j’accepte de prendre à ses côtés : me retrouver seule au milieu de nulle part avec une crise d’endométriose type intoxication alimentaire n’est ni confortable ni glamour. Mais elle accepte ce risque pour deux. Et pour palier à tous les maux, elle décide qu’on réduit le risque alimentaire en partant en autonomie : elle se trainera pendant 3 jours tout ce dont on a besoin pour manger (riz, conserve de thon, pain et nourriture adaptée sans gluten ni lactose). Elle comprend rapidement que les crises du samedi sont des crises de panique. Que je peux décider d’abandonner à tout moment et reste tellement calme qu’elle en devient contagieuse. A ses côtés, rien ne peut arriver.

Le chemin c’est la découverte de la vie en communauté avec l’arrivée au Donativo du Puy-en-Velay et de la bienveillance des pèlerins. Il n’y a plus aucune barrière sociale, tout le monde se tutoie, tout le monde présente les mêmes angoisses quant au chemin et la même sérénité absolue d’avoir fait le bon choix de se lancer dans cette épreuve. Le premier matin elle me demande si je veux aller à la bénédiction qui fait partie intégrante des départs. Je refuse et on part « à la fraîche » pour Monastier-sur-Gazeille. Ces 19 premiers kilomètres sont étonnants parce que je n’ai absolument aucune idée de ce qui m’attend et je découvre les rudiments de la randonnée : les bâtons de marche, la gestion de la topographie et de son propre corps. Je me souviens qu’elle m’avait dit « Tu verras, quand on marche, on n’a jamais froid », je n’ai quitté la veste de pluie qu’elle m’a prêté qu’à quelques rares occasions, généralement en montée. Saleté d’endométriose qui me congèle de l’intérieur. En toute honnêteté, je ne suis pas capable de regarder les paysages, je ne profite de rien. Je me concentre sur ce corps qui ne répond plus à rien depuis des années et qui enquille les kilomètres sans jamais daigner se réchauffer. L’arrivée est salvatrice, je suis comblée de joie et de douleur à l’idée que ça s’arrête enfin. C’était sans compter les jours qui ont suivis. La seconde étape était de 24 kilomètres. J’ai découvert l’existence du dénivelé positif, ce petit cachotier qui m’a enfin fait enlever ma veste et compter mon nombre de respirations. Les douleurs de la veille sont présentes mais pas insurmontables sur les 8 premiers kilomètres. Les 8 prochains se font dans la souffrance mais beaucoup de groupes se rejoignent sur des parties difficiles, escarpées, parfois « dangereuses » et les conseils, les rencontres et les discussions arrivent à faire avancer la machine. Les 8 dernières sont proches de l’enfer, c’est de début du chemin cathartique que j’attendais : pouvoir enfin ressentir la douleur physique qui prend le pas sur toutes les autres. Jeanne se propose de prendre mon sac sur quelques kilomètres pour que mon corps se reprenne. Je finis le chemin en pleurs et en sandales, mais il est fini. Et à notre arrivée, quelque chose d’exceptionnel nous arrive : on est acclamées. Toutes ces personnes croisées, celles avec lesquelles nous avons échangé quelques mots sont impressionnées que nous soyions arrivées, que nous l’ayons fait en si peu de temps au regard de la difficulté de l’étape. La bienveillance fuse telle des feux d’artifice, dans tous les sens, par tous. Quelque part, la douleur d’amenuise à force d’entendre des mots d’encouragement et de soutien. À chaque parole positive une ampoule disparait, si ce n’est sur les pieds, au moins dans le cœur. La solidarité de ces instants laisse sans voix, même moi c’est pour dire. Il y a quelque chose d’anesthésiant à la bonté. Et quelque part, je pense que si elle n’avait pas été là le chemin aurait été tout aussi douloureux pour le corps mais bien moins rassasiant pour l’esprit. Il y a cette certitude que je peux bougonner, crier, pleurer tout le chemin parce que ma sœur m’aime d’un amour incommensurable et qu’elle entend que toutes les douleurs de la vie viennent se concentrer sur ces quelques jours, comme boucher un entonnoir et n’ayant d’autres moyens de sortir que d’exploser pour ne pas me faire imploser. Et cette bienveillance de l’arrivée, la sympathie débonnaire de nos camarades vient remplir le cœur et l’esprit d’une nouvelle motivation pour attaquer les jours à venir. Mais cette expérience m’a aussi appris que le silence est salvateur. C’est sur la dernière étape complète que j’ai appris cela. Au dernier jour d’étape, je ne peux marcher sans boiter dès les premiers mètres. Les 6 premiers kilomètres se font dans l’optique de pouvoir trouver en chemin un miracle qui viendrait soit me couper les pieds soit ôter la douleur. Malgré les bons soins d’un pharmacien compétent, la douleur est restée et s’est accompagnée d’une nouvelle peur sur cette journée : la pluie. Si personne n’aime marcher sous la pluie, je n’ai pas su expliquer pourquoi elle m’était aussi anxiogène. Elle nous a frappé et j’ai décompensé. Plus aucun courage, plus aucun humour. Il n’y avait plus que cette eau autour de nous qui créait comme un mur contre lequel je ne pouvais rien faire. Une fois l’averse passée j’ai avancé comme une folle, trop vite, trop fort. Et Jeanne a décidé de briser le silence « Tu comptes avancer à ce rythme combien de temps ? ». Tel un animal blessé j’ai commencé par attaquer. Et le silence s’est à nouveau installé. Pesant de tout son poids et de toutes sa culpabilité sur mes épaules. Je ne peux pas me permettre de ralentir parce que j’ai une peur panique de reprendre la pluie. Parce que la pluie c’est le froid, que le froid c’est les crampes et que les crampes c’est la fin du chemin pour moi. La fin du challenge mais surtout la fin de mon combat contre la maladie. Je ne veux pas et je ne peux pas la laisser gagner alors il faut avancer avant qu’elle ne se réveille. Sauf qu’à vouloir se battre contre le temps absolu et nécessaires on s’épuise. C’est ainsi qu’à quelques kilomètres de la fin, après des heures de reniflements en règle je me suis écroulée. Ça arrive il parait. Il semble qu’on a le droit de jeter ses bâtons, de hurler, de craquer. Le ciel était menaçant, la dernière pluie avait 1 heure, mes jambes tremblaient de douleur, mes pieds avaient littéralement désertés la planète terre et j’étais là, à jeter mes bâtons sur le bas cotés d’une route de campagne, à genoux dans l’herbe à pleurer sans aucune honte, sans filtre ; Des pleurs qui apparaissent à la croisée de chemins fondamentaux. Il ne s’agissait pas de savoir si j’avais mal, si j’étais triste. Il s’agissait de savoir qui de moi ou de mon corps allait gagner cette bataille qu’on menait de front depuis 3 jours. Il parait qu’il ne faut pas se définir uniquement dans la maladie, mais lorsqu’elle est aussi envahissante et invalidante, elle est comme un bras qui ne répond de rien et qui décide de bouger de lui-même ; Qui nous fait renverser les choses sans le vouloir, qui nous retiens, qui décide de faire sécession. La croisée des chemins durant ces quelques minutes a été de choisir qui allait gagner. Il ne fallait pas faire un choix en désespoir de cause, il fallait choisir et décider de se battre pour qu’un des camps gagne, il fallait mettre fin à la diplomatie qui permettait la coexistence passive depuis des années. Faire taire cette peur pour avancer ou l’accepter pour toujours et décider de lever le pouce pour terminer ces 3 derniers kilomètres. J’avais dit à Jeanne que je refusais d’abandonner dès le premier jour et la première plainte mais je ne le pensais qu’à moitié. La croisée des chemins consistait à cesser de se mentir et de faire un choix ferme et définitif : avancer envers et contre tout ou accepter la souffrance et s’arrêter. Je me souviens des décharges qui se sont déversées dans tout ce corps meurtri, y compris dans des parties intactes de toutes blessure. Une sorte d’énergie cosmique qui, en un quart de seconde, fait qu’on se remet, vacillante, sur ses pieds, et qu’on décide d’avancer coûte que coûte. Mais ça n’a rien d’un film, on a toujours aussi mal, on est toujours à bout. Mais il y a comme une force inexpliquée qui nous pousse, comme l’aiguillon de Stevenson sur Modestine, il y a ce silence qui laisse la place au choix éclairé et personnel d’avancer. On sous-estime trop souvent la force du silence, même lorsqu’il habite deux personnes côte à côte. Le silence dont Jeanne a fait preuve ce jour là a été l’espace de choix, le néant nécessaire à la prise d’une décision ferme. Comme s’il venait dire qu’elle serait toujours à mes côtés mais qu’elle ne pouvait pas décider pour moi. Elle aurait pu dire « Je vais t’aider, je vais porter ton sac, on va y arriver » mais elle savait qu’elle ne devait pas être dans l’équation à ce moment-là. Elle savait que je savais tout ce qu’elle pourrait dire, mais qu’à cet instant l’effort n’appartenait qu’à moi.

Sur le départ au Puy-en-Velay.

Pendant 3 jours, j’ai entendu les gens dire que je venais rejoindre le rang des aventurières. Et j’ai clamé haut et fort que je n’avais jamais voulu en être et je le revendique encore. J’ai voulu découvrir ce que ma sœur vivait pendant ces marches. Je ne pense pas l’avoir trouvé. Je pense que je ne le trouverais jamais. Mais elle m’a offert bien plus que d’entrer dans sa peau d’aventurière, elle m’a donné l’opportunité d’entrer dans la mienne…

Merci !

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3 jours de randonnée sur le Chemin de Stevenson.

Le chemin de Stevenson (ou GR 70) est un merveilleux tracé à travers les Cévennes. J’ai entrepris ces quelques jours de marche avec ma petite sœur.

Durant ma semaine d’itinérance, mi-mai, je me suis rendue compte que je voulais partager mes pérégrinations avec mes proches. Alors c’est avec grand plaisir que j’ai accepté lorsque, Perrine, ma petite sœur, m’a proposé de m’accompagner sur quelques jours.

Ce fut une expérience hors du commun, mais vous le découvrirez avec ses propres mots.

Si, à cela, on rajoute le fait que l’on part du Puy-en-Velay, cette ville qui a vue naître celle liberté qui me transporte depuis 3 ans, l’émotion était au rendez-vous.

Puis le chemin débute et la rando recèle de merveilleuses petites surprises tout au long de l’itinéraire. Les paysages sont canons, les autres randonneurs sont particulièrement bienveillants et les hébergeurs très sympas. Le combo gagnant pour renouer avec des sensations qui m’avaient beaucoup manqué.

Que du bonheur !

Bon, pour Perrine, c’est une autre paire de manche, elle découvre les difficultés de la rando, le poids du sac, les ampoules et la vie en extérieur. Elle s’accroche, elle repousse ses limites et elle se motive alors qu’elle n’accroche vraiment pas à tout cela ! Mais elle le fait. Et je suis sûre qu’elle en ressent une certaine fierté.

Les douleurs de pieds n’auront pas eu raison d’elle, ni les pleurs et encore moi la pluie ! Elle l’a fait !

Que dire de ma propre fierté à la voir évoluer dans ce monde de sportifs et d’amoureux de nature ? Je suis estomaquée par son humour, sa force de caractère et son envie de se surpasser kilomètres après kilomètres !

Cette femme de 30 ans est la preuve vivante que la randonnée est faite pour tous et toutes. Et qu’au-delà de la maladie, nous pouvons accomplir de belles choses !

Alors merci à elle d’avoir outrepassé ses peurs pour découvrir ce monde qu’est le mien. Il me tarde que vous découvriez son propre texte sur ces quelques jours partagés.

À tout bientôt pour de nouvelles aventures de cet été 2022.

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Première et seule semaine sur le Berry-Portugal

Le début de l’aventure fut bizarre, je l’admets. Peut-être suis-je partie trop tôt ? Pas assez prête dans ma tête ? Le fait est que je n’ai pas réussi à rentrer comme il se doit dans ce genre d’aventure.

Il m’a fallu débuter les premiers kilomètres sans le sac pour être sûre que mon dos tiendrait le choc. Puis j’ai fait ma première journée de marche, en oubliant toute ma nourriture. Bref, la galère.

Dimanche, j’ai donc décidé de rester chez au calme (après 2 jours, je ne suis qu’à 40 km de chez moi) histoire de passer une dernière journée avec mon mari et laisser mes pieds et mon dos se remettent de leurs premières journées de rando. Que d’aventures !

Je dois bien avouer que je ne suis pas armée pour les au revoir. C’est un crève-cœur dont je peine à me relever. S’en suis alors quelques jours de désert émotionnel, car je me rends bien compte que je suis incapable de faire face à la peine et l’accueillir sans que ça me blesse.

Partir de la maison n’était clairement pas une bonne idée. À chaque pas, je me dis que je peux faire demi-tour. Qu’il n’est pas trop tard pour rentrer à la maison et retrouver les bras de celui que je fais souffrir par mon absence.

Et puis les jours ont passé, les pensées n’ont cessé de m’assaillir. J’étais incapable de profiter de cette aventure. Dans l’impossibilité de me nourrir du début de cette aventure, me laissant accabler par la mélancolie au lieu de marcher la tête haute, j’ai pris la décision d’arrêter.

Ça me semblait être l’unique solution sur le coup ; ça m’a soulagé. J’aurais mille autres raisons à incomber pour expliquer ce retour, car les signes avant-coureurs étaient particulièrement nombreux. Mais la seule qui vaille la peine d’être abordée est que je le ressentais. Il me fallait revenir. Quitte à décevoir certaines personnes, je ressentais le besoin de cesser ce projet que j’avais mis tant de temps à élaborer, à construire et à produire.

Mais c’est ainsi. Cette histoire de mon voyage n’est que le commencement. Demain, débutera une nouvelle aventure. Et après demain, vous et moi, aurons oublié ce triste échec pour repartir dans de jolis projets.

Alors disons que ce n’est que partie remise. Un peu compliqué à digérer pour le moment, mais cela passera. Et avec le recul, je me rendrais compte que j’ai beaucoup appris de ce contretemps et qu’il m’a mené vers de très beaux moments.

A très bientôt pour de nouvelles aventures.

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Que mange-t-on sur le FET ?

Le France Est Trail, c’est, les 1 200 premiers kilomètres, de la campagne. Ce qui signifie que je passais régulièrement dans de petits villages qui hébergeaient un café, une boulangerie et/ou une petite épicerie. Ces lieux permettent respectivement de se sustenter si besoin.

Le covid a fait un peu de dégâts dans les commerces de proximité et c’est à déplorer. Evidemment, pour moi, car je peinais, par moment, à trouver de la nourriture. Mais surtout pour les habitants isolés de ces campagnes dont le bistrot ou la boulangerie étaient des lieux sociaux avant tout. Ces commerces sont des endroits où les gens se retrouvent, font attention les uns aux autres et se soutiennent. Ce n’est absolument pas négligeable et c’est très triste que l’on accepte, sans rien dire, qu’ils ferment pour laisser place à de grands supermarchés froids et sans âme.

Ensuite, j’ai attaqué les Vosges et le Club vosgien fait passer le tracé à travers de jolis petits villages où il y a de quoi se nourrir. Puis les Crêtes vosgiennes mettent à disposition tout un tas de fermes-auberges où il fait bon manger un plat cuisiné avec amour (et beaucoup de fromage).

Dans le Jura, il faut surtout compter sur sa capacité à porter de l’eau et de la nourriture, car les villages sont assez loin les uns des autres. Mais rien d’infaisable avec une certaine habitude d’autonomie ça se passe très bien.

Quant aux Alpes, il y a de nombreux refuges et quelques villages en vallée, donc vous pouvez compter dessus pour manger une bonne part de tarte à la myrtille ou un merveilleux chocolat chaud, et même trouver du fromage dans les fermes d’alpages.

Voilà, vous savez tout. Enfin, si vous avez des questions, n’hésitez pas.

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La liste de mon matériel 2022

D’année en année, je peaufine le contenu de mon sac. Je teste de nouvelles marques, je fais des découvertes, je regrette ou j’adhère. Bref, je continue d’expérimenter et je vous fais part du nouveau contenu de mon sac.

Cette année est particulière car je dois changer deux gros items : tente et sac à dos. C’est quand même ma carapace et ma maison qu’il faut tester dans des conditions pas toujours simples, mais avant tout, il faut leurs faire confiance.

Je dois sortir un peu plus de ma zone de confort pour cette fois. Je vous ferais un retour sur ce tout nouveau matériel. J’espère que ça vous aidera.

Voilà un petit détail de ma « Gear list ». Je ne cesse de la faire évoluer, donc il se peut, qu’au retour, beaucoup de choses changent. En attendant, j’espère que ça vous aidera, pour vos futurs sacs et randonnées.

Sur les divers itinéraires sillonnés en 2022, j’ai modifié ponctuellement mon sac.

En particulier le matériel d’autonomie : nourriture, tente, sac de couchage, etc. Pour le reste, c’est toujours la même danse.

C’est tout de même un sacré confort de faire confiance à son matériel et de partir de projet en projet sans douter de ce que l’on met dans son sac.

PORTAGE :

Sac de randonnée Instinct 65L + 15L // FERRINO1100
Sacs étanches pour vêtements et couchage – Sac Dry Ultra Light200
POIDS TOTAL1300

HEBERGEMENT :

Tente 2 places Tiger wall 2 carbon, sardines, 1 tapis de protection // BIG AGNES943
Matelas – Neoair Xlite // THERMAREST + Kit de réparation375
Sac de couchage Chill Out 650 // VALLANDRE + drap de soie + pochette de rangement1235
POIDS TOTAL2553

HABILLEMENT :

1 pantalon de pluie // MAMMUT295
1 Doudoune // LAGOPED315
1 paire de chaussures – Dragontrail G-dry// GARMONT + semelles880
1 pantalon de marche fin // MAMMUT297
Veste soft shell // LAGOPED500
Short // ICEBREAKER100
t-shirt // ICEBREAKER120
1 paire de guetre anti-pluie // TREKMATES180
1 t-shirt à manches longues / ICEBREAKER200
1 casquette // ICEBREAKER95
Soutif sport // ICEBREAKER70
2 culottes // ICEBREAKER90
1 paire de chaussettes basses // MONNET23
1 paire de chaussettes de randonnée // ICEBREAKER65
1 paire de chaussettes de récupération pour la nuit – Full socks // COMPRESSPORT55
1 paire de gants contre la pluie – Impulse // WINDPLUS64
Serviette Microfibre ultralite // PACKTOWL + sachet97
1 tour de cou midweight merino // BUFF32
1 paire de lunettes de soleil Heron Glacier avec étui // VALLON CLASSICS102
1 paire de chaussures pour soir // CROCS296
2 bâtons de randonnée – Flasklock Ambre carbone // GUIDETTI480
POIDS TOTAL4356

TROUSSE DE TOILETTE & PHARMACIE :

Mini filtre SAWYER // CARE PLUS65
Boules Quies // MERCUROCHROME12
Dentifrice + brosse à dent140
Savon solide100
Crème solaire //45
Strap + crème + compex + compresse + Ciseau + pince épilée + lime à ongle134
Huile d’arnica115
Doliprane / Vogalib / Rennie / Spasfond et médicamants allergie + boite + necessaire couture + 2 elastiques chvx + gourde sérum phy80
PQ + pochette132
Truelle / SEATOSUMMIT86
Lingettes intimes137
Serviettes hygienique et/ou protege slip66
Coton tige et cotons22
POIDS TOTAL1134

CUISINE :

1 couteau + cuillère + popotte + récgaud + support bouteille + bouteille gaz + briquet + sac étanche620
Camel Bag 2L // OSPREY70
POIDS TOTAL690

NOURRITURE :

Coursous + pochette vrac900
Graines + pochette vrac300
Barres céréales + sac600
Granola + pochette vrac500
POIDS TOTAL2300

DIVERS :

Smartphone + coque – Iphone 11 Pro // APPLE221
Cordelette (5m) + écouteurs + fil et chargeur double entrées + Power bank + lampe frontale440
Tote bag64
Montre78
Mini balise GPS // GARMIN113
Scotch chaterton (sur bâtons)10
Couverture de survie + pochette62
Carnet + crayon + livre + papier origami + 2 pochettes plastique443
2 mousquetons22
Bombe au poivre40
Masque tissu // SUMMIT OUTDOOR5
CB + Liquide + pochette (ZPACKS)85
POIDS TOTAL1583

Ce qui fait un total de 2,5 kg sur moi. Et 11,5kg sur mes épaules.

A cela, il faut rajouter 1 litre d’eau.

Ce qui fait un total de 12,5kg sur le dos ! Avec une autonomie en nourriture de 3-4 jours.

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Mes sponsors 2022

Dans un souci de totale transparence avec vous, je me dois de vous dire qu’elles sont les marques qui me soutiennent pour cette nouvelle aventure.

Pour deux raisons : tout d’abord, car elles me donnent du matériel et qu’elles me font donc confiance. Je vais tester ce matériel durant ma rando et je vous ferais un retour d’expérience, promis ! Ensuite, car je crois en ces entreprises, ce sont de plus ou moins grosses structures qui font de leur mieux pour créer et vendre des objets de meilleure qualité.

À mesure que les années passent, que les projets voient le jour et se concrétisent, et que le nombre de personnes qui s’intéressent à mes projets augmente, les sponsors sont un peu plus nombreux à me soutenir. Loin de moi l’idée de vous dire que c’est aisé, bien au contraire. Trouver des sponsors, c’est envoyer beaucoup de mails, passer beaucoup de temps au téléphone, relancer de nombreuses entreprises pour la plupart du temps, des réponses négatives. Mais de temps en temps ça fonctionne. Je tiens donc à remercier les 11 entreprises qui croient en mon projet cette année encore.

Dans l’ordre alphabétique :

  • Crocs : Bon d’accord, il y a plus glamour que ces chaussures, mais quel plaisir d’y glisser ses pieds en fin de journée. La marque aux sabots en plastique me soutient. Après le modèle rose qui m’a accompagné dans toutes mes pérégrinations, une nouvelle couleur vous attend pour ce nouveau périple.
  • Icebreaker : Nombreux ceux qui connaissent cette marque. Issue de Nouvelle-Zélande, cette marque promeut les vêtements en fibre naturelle depuis 1995.
  • Fédération Française de randonnée : On ne peut pas dire que ce soit vraiment un sponsor, mais l’équipe de la FFR me permet d’obtenir plus aisément de l’information, au travers de leurs topoguides ; alors pourquoi ne pas les citer ici.
  • Ferrino : Il s’agit d’une marque italienne spécialisée dans la matériel outdoor. De qualité et européenne, je vais tester leur sac à dos.
J’en suis devenue ambassadrice.
  • Garmont : Marque italienne fabricant des chaussures de randonnées depuis longtemps.
  • Guidetti : Entreprise française, depuis 1994, proposant des bâtons de randonnées conçus, fabriqués et façonnés en France.
  • Kalkhoff : Il s’agit d’une entreprise allemande, depuis 1919, proposant des vélos électriques d’une super qualité.
  • Lagoded : Entreprise française fondée, depuis 2017, par des passionnés de montagne, cette marque propose des vêtements fait en matériaux recyclés, en Europe.
J’y ai rejoint la team ambassadeur.
  • Miam Miam dodo : Edité par la maison d’édition du vieux crayon, cet ouvrage est la référence des topoguides sur les chemins de Compostelle.
  • Monnet : Cette marque de chaussettes propose des vêtements de qualité, fabriqués en France. Grâce à elle, mes pieds vont être à l’abris des ampoules (enfin, je l’espère).
  • Polar : Crée depuis 1977, c’est la seule entreprise de montre connectée qui a crue en moi et qui me fait confiance pour tester leur matériel dans des conditions loin d’être agréables.
  • Vallon : Cette marque néerlandaise de lunettes de soleil, essaie de proposer des modèles chouettes, de qualité et surtout avec un impact le moins important possible.
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Bilan de la seizième semaine

Arrivée à Menton, 2 807 km parcourus, 109 jours, 11 day off, 60 000 m de dénivelé, 38 grues, 8 lavage de cheveux, 9 lessives, 3 trous dans mon matelas, 15 départements traversés, 4 pays foulés, 2 paires de chaussures et chaussettes usées, 3 t-shirts, 1 semaine à la maison non prévue, un peu de sable de la mer du nord qui se retrouve en Méditerranée.

Mais surtout des rencontres magiques, des paysages à couper le souffle, quelques coups de mou et une aventure extraordinaire.

En ce début de semaine, je sens la fin de l’aventure approcher à grands pas. J’avais hâte de terminer, il y a quelques jours. Mais plus le temps passe et plus je ralentis la cadence. J’ai besoin de profiter des derniers instants sur ce chemin…

D’autant plus que le Mercantour et la vallée des merveilles me concoctent de belles surprises.

Je passe de lits de rivières totalement détruits par la tempête de l’année dernière, à des plateaux herbeux, en passant par des pierriers interminables mais chouettes.

Cette aventure fut extraordinaire de rencontres, de découvertes et d’expériences… Bien qu’elle ait été aussi belle que dure, je suis heureuse d’avoir eu la chance de me lancer dans une telle épopée.

Elle a été si différente du départ de Dunkerque à l’arrivée à Menton. J’ai expérimenté tant de paysages, je me suis découverte une force de caractère et une ténacité sans précédent, j’ai eu la chance de voir bon nombre d’animaux qu’on ne voit qu’en photo… Bref, j’en ai « chié » mais ça valait largement le coup !

Aurais-je attaqué cette aventure si j’avais su combien ça allait être dur ? Probablement pas ! Mais par chance, je n’en savais rien et j’ai eu la plus belle des surprises en découvrant que ça peut être encore plus beau que ce qu’on imagine lorsque l’on va chercher au plus profond de soi pour continuer d’avancer… Pas après pas, kilomètre après kilomètre.

Il m’est difficile de faire un résumé de ces 16 semaines de marche. J’ai tant appris, tant vue, tant découvert… Je ne m’imaginais pas, en foulant l’asphalte de Dunkerque, vivre tout cela. Une randonnée au long cours, c’est exactement ça : ne pas savoir où l’on met les pieds, mais se lever chaque jour avec l’envie d’avancer un peu plus. Repousser ses limites, sortir de sa zone de confort (quotidiennement), mais aussi s’écouter, se délecter de paysages insoupçonnés et profiter !

Cette fois-ci, j’avoue que je m’attaquais à un sacré challenge ! Les montagnes ! On met un nom sur ces zones géographies, mais peu en connaissent vraiment les paysages, les dénivelés, les difficultés et les beautés ! Pour moi, c’était 3 noms : Vosges, Jura et Alpes. Sans savoir où vraiment c’était, ce que ça comprenait et ce qui m’y attendait ! J’y ai découvert trois massifs totalement différents mais tout aussi beaux les uns que les autres.

Je m’y suis trouvée. Moi qui n’avais jamais vraiment marché en montagne, encore moins bivouaqué ou ne serais-ce que manger une crêpe en refuge !

J’ai tout découvert de la montagne : pluie, vent, orage, abris gardés ou non gardés, névés, patous, cols, sommets, altitude, dénivelés positifs et négatifs et tant d’autres choses… Bref, c’était magique !

Mais surtout, j’y ai expérimenté une France merveilleuse de gentillesse, de bienveillance et de beauté à travers ses habitants !

Ainsi qu’une histoire forte ; des bunkers du Nord aux fortifications Vauban, en passant par la ligne Maginot, les vallées sidérurgiques et minières abandonnées et les châteaux vosgiens.

Alors Merci !

Merci à mon corps, une fois de plus, de m’avoir porté jusque-là !

Merci à ma famille de croire en chacune de mes aventures même si ce n’est jamais simple de l’accepter.

Merci à mes amis d’être un pilier nécessaire à mon équilibre et de me remettre dans le droit chemin quand je m’égare.

Merci à mes sponsors de croire en moi et de me fournir de quoi randonner !

Et surtout, merci à toutes ces familles qui, souvent, pour la première fois, ont accueilli une inconnue chez eux. Merci pour ces discussions et ces moments de partage. Merci pour vos repas, vos lits douillets et votre gentillesse. Merci d’avoir ponctué mes pérégrinations d’un moment familial.

CLAP DE FIN

Le petit point dodo :

30.08.21 – Le Boréon : Chez Nicolas,

31.08.21 – Vallée des merveilles : Refuge de Nice,

01.09.21 – Le camp d’argent : Gite d’étape les estives,

02.09.21 – Plan du lion : bivouac,

03.09.21 – FIN.

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Bilan de la quinzième semaine

Après 15 jours sur le GTA, je me dis qu’il est temps de faire une pause. Les jambes sont lourdes, la fatigue s’installe et je n’arrive plus trop à profiter de chaque instant ! Il faut donc prendre du temps pour récupérer et repartir de plus belle. Après tout, c’est presque la fin, je n’ai pas envie de tout bâcler !

Par contre, je perds mes acolytes de rando. Ça fait tout bizarre de les laisser partir sans moi, mais je suis contente de me prendre un peu de temps, pour d’autant plus profiter de la suite.

Ce ne sera pas 1 mais 2 jours de repos que je m’octroie pour mon 100ème jour de rando. Quel plaisir de prendre un peu de temps sans penser article de blog, gestion des étapes, etc.

La motivation n’est pas vraiment au rendez-vous, mais je repars tout de même… Après avoir laissé passer l’orage. La remise en jambe n’est pas des plus simple, mais je fais tout de même de jolies étapes et j’en prends plein les yeux. Le Queyras, l’Ubaye et le Mercantour m’accueillent comme il se doit.

Avec, leurs marmottes et leurs patous. Je me fais d’ailleurs chahuter à la première rencontre par 3 molosses pas bien commode à 8h du mat’. Pas très rassurée, je continue ma route et je me rabiboche avec d’autres dès le lendemain matin. Merci à Yannick d’avoir 10 chiens merveilleux qui prennent soin de son troupeau, sans sauter sur les randonneurs.

Durant cette semaine, j’ai eu la chance de rencontrer des bergers : Claude et Prosper. Tout deux, d’un certain âge, ce qui rend la discussion d’autant plus extraordinaire. J’ai pu découvrir leur vocation, mais aussi l’intérêt de ces gros chiens pas très bien lunés et l’impact factuel du retour du loup dans cette région. Quelle abnégation que ces métiers d’éleveurs et d’agriculteurs. Je suis toujours estomaquée par leur force et leur amour pour ce métier si difficile. Mais surtout, merci, à eux de le faire perdurer, c’est incroyable.

Je pensais être débarrassée du mauvais temps une fois arrivée en région PACA… Pensez-vous ! Les orages ne cessent de menacer. Et après un orage en montagne, on apprend qu’il faut se mettre à l’abri quand il se pointe.

Mais surtout, je ne sais pas encore si je vais jusqu’à Menton ou Nice. C’est encore une fois ces fichus orages qui décideront de la route à suivre dans les prochains jours. Quelle aventure ! J’en aurais appris des choses depuis le 18 mai !

Ce qui est sure, c’est que l’aventure est belle.

Le petit point dodo :

23.08.21 – Ceillac : Chez ma tante,

24.08.21 – Ceillac : Chez ma tante,

25.08.21 – Ceillac : Chez ma tante,

26.08.21 – Aux alentours du lac plate lombarde : bivouac,

27.08.21 – Bousseyas : bivouac,

28.08.21 – Roya : refuge de Roya,

29.08.21 – St Sauveur sur Tinée : gîte d’étape communal.

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Bilan de la quatorzième semaine

2 517 km parcourus, 8ème lavage de cheveux et lessive, premiers névés foulés, premier bivouac à plus de 2500 m d’altitude, traversée de la Vanoise, première fois que la tente est gelée au réveil, premier sommet à plus de 3100 m, une sacrée expérience.

Le GR 5 reste un chemin bien plus emprunté que tout ce que j’ai pu faire jusqu’alors. Évidemment ce n’est pas le Tour du Mont Blanc que j’ai croisé pendant quelques étapes, mais ce GR a sa petite renommée et j’y croise tout plein de gens.

C’est agréable de recroiser des têtes connues, de discuter avec des gens et de cheminer avec d’autres.

En quelques jours, nous constituons un petit groupe bien rigolo avec lequel nous avançons d’un bon pas et à un rythme qui me plaît bien. Je ne perds pas de vue mon objectif : la mer ! Faut-il traverser de nombreuses montagnes pour cela… Et je dois bien avouer que c’est dur, alors avec de la compagnie, c’est plutôt chouette.

Cette seconde semaine dans les montagnes me propose tout un tas de nouveautés… Dont un réveil à 2500 mètres d’altitude avec ma tente gelée. C’était frais mais surtout très surprenant. J’y ai vu mes premiers edelweiss. J’ai aussi traversé le parc national de la Vanoise aux paysages plus dingue les uns que les autres.

J’ai eu la chance de croiser un sacré paquet de marmottes et de bouquetins… J’ai été survolée par de gros rapaces. Et j’ai vu tout plein de vaches et de moutons en alpage.

J’ai aussi mangé un café gourmand en pleine montagne, marché sur des névés, découvert un glacier, grimpé sur un sommet à plus de 3190 m…

Bref, ce fut une semaine intense en nouveauté encore une fois.

Cependant je fais le deuil du tour du Mont Blanc, de celui du Queyras ou encore de l’Ubaye. Cette traversée des Alpes se suffit à elle-même, je n’ai pas envie d’en rajouter.

Le Queyras.

Mais c’est merveilleux, à tout bientôt pour le prochain résumé haut en paysages à mon avis.

Le petit point dodo :

16.08.21 – Le refuge de Rosuel : Chez Julie et Olivier,

17.08.21 – Le refuge de la leisse : bivouac ,

18.08.21 – Le refuge de Plan-sec : bivouac,

19.08.21 – La Loza : bivouac,

20.08.21 – Chalets de Thunes : bivouac,

21.07.21 – La vachette : bivouac,

22.08.21 – Le lac de Roue : bivouac.

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Bilan de la treizième semaine

2 317 km parcourus, premier bivouac à 2000 m d’altitude, premiers cols à plus de 2000 m, beaucoup de montées et de descentes, première semaine dans les Alpes, premier orage de montagne, c’est magnifique, un pur régal, mais c’est dur !

À quelques heures d’un orage de montagne faramineux !

Une semaine de haut et de bas familiaux, hospitaliers et organisationnels pour enfin retourner sur la tant attendue, mais crainte, GTA !

Il n’a pas été aisé de retourner parmi les miens, de couper avec la rando et de reprendre un rythme de vie « normal ».

Puis de tout quitter, de nouveau, pour sauter dans des trains et refaire face à ces montagnes quittées une semaine plus tôt.

Mais, lundi 9 août 2021, 13h30, j’y suis !

Me souviendrais-je, après l’avoir fait, de l’appréhension qui m’habitait ? De l’impatience, mais aussi de l’incertitude d’attaquer cette dernière partie du voyage… et pas des moindres !

650 km, 30 000 mètres de dénivelé positif et tout cela en espérant que le temps soit clément.

Vais-je en être capable ? Quel sentiment ces paysages (inconnus) vont me procurer ? Vais-je rencontrer du monde ? Comment vais-je faire pour l’eau ? Et les bivouacs ?

En même temps, ça a l’air si dingue ! Aller Jeanne, attaque, tu verras ensuite !

Ça sera la semaine des premières : sommets à plus de 2000 m, bivouac à plus de 2000 m, dodo en refuge, orage de montagne (très flippant), dénivelés positifs et négatifs jusqu’alors jamais imaginés faisables en une journée… Mais c’est très chouette.

Je m’excuse par avance pour le retard pris sur les réseaux sociaux et sur ce blog. Le réseau est vraiment très léger voir inexistant et j’avoue ne pas avoir beaucoup de batterie. Je suis donc plutôt discrète ces derniers temps, mais pourtant, je pense à vous écrire mes petites aventures, j’ai juste du mal à vous les partager.

J’espère réussir à être un peu plus présente ces prochains temps. Sinon je prendrais le temps de tous vous répondre à la fin de ce voyage. Quoi qu’il en soit, merci pour votre soutien et votre gentillesse ces derniers temps, ça m’a beaucoup touché.

Le petit point dodo :

09.08.21 – Chalets de bise : refuge de bise,

10.08.21 – Chalet de Chésery : bivouac,

11.08.21 – Salvagny : bivouac,

12.08.21 – Chalets d’Arlevé : bivouac,

13.08.21 – Col de Voza : bivouac,

14.07.21 – Refuge de la Balme : bivouac,

15.08.21 – Refuge de la Balme tarentaise.

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Bilan de la douxième semaine

2 157 km parcourus, au pied des Alpes, arrivée à St Gingolph, une seule journée de marche, repartie auprès de ma famille, une semaine à retenir son souffle, mais rassurée, bientôt de retour sur les chemins !

À deux pas de St Gingolph.

La semaine dernière a été forte en émotion. 4 jours d’arrêt après avoir puisé tout au fond de mon corps les dernières ressources d’énergie. Épuisée, il m’a fallu pas mal de temps pour récupérer, mais surtout pour me relancer.

Mais ces quelques jours de break m’ont permis de remettre à sa place cette aventure ! Les exemples que nous côtoyons ne peuvent pas prendre plus de place que nos propres besoins. Alors si ils ont besoin de 3 jours pour récupérer mais moi 4, autant écouter mon corps ; car c’est lui qui me portera quand je serais à 2 000 m dans le froid et la pluie !

L’arrivée à St Gingolph.

Et puis, toute cette aventure, ça doit être du bonheur ! Et j’ai envie d’en profiter chaque seconde ! Je n’aurai plus jamais l’occasion de vivre pour la première fois tout ça. De découvrir l’anxiété face à ces montagnes immenses que sont les Alpes, mais aussi l’excitation. Avoir envie d’entreprendre cette « dernière ligne droite » mais avoir besoin de récupérer ! Tout cela est l’aventure, mais surtout ça me remet à ma place d’être humain et ça calme mon petit orgueil de chalengeuse et de sportive ! Même si ça a été compliqué, ça me permet d’attaquer cette nouvelle semaine plus sereine et ça n’a pas de prix au final !

J’arrive donc en début de semaine à St Gingolph, aux pieds des Alpes. Le point de départ de la Grande Traversée des Alpes. Quelques heures plus tôt, j’apprends que mon papa, hospitalisé depuis la veille, ne sortira pas aussi rapidement que « prévu ». Je prends donc la décision de mettre sur pause mon aventure pour retourner auprès des miens.

Mes projets de randonnée ne me font pas oublier le plus important, la famille. Et bien que souvent loin, je ne peux que les faire passer en priorité lorsque la situation le demande.

Ça n’a pas pour autant été facile de prendre cette décision. Mais ça me semblait être une évidence même si je touchais du bout des doigts ces montagnes qui me font de l’œil depuis le départ.

Alors je mets de nouveau un petit mouchoir sur mon orgueil et sur mes plans pour sauter dans un bateau, puis 3 trains avant de retrouver ma famille.

J’espère revenir tout rapidement sur les chemins. En attendant, n’oubliez pas que c’est faisable et que nous avons tous en nous la possibilité de le faire.

Accueillons les événements inattendus comme les belles rencontres pour grandir de cette expérience de vie hors du commun. Et puis, j’ai tendance à penser que le destin fait bien les choses. Il y a donc une raison à tout cela.

À tout bientôt.

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Bilan de la onzième semaine

2126 km parcourus, arrivée en Suisse, 4 jours de pause, organisation de la traversée des Alpes, 7ème lavage de cheveux et lessive, 9e day off, reprise de la rando, tour du lac Leman, arrivée à St Gingolph, aux pieds des Alpes, mauvaise nouvelle juste avant le départ sur la GTA.

Deux semaines et demi… C’est le temps entre mes 2 derniers jours off ! Et c’est trop !

Surtout si on revient sur ces 18 derniers jours : beaucoup de pluie, le Doubs en crue et le stress que ça engendre en terme de gestion de la vie, des étapes, de ses propres peurs, etc.

Puis, dans la foulée, la traversée du Jura et ses crêtes au dénivelé quotidien aux alentours de 1200 mètres de dénivelé positif et négatif.

Si on rajoute les 50 premiers jours de randonnée très souvent sous la pluie aussi, avec une fenêtre de beau temps caniculaire. On ne peut pas dire que j’ai été gâtée avec la météo. Et ça joue beaucoup, sur le moral mais aussi physiquement.

Alors est ce que ces 4 jours de repos étaient de trop ? Je ne pense pas ! Mais là encore ça a été une bataille avec moi-même d’accepter de m’arrêter (plus que prévu qui plus est) !

Mais comment en suis-je arrivée à ce point de fatigue ?

En fin de semaine dernière, je sentais clairement qu’il me fallait arrêter. Mais la météo me permettait d’avancer encore et j’ai poussé au-delà de mes limites pour rallier Genève en début de cette onzième semaine !

Dernières journées de marche avant quelques jours de pause (pour me requinquer, en famille). Je me mets en mode automatique et marche jusqu’à la nuit, dimanche soir dernier. Puis je repars aux aurores pour terminer cette étape au plutôt et enfin me reposer !

2 jours à marcher 40 km pour enfin pouvoir laver mes affaires, prendre une douche, dormir dans un lit, soigner les bobos qui se sont installés et manger !

J’en profite pour trouver de nouvelles chaussures et un nouveau t-shirt, récupérer des affaires envoyées par Tancrède à Thonon et trouver des informations sur le chemin à venir et les traiter.

Bref, je me prépare car, « le plus dur reste à venir », comme dit tout le monde ! C’est un peu stressant, soit dit en passant. Mais je décide de ne pas m’arrêter aux peurs des uns et des autres et d’oser, de suivre mon chemin et de me faire confiance.

La marche est magnifique, l’expérience est extraordinaire ; mais par moment, ça peut aussi être très dur. C’est à ce moment précis qu’il faut s’accrocher, ne rien lâcher et croire en ses rêves !

Croire en soi !

Et pourtant ça a été compliqué ces derniers temps. Je me suis même demandée si je repartais. Être à l’abri chez ma famille, se faire chouchouter, se reposer ! Enfin ! Faire abstraction de la météo, du pass sanitaire… C’était chouette !

Et pourtant, je ne coupais pas avec l’organisation de mon chemin, le matériel, les étapes, les possibilités, les kilomètres, le dénivelé ! Bref, il m’a fallu 3 jours pour enfin sombrer et dormir presque toute la journée.

Et après de nombreuses discussions et réflexions, j’ai accepté de prendre une journée de rab pour vraiment être prête et repartir en profitant de tout ce chemin qui m’attend !

Mais qu’il est dur de couper, qu’il est compliqué de lâcher du lest ! Comme c’est violent de sortir de son propre « planning » pour écouter son corps, se faire confiance et ne repartir que quand on l’a décidé ! J’aurai encore tant à dire sur ces 4 jours de repos qui ont été déstabilisants, mais qui m’ont appris beaucoup au final.

Mais revenons à l’aventure… Car oui, j’ai ré attaqué le chemin, de Genève, samedi matin. Laurent, rencontré en Bretagne, me rejoint pour une journée. Quel plaisir de partager mon retour sur mes chemins en sa compagnie. Nous avons tant à nous raconter que les 33 km de cette première journée passent tout simplement. D’accord, en fin de journée, nous sentons plus que d’ordinaire nos jambes et nos pieds. Mais nous découvrons avec délectation Yvoire, à deux, et ça n’a pas de prix.

Puis je repars dimanche pour Thonon afin de conclure cette semaine presque aux pieds des Alpes.

À moi la grande aventure.

Le petit point dodo :

26.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

27.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

28.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

29.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

30.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

21.07.21 – Yvoire : Chez Seb et Virginie,

01.08.21 – Marin : Chez Célestine.

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Bilan de la dixième semaine

2018 km parcourus, bercée par les cloches des vaches, première rencontre avec un patou, fromages de dingue, changement de cap, routes des crêtes du Jura, premier bivouac à plus de 1500 m, portage de 5L d’eau, fin de la GTJ, retour vers la Suisse par le GR 65, de nouveau sur le chemin de Compostelle, est-ce que je continue avec les nouvelles règles sanitaires ?

Cette semaine est haute en couleur. Le soleil rend l’aventure tout bonnement parfaite. Après ces 3 dernières semaines de grosses difficultés, il faut bien avouer que c’est un régal que de marcher dans ces conditions. Ne pas avoir à calculer pour toujours trouver un abri, se laisser porter par les paysages, les terrasses et les rencontres… Avoir la liberté d’esprit de bivouaquer sans avoir peur de l’orage, de la pluie diluvienne et du froid, quel privilège !

Les paysages bucoliques du haut Doubs s’offrent à nous et c’est tout simplement merveilleux !

Pour conclure ces quelques jours à longer le Doubs (en crue), j’arrive à sa source, sous le soleil. Ça clôt une parenthèse qui fut vraiment compliquée dans ce voyage.

Après avoir longé la frontière suisse pendant 10 jours, je dois choisir entre, passer cette dernière, traverser le lac Leman et être dans moins d’une semaine aux pieds des Alpes… Ou continuer la Grande Traversée du Jura, remonter vers Genève et rallonger de 7, voir 10, jours mon périple pour « enfin » être aux pieds des Alpes !

Daniel me quitte sur ces pensées, en milieu de semaine. Merci à toi, mon ami, d’être venu découvrir en ma compagnie un petit bout de ce Jura secret et bucolique.

J’ai extrêmement envie de continuer cette aventure jurassienne qui semble être bien plus montagneuse sur la fin. C’est challengeant ! Je continue donc. D’autant plus que la météo est avec moi… Autant en profiter pour dévorer ce Jura qui me tend les bras.

Puisque le temps est aux changements, je modifie le tracé de la GTJ pour attaquer les crêtes au col de la faucille et non à Lélex. Juste histoire d’en prendre encore plus plein les yeux ! Et plein les pattes !

Le challenge des crêtes jurassiennes, en plus du dénivelé, c’est le poids de l’eau ! Il faut porter vraiment beaucoup d’eau afin d’être autonome, car on en trouve nul part. Mais ça en vaut la peine, sur toute sa longueur !

J’arrive samedi soir à Culoz. Ça sonne la fin de cette traversée et le retour vers Genève. Mais le doute s’installe.

Avec les nouvelles décisions sanitaires, suis-je en capacité de continuer ? Vais-je pouvoir traverser les frontières ? Trouver un hébergement ? Ou juste boire un café ?

En partant, je ne pouvais pas être vaccinée (trop jeune) et sur le chemin, je ne me sens pas d’assumer les effets secondaires (de peur de me mettre en danger). Nous sommes si vulnérables, entre la fatigue physique accumulée et le manque de sommeil, comment faire face cette nouvelle épreuve ?

Chaque jour, il faut gérer l’effort, la nourriture, l’eau et potentiellement le couchage, en plus du chemin à suivre et de la météo capricieuse ; je ne me sens plus les épaules pour, en plus, gérer la recherche de vaccin dans une ville, à une date donnée…

Abandonnée ? À cause de ça ? J’en ai le ventre retourné. La fatigue de ces 2 semaines d’effort intense n’aide en rien. Comment réussir à composer avec cette donnée ?

Surmonter la fatigue, outre passer ses propres limites physiques, se nourrir peut, porter beaucoup d’eau, marcher sous la pluie ou sous un soleil brûlant… d’accord ! Mais être rattrapée par le COVID et les mesures gouvernementales qui en découlent me fend le cœur, je dois bien l’avouer.

Je reprends tout de même le chemin vers Genève. En marche forcée et le cœur pas tout à fait à ça, je dois bien l’avouer. Mais je m’accroche aux 2-3 jours de pause qui m’attendent dans ma famille. Avant d’attaquer les Alpes !

Le petit point dodo :

19.07.21 – Aprés la Chaux-neuve : Bivouac,

20.07.21 – Les Rousses : Appart’ du bois de l’ours,

21.07.21 – Aux alentours du Grand Montrond : bivouac,

22.07.21 – Avant Bellegarde : refuge non gardé de Sorgia d’en bas,

23.07.21 – Après Plan d’Hotonnes : bivouac,

24.07.21 – Culoz : camping le Colombier,

25.07.21 – Après Minzier : bivouac.

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Bilan de la neuvième semaine

1772 km parcourus, Doubs en crue, bonjour le Jura, récupération du petit frère, puis de Daniel, beaucoup de pluie, puis du soleil (enfin), 2 mois de rando, expérience extraordinaire !

J’attaque cette semaine sur les chapeaux de roue en récupérant mon petit frère, Simon, avec qui je vais marcher quelques jours.

Ça fait tellement plaisir que ma famille et mes amis me rejoignent de temps à autre.

Par contre, le temps nous joue clairement de drôles de tours… Il est compliqué de composer avec. Nous passons notre première nuit dans une famille charmante qui nous sauve de 60 mm d’eau ! Puis nous ne passons clairement pas à travers les gouttes et nous serons mouillés chaque jour que Simon partage avec moi. Ce n’est pas l’expérience de rando la plus chouette.

Je me demande si j’ai vraiment envie d’avancer dans ces conditions. Ne pas prendre de plaisir, avoir froid… Mais surtout, ne rien voir ; ne pas pouvoir profiter des paysages merveilleux qui m’entourent… Être en stresse par rapport à la montée du Doubs et du chemin inondé !

Bref, quelle idée d’avancer ? Est-ce que je ne m’en voudrais pas d’avoir raté des vues de dingue juste parce que je voulais avancer sur mon périple ? Ce sont des questions qui se posent depuis ma traversée des Vosges où j’ai raté des parties merveilleuses cachées par la pluie ou le brouillard !

Mais en même temps, c’est impossible d’attendre le beau temps pour faire des kilomètres, surtout cette année. Compliqué de prendre une décision en cette semaine plus qu’humide.

La pluie a aussi raison de la motivation de Simon. Être mouillé, ne pas voir grand chose, avoir froid ! C’est pas très drôle.

Il me quitte donc une journée avant la date prévue. Ça fait toujours un petit quelque chose quand quelqu’un qui m’accompagne repart. Mais c’était déjà trop chouette qu’il soit venu ! Merci mon Simon d’avoir partagé quelques jours de mon aventure.

Bien que la pluie soit omniprésente, les paysages sont merveilleux. Entre brume et pluie, j’ai l’impression d’être dans les Carpates par moment. La mousse s’invite sur les troncs, l’eau déborde, c’est tout de même merveilleux ce que la nature peut nous offrir !

Puis je prends un peu de hauteur et je découvre les chalets ainsi que les prés et leurs jolies vaches. Je longe la frontière suisse, toujours dans le brouillard. Et j’y retrouve Daniel (rencontré sur Compostelle et avec qui j’ai marché sur le GR 34) qui m’apporte le soleil !

Mais surtout, le retour du soleil rend l’expérience d’autant plus savoureuse !

Voilà 2 mois que je suis partie ! Comme cette expérience est folle ! J’ai hâte de continuer !

Daniel !

Le petit point dodo :

12.07.21 – Beaucourt : Chez Christophe et Ophélie,

13.07.21 – St Hippolyte : Camping « Les grands champs »,

14.07.21 – Goumois : refuge communal pour randonneurs,

15.07.21 – Le refuge des pêcheurs,

16.07.21 – Après Villers le lac : ferme auberge,

17.07.21 – Gounefay : bivouac,

18.07.21 – Le gros Morond : refuge du club alpin.

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Bilan de la huitième semaine

Les vignes alsaciennes.

Cette semaine débute la tête dans les nuages avec la montée puis la visite du haut Koenigsbourg dans le brouillard. Pas de vue comme vous pouvez l’imaginer… Mais l’ambiance y était merveilleuse.

Puis la météo joue avec les nerfs des marcheurs. De temps en temps du soleil, mais souvent de la pluie voir de la tempête et des orages…

C’est ainsi, mais c’est fatiguant.

C’est dans cette atmosphère peu accueillante que j’attaque la route des crêtes. Je dois bien avouer que c’est merveilleux !

Les paysages sont à couper le souffle. Bien que glaciale, venteuse et pluvieuse ; je me sens chanceuse de voir toute cette beauté.

La météo n’est pas mon alliée, mais ça ne l’est pour personne.

Malgré la difficulté d’avancer, les douleurs et la fatigue ; je m’accroche. C’est aussi ça la randonnée au long cours, sortir de sa zone de confort et voir jusqu’où on s’accroche à son rêve !

Et puis les chemins commencent à prendre vie. Il y a de plus en plus de randonneurs. Donc je papote, j’apprends aussi beaucoup des locaux. C’est chouette.

Je continue en passant, dans le brouillard, le plus haut sommet des Vosges : le Grand ballon. Mais je ne me laisse pas démotiver. Je reviendrai et je découvrirai ces vues grandioses que j’ai ratées !

Je termine cette semaine à Belfort après être passée au Ballon d’Alsace, sous un grand soleil, pour le coup. C’est ici que je quitte l’Alsace et que je débute mon aventure en Bourgogne-Franche-Comté.

Il est temps de dire au revoir aux Vosges. C’était vraiment très chouette de marcher dans les forêts, les plaines, les vignes et surtout dans les montagnes alsaciennes. Je suis plus qu’heureuse d’avoir découvert cette région et ses habitants. Et quel régale, la tarte flambée, le Munster, la choucroute, la saucisse blanche et les Bretzels !

À tout bientôt pour de nouvelles aventures.

Le petit point dodo :

05.07.21 – Aubure : auberge de jeunesse les Brimbelles,

06.07.21 – La Bresse : auberge le Pont metty,

07.07.21 – Oderen : gîte « Dans les nuages »,

08.07.21 – Oderen : gîte « Dans les nuages »,

09.07.21 – Thann (Ramersmatt) : Chez Carole et sa chouette famille,

10.07.21 – Abri du col de Chantoiseau : bivouac,

11.07.21 – Belfort : Airbnb avec Simon.

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Bilan de la sixième semaine

1 170 km parcourus, j’attaque les Vosges, marcher sous la pluie, la grêle, les orages, retrouvailles d’amis, Wissembourg, début du GR 5, gros coup de fatigue, mais pas d’abandon, premier bivouac sous un abri pour randonneurs, découverte des bretzels !

Pour cette 6e semaine, je bataille avec les chenilles processionnaires (ou plutôt leurs poils urticants qui me dévorent le corps). Et je compose avec la pluie et les orages. Et oui ! Il ne peut pas toujours faire beau et chaud ! Sinon comment profiterions nous d’une si jolie verdure ?

Bon, je relativise, mais c’est quand même galère par moment. Et la pluie, ça joue sur le moral soyons francs.

Sinon, la graaaaande nouveauté de cette semaine, c’est la découverte de l’organisation pour randonner en montagne ! Et oui ! Les Vosges approchent à grands pas. Je check les refuges, les endroits pour se ravitailler et j’essaie de faire un choix sur le chemin à emprunter… Ce n’est pas chose aisée.

Mais je me régale d’attaquer la descente vers le Sud ! Enfin !

Après avoir zigzagué le long de la frontière franco-belge, traversé le Luxembourg, rallié Metz et rattrapé la frontière franco-allemande… Je m’attaque aux Vosges.

Il m’aura fallu pas moins de 1 100 km et 40 jours pour enfin quitter Wissembourg (joli petit village sur la frontière allemande) et me lancer sur le GR 5 et ses variantes (531, 532, 53) en direction de la Méditerranée.

À Wissembourg, je me sens exténuée, incapable de repartir. Le contre-coup des grosses chaleurs ? La fatigue de marcher sous la pluie ? Le stress des orages ? Le nouveau balisage ? Je me sens un peu lessivée, mais ça ne me semble pas si anormal que ça après tout. Alors je décide de prendre un demi-jour de repos pour reprendre mes esprits, chercher quel chemin parcourir les prochains jours et me relancer.

Vous avez été nombreux à vous inquiéter, à me soutenir, à m’appeler ! Merci ! Il m’est difficile de tout partager avec vous, mais j’essaie d’évoluer et d’être un peu plus transparente. Mais ne soyez pas inquiets outre mesure, un coup de fatigue ne signifie pas que je vais abandonner. C’est juste un petit peu de doutes, une alimentation pas suffisante et de la fatigue qui s’accumule. Mais je ne lâche pas l’aventure ! Au contraire, elle ne fait que commencer =)

Je reprends le chemin le lendemain matin. Par chance, je ne le fais pas seule ; des amis rencontrés sur le GR 34 (l’année dernière) me retrouvent et nous marchons ensemble. Quel plaisir de les retrouver, de discuter avec des têtes connues, de se sentir un peu « à la maison »… Merci !

Je ne dis pas que ça a été sans peine. Et même si la fatigue me rattrape en cette fin de semaine, je me régale des découvertes naturelles et patrimoniales que je croise sur le chemin.

En espérant que le beau temps revienne maintenant.

Au fait, je ne vous ai pas encore parlé de la magie de marcher en forêt…

C’est tout simplement incroyable. Seule, à pied ; on fait tellement peu de bruit que les animaux nous laissent les approcher de si près. Combien de fois des papillons ont dansés autour de moi, combien de chevreuils ai-je eu le temps de regarder dans les yeux avant qu’ils partent doucement. Les petites souries, les oiseaux en tout genre, les martres…

C’est une vraie chance de reconnecter avec cette nature qui parait si hostile à certain et qui est pourtant si douce et poétique.

D’accord, tout n’est pas aussi magique que ça ! Les moustiques, les tiques et les chenilles processionnaires. Mais nous ne sommes pas exempts de tout reproche alors adaptons nous à notre environnement plutôt que de s’imposer comme on a l’habitude de le faire.

Il m’aura fallu un mois pour vous parler de tout cela. C’est pour dire à quel point je m’acclimate doucement à mon environnement, mais quel plaisir.

C’est peut-être aussi parce que je vais attaquer les Vosges et que la découverte de cette frontière Nord française est terminée. Mais quoi qu’il en soit, ce fut une belle aventure.

À moi une nouvelle maintenant.

Le petit point dodo :

21.06.21 – Théding : Chez Audrey et les voisins Fred et Murielle,

22.06.21 – Erching : Chez Adeline et Jérôme,

23.06.21 – Stulzerbronn : Au camping du Muhlenbach,

24.06.21 – Climbach : Auberge à l’ange,

25.06.21 – Wissembourg : À l’hôtel de la couronne,

26.06.21 – Niederbronn les bains (Woerth) : Chez Philippe et Florence,

27.06.21 – Erckartswiller : Bivouac.

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Bilan de la cinquième semaine

956 km parcourus, 2 trous dans mon matelas, déjà 1 mois, arrivée sur le GR 5, rencontre de la dernière asso et pas des moindre, retour en France, 3e day off, visite de Metz, 4e lessive et lavage de cheveux, découverte de la Moselle, les chenilles processionnaires ont eu raison de mes avant-bras, je me rapproche des Vosges.

Après une semaine de partage, je reprends ma route, seule. J’avoue que ça fait un petit quelque chose.

C’était chouette de vivre cette expérience à deux. Mais « the show must go on ».

Je repars donc pour de nouvelles aventures. Le GR 16 est terminé, je reprends donc mes petits bouts de GR à raccorder les uns aux autres.

Lundi, j’en termine définitivement avec la Belgique. J’aurais tout de même marché presque 300 km et 10 jours dans ce beau pays.

Le début de semaine continue au Luxembourg. Pour se terminer définitivement mercredi, où je rejoins Thionville. J’y rattrape le GR 5 ! Enfin !

Ça fait tout bizarre. Presque 900 km pour rallier le « point de départ » du fameux GR 5. Celui pour lequel tout a commencer !

Je peux vous l’avouer, lorsque je m’en suis rendu compte, j’ai ri… Puis pleuré, puis de nouveau ri en pleurant !

J’y suis !

La Moselle, c’est le département des noms de villes en -ANGE, j’ai beaucoup de mal à m’y retrouver. Mais par contre, c’est super joli. Suffisamment vallonné pour avoir quelques points de vue ; mais pas trop, me laissant tout le plaisir de me délecter d’une perspective de dingue !

Bon, c’est pas super boisé et avec la chaleur qu’il fait, il est vrai que c’est violent d’être toute la journée en plein cagnar. Et le plus triste, c’est que leurs arbres sont dévorés par des chenilles processionnaires ! C’est un carnage ! Et ça gratte !

La fin de semaine est ponctuée par mon arrivée à Metz. La rencontre avec une association formidable et la visite de cette merveilleuse ville au travers des yeux d’une hôte extraordinaire. Je me régale du patrimoine et de l’histoire de cet endroit. Quel bonheur !

Puis je repars sur le chemin, dimanche. Via le GR 5G, pour rejoindre les Vosges.

Je vous ai questionné à propos de ce qui vous plairait sur les réseaux sociaux, et vous m’avez demandé des détails, des rencontres, des anecdotes… Je me lance donc.

Pour les petites anecdotes matérielles de ce premier mois, après quelques jours sans ouvrir mon matelas gonflable, ce dernier avait moisi ! Et oui !

Me voilà, le lavant, à 19h pour essayer de rattraper le coup.

J’ai d’ailleurs dû réparer 2 trous dans ce dernier. Une fois à 22h, une autre à 7h du mat’… N’ayant plus de matos de réparation, je m’y suis attaquée au scotch et aux rustines de vélo ! Pour le moment, ça tient.

Mais le plus drôle reste le renard qui a découpé la moustiquaire de la tente pour se servir dans le sac de Tancréde.

Il n’aura pas eu gain de cause, mais me voilà à 8h du mat’ en train de faire de la couture.

Ce sont les aléas de l’aventure. Il vaut mieux les prendre avec le sourire… Il y en aura d’autres.

Je vis chaque jour des situations particulières. Il est vrai que je pourrais vous les partager plus souvent. Mais je n’y pense pas toujours.

Et puis qu’aurais-je à raconter dans mes BD si je vous dévoile tout en direct.

Je vous souhaite un bon début de semaine. En espérant que la pluie et les orages soient passés.

Le petit point dodo :

14.06.21 – Audun le tiche : Chez les voisins de Christine : Claude, Joëlle, Helena et Fanny,

15.06.21 – Forêt de Haute Kontz : bivouac,

16.06.21 – Thionville : Chez la famille Baltzer,

17.06.21 – Sémecourt : B&B,

18.06.21 – Metz : Chez Nathalie et Philippe,

19.06.21 – Metz : Chez Nathalie et Philippe,

20.06.21 – Aux alentours de Bambiderstroff : bivouac.

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Bilan de la quatrième semaine

750 km parcourus, traversée de l’Ardenne belge, semaine de rando avec Tancrède, de plus petites étapes pour pas nous casser, beaucoup plus de dénivelé, soleil au beau fixe, 3e lavage de cheveux, quelques surprises, fin du GR 16, fin de la Belgique, 3e lessive, c’est reparti pour de nouvelles aventures.

Cette semaine, j’attaque le GR 16.

Enfin un chemin tracé, sans passer d’un balisage à l’autre. Une stabilité sur 200 km. Juste profiter, se laisser porter par les petits traits rouge et blanc ; et suivre le tracé étudié pour me faire découvrir le patrimoine naturel et culturel belge !

C’est un vrai plaisir de découvrir l’Ardenne belge ! On m’avait dit que ça allait grimper ! Je n’ai pas été déçue ! Et c’est vraiment très beau.

Ce fut une semaine où j’ai accueilli Tancrède sur mon chemin. Il nous a fallu un peu plus nous organiser, car le bivouac et le « on verra » ça ne fonctionne pas pour/avec tout le monde. Et je peux le comprendre.

Ce fut une sacrée aventure.

Il y a quelques années, je n’aurai pas accepté ces modifications de parcours ; ces différences de besoins et d’envies. Mais c’est aussi ça partager. C’est se mettre au rythme de l’autre. Et je suis contente de faire cet « effort » pour partager mon aventure.

Merci Tancrède d’avoir traversé la moitié de la France pour marcher quelques jours en Belgique à mes côtés. C’était super cool.

Je clos ce GR, dimanche, seule ; Tancrède est reparti en stop à Charleville Mézières pour récupérer sa voiture. Ça fait tout drôle de reprendre le chemin non accompagnée, de quitter définitivement la Belgique… et de porter un sac qui pèse un poids inconsidéré !

Presque un mois que je suis partie !

C’est dingue comme ça passe vite. Je suis maintenant à la frontière luxembourgeoise. Encore quelques jours et j’attaque les Vosges.

Les questions d’organisation et de planification se bousculent dans ma tête ! Vais-je tenir les délais ? Suis-je en retard sur ce que j’avais prévu ? Comment je vais faire pour le retour si je ne tiens pas mon timing ?

Et oh ! Je suis à peine partie que je pense déjà à la fin ? Au retour ? Aux obligations ? Ça suffit ! Une expérience comme celle-ci, on en a qu’une ! Alors je trouve mon rythme, je profite de chaque instant et on verra la date du retour quand j’y serais !

Je termine cette semaine en faisant du tourisme après ma journée de marche. C’est agréable de découvrir la région aussi. Ne pas seulement la traverser.

Le petit point dodo :

07.06.21 – Rochehaut : Auberge de Rochehaut,

08.06.21 – Le gué du Maka : Camping Maka,

09.06.21 – Herbeumont : Le champ du monde,

10.06.21 – Florenville : Chez Aurore, Damien, Aloïs, Cyrielle et Célestine,

11.06.21 – Les bulles : Camping chez Evelyne, Mathieu, Théo, Manon et Elliott,

12.06.21 – Sampont : Chambre au papillon d’or,

13.06.21 – Messancy : Chez Pascale.

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Bilan de la troisième semaine

555 km parcourus. Premier tri et renvoi de matos. 2e lessive. 2e jour Off. Grosse fatiguée physique. Passage de la France à la Belgique. Température en forte hausse. Grosses journées de marche. Découverte du PNR de l’Avesnois, de la forêt de Chimay et du début des Ardennes française et belge.

Ces 3 premières semaines, j’ai cheminé sur le plat pays du Nord, j’ai zigzagué sur la frontière belge et dessiné au jour le jour mon tracé. Passant par les 2 GR de pays de l’Avesnois, le GR 125 belge, le Ravel 156 jusqu’à Chimay, le GR 12 me ramenant en France pour attaquer le GR 16 à Monthermé.

J’ai été accueillie par de merveilleuses familles et fait de belles rencontres. Merci encore !

Plus les jours passent et plus j’augmente les étapes. Je partais sur un challenge de 20-25 km par jour. Je suis plutôt entre 30 et 35. La fatigue vient donc de là, mais je n’arrive pas à diminuer mes étapes.

Bien que mes pieds soient douloureux, bien que mes jambes me lancent toutes les nuits, je continue d’avancer ! J’ai la tête dure mine de rien !

Ces 18 premiers jours m’ont usé. Il faut du temps au corps pour se remettre dans le bain. Je prends donc un jour de repos à Rocroi avant d’attaquer le GR 16 et ses chemins tout au long de la Semois dans l’Ardenne belge.

Un jour de repos, ça signifie que l’on fait tout ce que l’on n’a pas le temps de faire en temps normal. Mais choisir une petite ville permet surtout de se reposer et de profiter ! Je me rassasie de fruits et de légumes qui sont plutôt absents de mon alimentation en rando. Je me prélasse en terrasse et je me balade sans sac et sans objectif. Je profite de cette simplicité et de ce retour aux sources.

Mais surtout, il est temps de faire du tri.

Adieu mon tube de Voltaren. Je t’ai porté 3 semaines, au cas où. Mais par chance mes douleurs ne sont pas présentes au point d’avoir besoin de toi ! Chouette !

Idem petite boule de massage qui m’aura accompagné de nombreux kilomètres… Mes semelles font des miracles.

Je renvoie le mélange de quinoa, ça nécessite malheureusement trop de gaz et je suis limitée mine de rien.

Je me déleste aussi de ma cup. Je prends le partie de porter serviettes hygiéniques bio quand j’en ai besoin et protège-slip le reste du temps. C’est plus dans un souci de confort et d’hygiène. Je me lave que peu souvent et ne pas macérer dans sa culotte, c’est plutôt mieux si on veut éviter les mycoses, etc. NON, je ne vous épargne rien. En même temps, personne n’en parle. Il est peut-être temps.

Je supprime mon désinfectant aussi. C’est lourd et ça pique (je ne l’utilise jamais). Je ne suis pas vraiment loin d’une pharmacie, donc j’aviserai si j’en ai besoin à ce moment-là.

Moins 720 grammes mine de rien.

Et je dis adieu à ma tente. Je ne m’y sens pas à l’aise. Bien qu’ayant plein de qualité, je ne m’y sens pas à suffisamment bien. Trop petite, trop basse, trop étroite… J’étouffe dès que je la ferme.

Je récupère donc mon ancienne tente afin de compenser le renvoi de cette dernière. Et je rajoute (dans mon « petit » sac) des petites lingettes Saforelle pour nettoyage succinct, mais quotidien.

Et mon pantalon de pluie ! Byzance !

Vous savez tout maintenant.

C’est le moment des remerciements !!!!

3 semaines que je traverse villages et campagnes. Je m’en étais déjà rendu compte, mais merci ! À vous, commerçants, qui tenez bon ! Merci à vous qui maintenez de la vie dans de petites villes ou villages parsemant notre territoire. Merci aux courageux qui croient encore en la vie de quartier. Merci d’être des asiles pour nous marcheurs, mais aussi pour la population locale. Vous êtes courageux, souvent bienveillants et vous avez le mot qui fait tenir bon. Alors merci de résister aux zones industrielles, à la gentifrication et à l’ubérisation de nos vies !

Encore une semaine remplie de hauts et de bas. Mais surtout de plaisir, de bonheur et d’étoiles dans les yeux.

Aussi difficile soit-elle, cette aventure est belle !

Le petit point dodo :

31.05.21 – Maubeuge : Chez Eric et Houria,

01.06.21 – Aux alentours de Seloignes : Aux pas de l’âne avec la merveilleuse famille d’Annabelle,

02.06.21 – Nismes : chez Vanessa,

03.06.21 – Rocroi : Airbnb,

04.06.21 – Rocroi : Airbnb,

05.06.21 – Monthermé : Hôtel des boucles de la Meuse,

06.06.21 – Bohan : Camping des bouleaux.

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Bilan de la deuxième semaine

353 km parcourus. Retrouvailles avec Chloé. Lille. Première pause. Le soleil arrive. Toujours de chouettes rencontres. De jolis paysages. Découverte des terrils et des frites belges. Plus de bivouac. Beaucoup moins de douche. Les sensations reviennent.

Suite aux retrouvailles avec Jérôme pour une journée de rando, très pluvieuse, en fin de semaine dernière ; je rejoins mon amie de toujours à Lille.

C’est très particulier d’entrer et de sortir, à pied, d’une grosse ville. Mais c’est savoureux de rejoindre Chloé à la force de mes jambes. Un chouette day off en perspective pour ce lundi férié. Si on y ajoute la victoire du LOSC, j’avoue que le retour à la réalité a été violent, mais pas désagréable.

Je suis le GR 121B, le 121 puis le 122. Ces tracés me font faire plein de détours, mais je découvre de petites merveilles, c’est donc avec plaisir que j’enchaîne les kilomètres. Qui plus est, le soleil est revenu c’est donc du agréable de randonner dans ces conditions. Il faut bien avouer que c’est chouette de se laisser porter par le balisage. Sans pour autant s’y enfermer. C’est là le juste milieu qu’il faut trouver.

Je n’ai, dès à présent, plus d’obligations associatives avant Metz. Mes journées ne sont donc ponctuées que par mon envie d’avancer. Et c’est ça la liberté. Qui plus est, j’ai récupéré un pantalon de pluie. Je suis donc parée à toutes les situations.

Les douleurs ne se sont pas toutes évaporées, mais elles sont moins présentes. Plus exactement, je les gère un peu mieux.

Je n’ai pas encore repris mon rythme de marche d’avant, mais je sens qu’il n’est plus très loin. Le souci vient du poids du sac, il est encore trop lourd ! Mais si j’ai bien compris une chose, c’est qu’il ne sert à rien de se précipiter. Donc je me laisse encore quelques kilomètres avant de faire du tri.

La question qui ressort ces premiers jours de marche, c’est : « Vous le faites pour une cause ? Une association ? ». Doit-on toujours trouver une excuse pour prendre du temps ? Pour renouer avec un rythme bien plus naturel ? Faut-il être un étendard pour entreprendre un tel périple ?

Bien évidemment, j’ai des convictions, que je partage au gré de mes rencontres. Objectivement, je porte l’envie que tout un chacun puisse se sentir apte de partir sur de telles aventures… d’autant plus les femmes. Mais est-ce ma motivation première ? Dois-je trouver quelque chose de plus grand que moi pour tenir mon objectif (aussi dur cela peut être) ?

Ce cheminement est une aventure même dans les questionnements.

En attendant de trouver les réponses, je vagabonde le long de terrils, de canaux, de forêts et de routes pavées. Je ne sais pas vous, mais je suis enchantée par ces découvertes.

L’accent du Nord n’est jamais très loin. Au détour d’un Perrier en terrasse, d’une pause au soleil ou d’un repas autour de frites. Qu’ils sont accueillants.

Qu’il est bon d’avoir coupé avec la vie de tous les jours. Plus les kilomètres passent et plus je me sens de nouveau moi. Parfois doutant, en générale fatiguée en fin de journée ; mais heureuse de sillonner ce beau pays.

Comment se fait-il que je me laisse happer par la vie lorsque je rentre ? En voilà une question fondamentale.

Le petit point dodo :

24.05.21 – Lille : chez Chloé,

25.05.21 – Louvil : chez Cath et Guillaume,

26.05.21 – Aux alentours de Moncheaux : bivouac,

27.05.21 – Aux alentours d’Hasnon : bivouac,

28.05.21 – Peruwelz : chez François, Aline, Chloé, Emy et Tom,

29.05.21 – Aux alentours de Sebourg : bivouac,

30.05.21 – Aux alentours de Maroilles : bivouac.

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Bilan de la première semaine

155 km parcourus. Une petite semaine de marche. Je crée mon propre chemin. Beaucoup de pluie et de vent. De nombreuses rencontres. Un accueil de dingue par les gens du Nord. Retrouvailles avec Jérôme. Premier bivouac. Premières assos rencontrées. Des ampoules, mais beaucoup de plaisir.

Mon premier jour de rando a été plus que magique. J’ai eu la chance de découvrir Dunkerque sous un grand ciel bleu. Puis j’ai longé la mer du Nord jusqu’à Bray Dunes sans trop de vent.

Les bunkers et leur histoire m’ont accompagné tout au long de cette première journée de marche. Je dois bien avouer m’être délectée de chaque kilomètre sur le GR 120, sachant que d’autres seront plus compliqués.

Puis j’ai été accueillie dans une merveilleuse famille qui m’a ouvert son foyer et offert un repas plus que convivial où j’ai goûté le Welch ! Je commence fort avec les spécialités culinaires. Dans la soirée, de nombreuses opportunités de logis m’ont été trouvées sur le chemin. Comme ces gens sont gentils ! C’est incroyable !

Pour mon second jour de marche, j’ai longé la frontière franco-belge tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. C’était amusant et plutôt bien balisé, sur le GR 5A. Je me rends compte que mon rendez-vous à Hazebrouck, le lendemain, m’empêche un peu de marcher sur un chemin qui me tentait bien. Mais je le référencerai sur le tracé pour que les gens puissent le faire.

Cette première semaine, je tâtonne quant au tracé du chemin. Le GR 5A à la sortie de Bray Dunes, le GR 128 dans les monts de Flandres, le GR 120 aux alentours de Lille. Mais tout cela se dessine doucettement à mesure que les kilomètres défilent.

Je n’ai pas vraiment de chemin prédéfini alors j’essaie de trouver la meilleure solution pour les personnes qui souhaiteraient se lancer ensuite.

Je fais quelques détours pour découvrir Cassel et son moulin ou encore le mont des Cats et son abbaye. Tout au long de mes pérégrinations, de jolies petites chapelles jalonnent la route. Quel réconfort quand le temps n’est pas au rendez-vous.

La pluie, le vent et par moment le soleil m’accompagnent lors de cette première semaine de marche. Plus que les paysages qui m’entourent, ce sont les rencontres qui me coupent le souffle en ce moment. La réputation des gens du Nord n’est clairement pas un mythe ! MERCI À EUX !

Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas. Seul invariable, l’humidité !

Se souvient-on des grelottements incessants des premiers kilomètres ? De ne plus sentir ses doigts tellement ils sont froids ? Du mal de pied, des décharges électriques à chaque foulée ? Des jambes si lourdes que l’on a l’impression qu’on ne réussira jamais à leur faire faire des pas ? Parle-t-on des deux barres de fer qui se dessinent à la place des muscles de notre dos à cause du poids du sac ?

Nous oublions si vite les épreuves physiques pour ne laisser paraître que le beau, les paillettes et la liberté. Pourtant, je vous assure, c’est dur !

Pluie et vent, mis à part, je continue avec plaisir d’avancer sur ce début de chemin. J’ai hâte de voir ce qu’il me réserve de beau.

Un temps mitigé, le plat pays, mais de jolis paysages.

Le petit point dodo :

18.05.21 – Braye dunes : chez Audrey (elle a ouvert un Airbnb, entre temps, je vous laisse le découvrir ici),

19.05.21 – Aux alentours de Houtkerque : bivouac,

20.05.21 – Hazebrouck : chez Marion,

21.05.21 – Steenwerck : chez Elisabeth,

22.05.21 – Quesnoy sur Deûle : chez Jérome,

23.05.21 – Lille : chez Chloé.

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La liste du matériel sur le France Est Trail

Une petite idée de ma gear list

On ne change pas une équipe qui gagne. Je partage donc la liste de matériel qui m’a accompagné sur mes 2 800 kilomètres longeant la frontière Est française.

Une partie de ce matériel m’a été donné pour que je le teste et que je fasse des retours.

PORTAGE :

Lumina (60L) // OSPREY800
Protection de sac 30-50L // SEA TO SUMMIT96
Sacs étanches ultra light (x5) // SEATOSUMMIT0
Petite pochette étanche – Stick-on Key Zip Pouch // ZPACKS31
Poids total927

HEBERGEMENT :

Tente ultra légère HIGH ROUTE 1 // SIERRA1065
Matos de réparation // ZPACKS0
Micro fibre pour tente0
Flat Groundsheet // SIX MOON DESIGNS0
8 sardines // TOAKS0
Matelas – NeoAir® Uber Lite + kit réparation matelas // THERMAREST385
Drap de soie // 110
Chill Out 650 // VALANDRÉ1110
Poids total2670

HABILLEMENT :

Doudoune // YETI143
Convey tour hooded jacket // MAMMUT300
Runbold pants // MAMMUT255
Polaire hybride // SUMMIT OUTDOOR334
1 t-shirt à manches longues // SUMMIT OUTDOOR246
1 collant extreme line // SUMMIT OUTDOOR150
San diego Lagy GTX // MEINDL800
1 t-shirt mérinos // ICEBREAKER103
2 culottes sans coutures // ???72
1 soutien gorge // ANITA90
Short // DOMYOS180
1 paire de chaussettes hautes // ICEBREAKER55
1 paire de chaussettes de récupération // COMPRESS SPORT65
1 paire de chaussettes basses10
1 paire de gants contre la pluie – Impulse // WINDPLUS66
Serviette Microfibre – Ultralite // PACKTOWL97
Tour de cou // BUFF32
Tour de cou mérinos // BUFF11
ICE 1709 MEDIUM // VUARNET68
Bâtons en carbone // BLACK DIAMOND300
1 paire de chaussures légères // CROCS328
Poids total3705

TROUSSE DE TOILETTE & PHARMACIE :

Boules // QUIES711
Brosse à dents // ON PASSE AU VRAC0
Dentifrice // ON PASSE AU VRAC0
Savon et shampoing // ROUILLARD0
Crème solaire // LA ROCHE POSAY180
Tap // COMPEX0
2 rouleaux de strap // TENSOPLAST0
Tube de gel Voltaren // VIDAL0
Huile d’arnica // PRANAROM0
1 crème cicatrisante // URIAGE0
Sacs étanches (x2) // SEA TO SUMMIT0
2 compresses // VIDAL0
Boite médicaments // VIDAL0
Truelle // SEA TO SUMMIT91
Cup menstruelle et sac0
Désinfectant // VIDAL0
Poids total982

CUISINE :

Couteau // LAGUIOLE60
Cuillère // TOAKS17
Protection pot // TOAKS19
1300 ml pot // TOAKS132
Bouffe // ON PASSE AU VRAC2500
Réchaud – Crux // OPTIMUS89
Mug 375ml // TOAKS0
Support bouteille de gaz // JETBOIL26
1 bouteille de gaz // PRIMUS160
Bouteille plastique vide10
Pochettes pour nourritures // SEA TO SUMMIT0
Filtre // SAWYER44
Camel bag // OSPREY240
1 briquet // BIC12
Pochette pour courses en vrac0
Poids total3309

DIVERS :

Smartphone + coque + chargeur + écouteurs + adaptateur – Iphone 11 Pro // APPLE310
Cordelette 7 mm (5 m) // POWERLOCK32
Tote bag63
papier à origami53
Livre100
Panneau solaire // P0WERTEC0
PowerBank // POWERTEC238
PQ71
Lampe frontale Actik 350 // PETZL89
Pochette 1kg poru la planete50
Mini adaptateur double prises0
Couverture de survie62
Nécessaire à couture0
Pince à épiler, lime à ongle, pince à tique0
Masque en tissu // SUMMIT OUTDOOR5
Bombe au poivre40
Carnet et crayon242
Mousquetons (x2)13
Mini ciseaux0
Balise GPS // GARMIN113
CI / CB / Liquide0
Poids total1481

Ce qui fait un total de 13 kg, moins 2 kg sur moi.

Je suis donc à 11kg sur le dos (nourriture pour 3-4 jours comprise) mais sans eau (donc plus 1-1,5 kg).

La difficulté de prendre une photo du matériel

Cette liste plutôt exhaustive a évolué tout au long de mon parcours.

Les gros plus :

– Le pantalon Mammut, qui a tenu tout le long alors que je ne suis partie avec lui !

– Ça fait un peu gadget mais c’est bien pratique ce support de bouteille de gaz Jetboil.

– La balise Garmin qui m’a suivi du début à la fin et qui a rassuré la famille durant ces 109 jours !!!

Les petites modifications au fur et à mesure du voyage :

– Échange entre la tente 1 personne Sierra designs et la zpack duplex. Cette dernière est plus légère et plus spacieuse. Bien qu’ayant déjà pas mal baroudé je prends le risque de continuer mon voyage avec car je m’y sens mieux.

– Renouvellement de quelques sardines Toaks qui se sont déformées au fur et à mesure du voyage.

– Je n’ai pas changé mais je ne repartirai pas avec mon matelas thermarest car je l’ai percé 3 fois durant ce voyage. Autant dire que les dernières nuits, je me réveillais 3-4 fois pour le regonfler !

– J’ai cassé mes bâtons de randonnée Black Diamond, que j’ai remplacé par des Voxor (un peu plus lourd, mais costauds).

– Avec le temps pourri, j’ai renvoyé le chargeur solaire et acheté une powerbank petite, légère et compacte.

Bilan :

Bien que déjà partir 2 fois, une fois n’est pas coutume, j’ai dû m’adapter au chemin tout au long de cette aventure. Renvoie de matériel non essentiel, je me suis défaite de certaines peurs. J’ai appris à faire confiance à mon corps et à ma capacité à me sortir de n’importe quelle situation et ça a fonctionné. Bref, le contenu du sac change à mesure que vous avancez et que vous évoluez. Alors faite vous confiance. Et rien n’est immuable, vous pourrez acheter ou renvoyer des choses au fur et à mesure.

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Mes partenariats

Vous avez très probablement découvert que j’ai fait de nombreuses démarches pour trouver des sponsors et des partenaires lors de ce nouveau projet. Et là encore quelque 15 entreprises ont cru en moi, je les en remercie grandement, encore et toujours.

Cela se matérialise par une réduction sur l’achat de matériel.

Tout particulièrement, un grand MERCI à :

  • Mammut, marque suisse de matériel de randonnée de qualité.
  • Garmin, marque américaine de navigation.
  • Valandré, marque française de sacs de couchage.

Pour votre soutien et votre confiance en moi, merci.

Quant à vous, qui me lisez, je vous promets de rapidement vous faire un retour sur ce matériel.

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Mes sponsors 2021

Comme je le disais juste avant, j’ai beaucoup bossé. J’ai d’ailleurs un sacré tableau de demande de sponsors qui en atteste. Pour vous donner une petite idée, sur ce projet de GR5, ce sont environ 150 marques que j’ai contactées. Des plus grosses enseignes de matériel d’outdoor à de petites références qui font un travail extraordinaire pour nous permettre d’avoir du choix. Si on compte une moyenne de 4 messages par nom, ça signifie, au bas mot, 600 mails envoyés et 150 dossiers (français et anglais) envoyés.

Et quelle fierté ! 8 entreprises me font aujourd’hui confiance pour tester, dans le cadre de ma randonnée au long cours, leur matériel.

Pour…. 6 réponses. Beaucoup de travail, pour 6 réponses.

Alors je les remercie grandement ; elles qui ont cru en moi, qui me permettent de partir un peu mieux équipée et qui me font confiance.

Alors, oui, je dois faire une vidéo, des photos en situation, où juste donner mon avis. Mais j’en suis ravie.

Toutes situations à des contraintes et celles-ci me semblent tout à fait acceptables. C’est donc avec plaisir que je vous présente ces personnes qui croient en moi au point d’envoyer, à une mico-influenceuse de moins de 4 000 abonnés sur les réseaux sociaux, du matériel à tester et à approuver (ou pas).

  • On passe au Vrac, une épicerie de nourriture en vrac dans ma petite bourgade du Berry. Au travers de leur soutien, je favorise une aventure « zéro déchet ». J’espère sincèrement qu’il est possible de nos jours d’allier plaisir et respect de notre environnement.
  • Chullanka, revendeur français de matériels de sport outdoor de qualité. Au travers de mon statut d’ambassadrice vidéo, je vais tester une tente ultralégère.
  • Summit Outdoor, marque française de base layer et autre sweat et polaire technique. Ces derniers me tiendront au chaud, le soir, tout au long de mon périple.
  • Toaks outdoor, entreprise américaine de matériel de cuisine Outdoor en titane (donc super léger).
  • Vuarnet, entreprise française de lunettes de soleil. Qui m’a fait l’honneur de monter des verres particuliers sur une monture qui me plaisait.
  • Voxor, entreprise de française de vêtements de ski et de randonnée. Qui me permet, au travers de mon statut d’ambassadrice, de tester leur bâtons de randonnée.

Un grand merci à eux, encore et encore.

Je vous fais rapidement un retour sur le matériel donné.

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Podcasts et radio

Passer à la radio est un exercice en soi. J’espère réussir à partager un peu d’émotions et surtout du contenu.

Au travers de ces Podcasts, j’y parle de mes aventures, certes, mais surtout des conseils, des bons plans et tout ce qui m’anime pour continuer, jour après jour à forger mon expérience de randonneuse.

J’y relate mes kilomètres parcourus, mes expériences de femme et mes valeurs.

Ces moyens de partage, ces discussions, ces rencontres sont tous particuliers. Le contenu y est différent, les intentions, les envies, les moments. Je vous propose de vous faire votre propre opinion en les découvrant.

Live Insta

Un petit live Instagram le 22.02.22 avec Feel the camp vibes.

Un live Instagram le 08.03.22 avec Baroudeur.

Un live Instagram le 03.05.22 avec Mounttrail.


RFC

On y découvre mon premier passage à la radio et quelques infos sur le GR 34 (Bretagne).

UN BOL D’AIR

On y parle départ, changements et réalité du terrain. J’ai adoré ce moment de partage où on rentre dans le vif du sujet. Merci Pierre-Arnaud.

– Interview publiée le 04.05.21 par Le podcast Un bol d’air.


AU-DELA DES MURS

On y découvre le retour après des semaines de marche. Comment se réacclimater ? Comment reprendre le cours de la vie ? Tant de choses se passe à notre retour et pourtant… Rien ne sera plus comme avant.

– Interview publiée le 14.03.21 par Le podcast Au delà des murs.


LES LOCOMOTIVES

Parce que le soutien de ses proches n’a pas de prix. Parce qu’une telle expérience, même en autonomie ne peux pas vraiment se vivre seule… Au micro de Sandra, on découvre que je suis bien entourée en réalité.

– Interview publiée le 15.03.21 par Le podcast Les Locomotives.


BOURLINGUEZ

Avec Marc-Antoine, nous parlerons de mon aventure sur Compostelle. 2100 km du Puy-en-Velay à Finisterre. Des rencontres, des difficultés et du matériel à emporter…

– Interview publiée le 17.03.21 par Le podcast Bourlinguez.


LES FRAPPE.ES

Ce fût mon premier enregistrement de Podcast. Quel plaisir d’y découvrir une parole mise en confiance par un interlocuteur bienveillant. Evidemment mes rando ont été au cœur de la discussion, mais aussi l’association des marcheurs fous que j’ai co-fondé et tout plein d’autres projets en cours.

– Interview publiée le 04.04.21 par Le podcast Les Frappé.e.s.

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Randonner lorsque l’on est une femme

« Qu’est-ce qu’une jeune femme fait ici toute seule ? Pensez-vous sincèrement réussir ? Vous devriez aller moins vite, à ce rythme, vous ne tiendrez jamais la distance ! »

« Qu’avez-vous dans votre sac ? Il est bien trop lourd pour vous ! Imaginez-vous sincèrement arriver jusque là bas, seule ? »

Crédit photo @Victor Barreau

Loin de moi le couplet féministe sur les dangers (ou non) de randonner et/ou voyager seule lorsque l’on est une femme.

Mais soulevons le problème. Notre différence de sexe nous rend tout de suite sujettes à la critique, aux questionnements d’autrui ; voir aux insultes.

Pourquoi devrions-nous avoir honte de faire ce que des hommes font depuis des centaines d’années ? Messieurs, depuis la nuit des temps, vous partez à l’aventure alors que nous restons sagement à vous attendre, au fond de notre grotte. Ne pensez-vous pas, qu’au 21e siècle, nous avons mérité le droit de vivre sur un pied d’égalité ? Nous devrions être payées un salaire équivalent à poste et compétences égales, ce n’est pourtant toujours pas le cas… Nous pourrions prétendre à moins de harcèlements, de blagues salaces ou de remarques sur notre façon de nous vêtir, nous sommes pourtant nombreuses à les accepter sans trop rien dire… Notre statut de femme, de potentielle mère, fait de nous des sujets inemployables en pleine force de l’âge…

Devons-nous vraiment accepter tout cela ?

Un peu d’équité, est-ce trop demandé ? Pourquoi s’offusquer lorsque nous souhaitons juste marcher ?

Est-ce vraiment vous émasculer que de marcher à vos cotés ? Sur « vos » chemins ? Est-ce si compliqué de partager vos passions, vos envies d’ailleurs, votre liberté ?

Pourquoi devrions-nous être de mauvaises épouses, mères, ou tout simplement femmes parce que nous souhaitons vivre une vie qui nous rend heureuse ? Dans l’idéal social, une femme « doit » s’occuper de ses enfants, de son foyer et de son époux. Mais est-ce si idéal que cela si ça ne rend pas heureuse ladite personne ?

Mesdames, à chaque problème, une solution !

Nous pouvons le faire, nous en sommes capables et nous avons le droit !

Quiconque se permettra de vous juger, pour votre excentricité, car vous êtes « à la marge » ou votre différence de vie, puisque vous vous écoutez, mérite d’être ignoré.

Continuez de sourire en vous faisant confiance ! Nous réussirons, aujourd’hui ou demain à être sincèrement libre d’entreprendre tout ce que nous désirons sans que personne ne vienne nous rabaisser juste à cause de notre sexe.

Suivez votre chemin ! C’est le bon !
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Et après ?

Suite à une soirée magnifique de simplicité et de gentillesse, en compagnie de Fred ; je pars me balader dans Saint Nazaire. Le temps est au brouillard, ce qui est en adéquation totale avec mon état d’esprit du moment.

Je me retrouve, seule, dans cette ville embrumée, mais belle. L’architecture n’y est pas resplendissante, mais je m’y sens bien. Je vais au bout de la jetée Ouest y découvrir les pêcheurs et le pont de St Nazaire.

Le brouillard ne me le permettra pas, mais il est parfait à ce moment-ci. Beau, enveloppant, questionnant et doux. Je suis pleine de d’interrogations et d’incertitudes. Mais très à l’aise avec tout cela. Je trouverai les réponses, j’en suis aujourd’hui capable, je suis entourée et aimée. Rien ne peut plus m’arrêter.

Cette semaine, c’est aussi le début de l’organisation de la vie d’après ; des projets, de mon anniversaire. Et ça me permet de mettre un doigt de pied dans le réel sans que ça ne soit trop violent, pour le moment.

Un tout petit peu d’organisation, quelques coups de fils et le tour est joué. Je serais entourée le week-end de mes 30 ans par ma merveilleuse famille. Chouette, chouette, chouette.

Et maintenant, a quand la prochaine aventure ? Où ? Comment ?

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Bilan de la douzième et dernière semaine

2235 km parcourus, 81 jours de marche, entrée en Loire-Atlantique, découverte des marais salants, retrouvailles avec des amis, arrivée à St Nazaire, une fin de voyage bouleversante.

J’attaque cette semaine toujours frigorifiée. Autant les journées sont plutôt chaudes, autant les nuits sont glaciales… Ce n’est pas top top niveau récupération. Mais c’est le jeu.

Cette semaine est étrange soyons claire. Il me tarde de terminer cette aventure, de reposer mes guibolles, de dormir dans un vrai lit, de prendre une douche et de retrouver les miens… Mais je redoute l’arrivée à St Nazaire.

Quoi qu’il en soit, je garde la pêche et fait de grosses étapes pour arriver jeudi à St Nazaire. Le tracé du GR est encore un peu bizarre, je me permets donc de l’organiser comme bon me semble. Je découvre, ainsi, de magnifiques plages et les extraordinaires marais salants de Mesquer et Guérande. Ce sont des paysages hors du commun, je suis contente de les avoir expérimentés à pied, en prenant le temps…

Le sentier continue de m’époustoufler par ses paysages. La côte sauvage du Croisic au Pouliguen est à elle seule une découverte hors norme. Je suis heureuse de la découvrir sous un temps resplendissant, au soleil couchant. C’est un moment tout particulier qui vient clore cette aventure hors du commun. On peut dire que pour mon avant-dernier jour de marche, j’aurais été vernie. Un café avec Olivier, les marais salants de Guérande, la pointe du Croisic donnant sur Pen Bron (à marée basse), la côte sauvage jusqu’au Pouliguen.

D’accord 39 kilomètres au compteur, mais quel bonheur. Mon corps et ma tête ne partagent pas exactement les mêmes informations à ce moment précis, mais je ressens beaucoup de bonheur, de gratitude et d’épanouissement.

C’est pour tout le monde, la semaine de rentrée des classes. Je croise encore un peu de monde, mais c’est tout de même bien plus calme sur le sentier.

Je décide de profiter de cette dernière semaine pour bivouaquer. J’ai envie, besoin, d’être libre de mes mouvements et de me faire mon propre point sur toute cette aventure avant de rentrer. Que c’est salvateur.

Je termine mon aventure en dormant la veille de mon dernier jour chez Olivier, quelle chance de profiter de cette soirée pour ne pas trop penser. En même temps avec 40 km dans les pattes, je suis usée.

Le lendemain matin, je retrouve José à la Baule. Nous parcourons ensemble les 26 derniers kilomètres qui me séparent de mon objectif. Je suis tout aussi contente de les partager avec lui. Ça a été un soutien depuis notre rencontre et ça me touche énormément qu’il soit là pour cette dernière journée de rando.

La côte nazairienne me semble bien plus amicale en sa compagnie. Il a les mots pour me faire oublier que, dans quelques minutes, je serais face à mon objectif de 81 jours : Saint Nazaire … Mais je dois bien avouer que l’émotion reste présente et entière dès lors que nous faisons face à l’hôtel de ville.

J’y suis ! Je l’ai fait ! 2235 km de côte bretonne. J’ai mis de côté mes a priori, mes besoins, mes douleurs… Pour parcourir un sentier fort en histoire, en paysages et en rencontres.

Dans la continuité des belles rencontres et du soutien que je reçois depuis le début de cette aventure, je passe la soirée en compagnie de Fred. Un autre pèlerin rencontré sur les chemins de St Jacques. Comme quoi de belles amitiés se forment sur ces chemins.

Nous allons voir un magnifique coucher de soleil pour ma dernière soirée en Bretagne, quel beau cadeau.

Merci d’avoir été présent sur ces derniers moments du GR. Soutien, bienveillance et discussions au programme. Que du bonheur (et beaucoup d’émotions).

J’ai donc mis 81 jours pour parcourir 2235 kilomètres. 10 jours de plus que sur Saint Jacques pour 135 km de plus (le ratio jours/km n’est pas top, mais bon). Mais quelle aventure.

Une expérience totalement différente. Où j’ai testé l’hygiène douteuse, le bivouac, le poids du sac à dos en autonomie, les petites galères d’organisation, les paysages de la Bretagne et les grands bonheurs de la liberté totale.

Il serait difficile de terminer cette aventure sans penser à vous.

Je voudrais, donc, tous vous remercier. Vous qui me lisez, vous qui m’avez accueilli, vous avec qui j’ai partagé quelques kilomètres, vous avec qui j’ai discuté.

Mais aussi vous qui m’écrivez, vous qui m’appelez et vous qui me soutenez.

Et merci à mon ange gardien, qui m’a conseillé et aiguillé. Merci pour les heures passées à étudier la carte, à être un soutien technique, logistique et émotionnel.

Évidemment merci à la Bretagne d’être si belle, capricieuse et charmeuse.

Et merci à mon corps d’avoir tenu alors que nous partions avec un tendon douloureux, un genou douteux, un sac de 12 kg et pas mal d’a priori et de peurs.

À la prochaine aventure !!!

Deux mois et demi de marche c’est éprouvant. Et sans toutes ces personnes, l’aventure aurait été toute autre. Alors merci d’avoir rendu cette marche inoubliable.

Seul le marcheur au long cours, le sportif, le challenger peut se rendre compte de l’effort fourni, de la difficulté du projet et donc de la limite de ce mot « merci ». Il n’est très clairement pas suffisant pour exprimer ma gratitude, ma joie et mon bonheur, vis-à-vis de vous tous.

Avec tout mon amour, MERCI (en attendant de trouver un mot plus fort, plus franc, plus vrai).

À une prochaine aventure…

Le dernier petit point dodo :

31.08 – Bivouac à Mesquer

01.09 – Bivouac à Pradel

02.09 – Dodo chez Olivier à Guérande

03.09 – Dodo chez Fred à Saint Nazaire

04.09 – De retour à la maison

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Bilan de la onzième semaine

2097 km parcourus, découverte de Vannes, sortie du golfe du Morbihan, rencontre de jolies personnes, j’attaque les derniers kilomètres, je retrouve l’océan, j’ai pris un passeur, la fin approche.

Cette semaine débute avec une toute petite journée de marche me menant jusqu’à Vannes. Je décide d’y faire une pause, car je me sens fatiguée. J’en profite donc pour découvrir cette merveilleuse ville aux colombages et aux remparts somptueux. Comme à l’accoutumée, un day off n’est jamais vraiment reposant, on y fait tout ce que l’on n’a pas le temps de faire en rando : ravitaillement, lessive, se nourrir convenablement, etc. Mais ça fait du bien de repartir propre, avec une tente sèche et de la nourriture pour une armée (je ne vous raconte pas le poids du sac).

Le côté déprimant du golfe du Morbihan, c’est que l’on passe 3 fois à la même intersection de bras de mer, mais à chaque fois d’un côté de la terre. Ça donne sincèrement l’impression de ne pas avancer lorsque dimanche, lundi et mardi on passe à quelques mètres de là où on était la veille et l’avant-veille. Et c’est ainsi tout le long jusqu’à la sortie du golfe et donc le passage de Port Navalo. Endroit vu une semaine auparavant de Locmariaquer. J’étais prévenu. C’est une expérience en soi.

Le temps est maussade ces derniers jours, ça n’aide pas à rentrer dans l’ambiance. Mais plus les jours passent et plus le soleil nous fait l’honneur de sa présence. Ça rend la découverte bien plus chouette. Et je me laisse porter par les paysages des salines et des marais. Je ne retrouve pas les grands espaces, les horizons à perte de vue auxquels je me suis habituée, mais ça a son charme ce golfe.

La pluie s’installe de nouveau en milieu de semaine, mais le cœur est ensoleillé suite à la rencontre imprévue d’Anne qui avait proposé de nous héberger il y a 2 mois, à Brignogan. Le destin est si bien fait.

Puis la rencontre avec Jean et Marie-Odile, des baroudeurs de 78 et 73 ans, ayant arpenté un paquet de chemins ces 20 dernières années. Je suis fan.

J’ai aussi partagé un petit bout de chemin avec François-Jacques à la sortie du golfe du Morbihan. Ayant découvert mon aventure sur les réseaux sociaux, il m’a proposé de partager quelques kilomètres. Bien que l’organisation ne soit pas mon fort ces derniers temps, j’ai évidemment accepté. Et ce fut un joli moment de partage. Une journée venteuse, pluvieuse et ensoleillée pour passer Port Navalo. Je retrouve ainsi l’océan, sa brutalité, son odeur de goémon et sa beauté qui m’avait tant manqué. Je foule de nouveau les plages, les rochers et quelques petites falaises. Je ne saurais décrire le bonheur qui m’a traversé à la vue de ces dernières. Je ne saurais vous partager la joie, l’euphorie, les larmes de joie à chaque pas montant ou descendant sur ces quelques kilomètres peu urbanisés. Comme une impression de retour à la maison, une bouffée d’oxygène à la sortie du golfe. J’étais libre, face à l’immensité de l’océan, sans horizon ; juste lui et moi partageant le cap des 2000 km parcourus, côte à côte.

C’était un moment simple, vrai, pur, sans fioritures. Il me sera difficile de plus le décrire tant il me semble irréaliste d’avoir eu la chance de vivre cette émotion. Mais je ne remercierai jamais assez ma persévérance pour cela.

2000 km !!!

Lorsque tu débutes un tel périple, tu as des points de mire. Tu te dis quand je serais à Brest, ce sera la moitié ; j’aurais sacrément avancé une fois passé la presque île de Crozon. Mais pour moi la sortie du golfe, c’est déjà presque la fin. Il ne reste que quelques centaines de kilomètres maintenant. Quelle folie, quelle émotion, quelle épopée.

Même après 2000 km, je continue de découvrir avec plaisir la Bretagne. C’est en retrouvant l’océan que je découvre la boule bretonne, ce jeu qui ressemble à la pétanque, mais qui n’en est pas. Je goûte aussi le gochtial, la brioche bretonne…

Je crois que je m’imprègne de cette région qui m’a transportée, bercée et tant apportée.

Puis je passe une super soirée en compagnie d’Emeline, Pierre et leur charmante famille. Un beau moment de partage et une magnifique rencontre… Les questions des enfants vont bon train et j’aime y répondre le plus précisément possible pour partager mon expérience. Je repars après une soirée conviviale, une bonne nuit de repos et un super dragon en origami. Gabriel, l’ainé de la fratrie me l’a offert en réponse à la grue que je laisse chez les gens qui m’hébergent. Cet échange de bon procédé était super chouette. Merci beaucoup.

Suite à cette chaleureuse soirée, je repars donc les yeux tout ensoleillés de ce moment familial. Aujourd’hui, j’ai pris la décision d’utiliser un passeur pour éviter 20 km de marais et de route. J’attends donc sur une robe un petit bout de bateau qui va parcourir à peine 1 km sur l’eau et qui va m’en faire économiser 20-25. C’était la première fois que je « coupais ». Mais les journées vaseuses et pluvieuses du golfe du Morbihan ont eu raison de ma patience… Encore une fois, je me détache du GR, mais en cette fin de parcours, j’avoue être las de la vase. Et puis c’est une nouvelle expérience. Alors profitons de l’aventure.

Le passeur.

Pour le dernier dimanche de cette aventure, je me réveille frigorifiée. J’ai d’ailleurs sorti, pour la première fois, la couverture de survie en plus de mon duvet. C’est pour dire. Je mange rapidou dans ma tente et file attaquer le dernier jour dans le Morbihan. Le soleil est de la partie et c’est plutôt cool au vu de la température extérieure. Débuter une journée avec mon coupe-vent ne m’était pas arrivé depuis vraiment longtemps (les chemins de St Jacques au mois de novembre).

J’avance entre terres agricoles, qui me rappellent mon Berry, et océan. Puis je remonte la Vilaine jusqu’au barrage d’Arzal où je vois fonctionner l’écluse. 21 bateaux, une 30aine de centimètres d’eau, de l’océan à la Vilaine, il faudra environ 35 minutes d’agitation. Mais c’était super joli à contempler. Je finis donc cette onzième semaine en passant la Vilaine, mais en ne sortant pas encore du Morbihan cependant. Ça attendra la douzième semaine…

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

24.08 – Appart à Vannes

25.08 – Camping du Ruys à St Léonard

26.08 – Bivouac aux alentours de Sarzeau

27.08 – Camping du Tindio à Kerners

28.08 – Dodo chez Emeline

29.08 – Camping des goélands à Bétahon

30.08 – Camping les embruns à Kerarno

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Bilan de la dixième semaine

1886 km parcourus, je me crée mon propre chemin, découverte de la presque île de Quiberon et des mégalithes, une nouvelle liberté dans mon cheminement, j’attaque le golfe du Morbihan.

Après 9 semaines à suivre un tracé qui me semblait évident, familier, rassurant… je me confronte à une réalité forte désagréable… Le tracé du GR, dans le Morbihan, ne me convient pas. Couper à travers les terres, ne plus longer la côte, éviter les alignements de mégalithes… Tout s’enchaîne et je ne me sens plus à l’aise avec mon propre cheminement, ma propre démarche.

Il m’aura fallut une journée de marche forcée pour comprendre qu’il était temps que je me détache du GR pour tracer ma propre route. La symbolique est forte croyez m’en.

Là, prend tout son sens du cheminement et non le but à atteindre. Je dessine mon propre chemin, celui qui me donnera la chance de découvrir qui je suis. Je n’aurais jamais toutes les réponses, mais ne serait ce que quelques-unes afin de m’aiguiller quant à la direction où aller.

Cette décision ne fut pas simple à prendre, elle n’est pas des plus confortable puisque l’organisation en est d’autant plus lourde. Mais c’est, dès à présent, mon chemin et je me sens bien plus à l’aise d’avoir fait ce choix que de ne plus prendre de plaisir à marcher sur un chemin stérile.

Je ne m’empêche pour autant pas à retrouver de temps à autre le GR. Car le tracé est chouette par moment (ou inévitable) mais quitter les lignes blanche et rouge m’apaise.

J’aurais sacrifié une belle partie de côte faisant face à Lorient pour me rendre compte que le nouveau tracé ne me plaisant pas. Me défaire du prévisible me soulage, en quelque sorte. Je me sens suffisamment à l’aise avec l’inconnu et l’organisation de la nourriture ou du bivouac pour agir ainsi sans violence aucune. Quelle liberté, quel bonheur.

Toute décision nécessite de faire un choix. Peut être passerais-je à côté de certaines choses, mais au moins je reste fidèle au tracé que je m’étais prévue et j’avance à mon rythme, face à des paysages qui me rendent heureuse.

Je découvre ainsi la presque île de Quiberon, les alignements d’Erdeven et ceux de Carnac. Sans oublier les alentours de Locmariaquer. Où il m’a été permis de « chasser » les dolmens. Une journée extraordinaire de découvertes merveilleuses. Quel patrimoine nous avons !

Mon nouveau tracé est super chouette. Je suis ravie. D’autant plus que je suis de plus en plus à l’aise avec cette liberté qui est mienne.

Cette semaine, j’ai eu la chance de rencontrer des randonneurs à la journée fort agréable, avec qui la discussion a fait passer l’après midi d’autant plus rapidement. Merci Francis et Valérie.

Ainsi qu’une sympatique bande de jeunes du 94, en vacances. Les questions y allaient bon train : vous faites comment pour la nourriture ? Et pour vous repérer ? Et pour manger ? Et pour charger votre téléphone ??? Bref des questions de logistique qui me semblent familières mais qui interrogent. Une belle discussion conclue par un « Madame, je te respecte grave ! Tu m’impressionnes ». C’était une belle rencontre, merci à vous. Et qui sait, peut être à bientôt dans les écoles après tout… Partager mon expérience peut aussi passer par ce type de discussion et d’ouverture d’esprit.

Et j’ai partagé un repas très chouette avec Shannon. C’est étonnant comme ce cheminement est totalement différent de celui de St Jacques. Je rencontre, certes, moins de monde. Mais je partage plus. J’ouvre mon expérience aux autres, le temps d’un repas, d’un coup de téléphone, d’une semaine de marche. Je suis heureuse de découvrir leur univers et de partager le mien. Aussi contraignant cela puisse être, déroutant ou embarrassant, par moment, ce sont de beaux moments partagés qui me rendent heureuse.

J’ai aussi eu la chance de voir les grandes marées. Enfin, une grande étendue de plage, rochers et coquillages sans eau puisque j’ai eu le droit à beaucoup de marée basse. Un régale pour les pêcheurs à pied semblerait-il. Pour ma part, ça a donné un petit moment à longer une plage encore plus vide qu’à l’accoutumée mais grouillant d’épuisettes et de bottes. C’était une jolie image et une atmosphère toute particulière. J’aurai adoré la vivre dans le Finistère. Mais mon avancée en a décidé autrement.

Le petit point noir de cette semaine, ce sont les douleurs !

70 jours de marche, ça commence à tirer sur mon mécanisme. La douleur au tendon d’Achille qui passait régulièrement, mais ne s’installait pas, commence à faire un petit nid douillet à l’arrière de ma cheville gauche. Je reste donc alerte au moindre changement d’intensité car il se pourrait bien que ce dernier cesse de me suivre si je tire trop dessus. Déjà 1886 kilomètres qu’il me subit… et j’aimerais bien qu’il y en ai d’autre.

Bon, soyons francs, le Morbihan, à première vue, me transporte beaucoup moins que le reste de la Bretagne. Moins sauvage, moins brut, moins grandiose en terme de paysages… mais doux, poétique. Bien plus propice à la contemplation. Je commence à comprendre pourquoi les gens y sont tant attachés, je me laisse flâner le long de ses méandres en y prenant plaisir. D’autant plus à marée haute, mais les oiseaux à marée basse sont magiques, à leur façon.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodos :

17.08 – Camping municipal de Kerhillio

18.08 – Camping municipal du Rohu

19.08 – Camping de Kerabus tout proche de Carnac

20.08 – Camping de la tour à Kerinis

21.08 – Bivouac aux alentours d’Auray

22.08 – Camping de Ker Éden à Larmor Baden

23.08 – Camping de Vannes à Conleau

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Bilan de la neuvième semaine

1660 km parcourus, fin du quatrième topo-guide, attaque du Morbihan, découverte de l’île de Groix, rencontres de personnes magnifiques, 2 mois de marche.

Après une belle semaine à longer dunes, étangs, plages et falaises, je reviens un peu dans les terres…

Bien que caniculaire, j’ai la chance d’attaquer cette semaine en remontant 2 bras de rivières. Ce qui signifie 2 jours à remonter puis redescendre une rivière menant à la mer.

Ça peut sembler décourageant de « perdre » 2 jours pour avancer, factuellement, de moins d’un kilomètre sur la côte.

Mais je suis à l’abri des arbres, je re découvre les paysages boisés des abers (croisés il y a quelques semaines maintenant) et je profite de ce moment de calme loin des touristes ne se perdant que peu par ici.

L’air y est un peu plus respirable bien que l’odeur de vase à marée basse soit omniprésente. Je me surprends à prendre plaisir à juste regarder un lézard, un oiseau pêchant, des feuilles brunissantes sous la température caniculaire que nous subissons tous… Que la Bretagne est belle.

Puis je reviens vers l’océan pour le quitter quelques heures de temps en temps. Moi qui pensais que la côte serait en ligne droite jusqu’à St Nazaire… Je me suis bien trompée ! Et quelle chance ! Quoi qu’il en soit, je profite ; le sentier est beau.

Au détour d’un de ces bras de rivières, je rencontre Victor et Perrine. Ils font le GR dans sa totalité et je les suis sur les réseaux sociaux depuis le début. Ça fait extrêmement plaisir d’enfin les rencontrer ! Nous marchons une après-midi ensemble et les kilomètres passent d’autant plus rapidement que nous avons un bon nombre d’anecdotes, d’idées et de projets à partager… Il faut bien avouer que c’est très très chouette de rencontrer des gens sur le chemin, surtout lorsque l’on a tant en commun que ces deux personnes. D’autant plus que j’ai la chance de finir cette semaine en leur compagnie puisque nous bivouaquons ensemble dimanche soir en pleine forêt.

Puis je retrouve un autre randonneur, Alexandre, rencontré il y a quelque temps à Benodet. C’est la fin du chemin pour lui, mais nous marcherons tout de même deux jours ensemble. Ce fut une rencontre bouleversante de discussions, de bienveillance et de gentillesse. Merci Alexandre pour ces moments partagés. Bonne continuation et bonne recherche de ta voie.

Cette semaine est donc ponctuée d’une certaine quiétude, j’en profite d’autant plus que mon ami Vincent m’a retrouvé quelques jours et qu’il a géré toute l’organisation autour du cheminement. Je suis d’autant plus libre de mes pensées que je ne suis pas encombrée par les questions techniques et vitale de nourriture et dodo.

Pour terminer cette semaine, j’arrive à Lorient, la fin du quatrième topo-guide ! Je me procure donc le cinquième et dernier topo-guide de ce GR avant de reprendre ma route.

Pour fêter cette grande nouvelle et mes 2 mois de marche (et oui, j’y suis !!!!) je décide d’aller sur l’île de Groix. Une merveilleuse idée tant l’île est belle. Je suis accueillie dans le jardin de Loïc et Pascale (des amis d’Alexandre). Ils sont îliens à l’année. C’est super chouette de découvrir cette vie-ci, après tant d’îles traversées (5 en tout, pour le moment).

Je me régale de paysages merveilleux. Cette île est un vrai petit cocon en face de Lorient (et tout proche de Quiberon et belle île qui m’ouvrent les bras).

Je repars après avoir fait le tour de l’île à pied. Suite à l’expérience du tour de l’île de Ouessant à vélo, j’ai la certitude que mon mode de déplacement s’effectue à pied. Je perçois mieux les changements, les dénivelés, les odeurs… Je profite plus et j’apprécie les contraintes de ce cheminement plus lent posant question quant à la valorisation du temps et l’optimisation de nos vies / vacances / loisirs…

Je repars tout sourire d’une très très très belle île où le dénivelé est réapparu le temps d’une balade, mais c’était d’autant plus beau et chouette.

Par chance, un comité d’accueil trop trop chouuuuuuuux me récupère à Lorient ! Auriane et Joris étaient de passage dans leur famille et ils me prennent sous leur aile pour la soirée. Je ne me rends pas compte de la chance que j’ai d’avoir de tels amis. D’autant plus que je suis usée de ma journée.

Je suis accueillie dans une charmante famille. Après un super repas, l’orage se lève et la chance d’avoir été accueillie dans un vrai lit, avec une vraie douche et au sec est incommensurable. Le destin est si bien fait, la vie est si belle. Merci, merci, merci les amis !!!!

Ces derniers temps, le réseau et la batterie me faisant défaut, j’ai totalement coupé avec mon téléphone. Et ça aussi, c’était une très très belle expérience. Je tends à le couper la journée pour profiter de la marche. Mais je me fais tout de même happer régulièrement par cet outil de communication. Un break de temps à autre est salvateur. Dommage de ne pas être tout à fait capable de le faire seule.

Cette semaine de grosse chaleur se termine donc sur un gros orage, suivi de quelques averses. Est-ce cela qui ternit ma motivation ou le tracé du GR qui ne me plaît guère en ce début de découverte du Morbihan ?!?

Bien que cette dernière étape fût plus petite et moins dynamique, je continue avec plaisir ce sentier en prenant de plus en plus conscience de la chance que j’ai de faire cela.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

10.08 – Bivouac à Pont Aven

11.08 – Bivouac à Kerfany

12.08 – Bivouac au Pouldu

13.08 – Bivouac à Lomener

14.08 – Bivouac dans le jardin de Loic et Pascale sur l’île de Groix

15.08 – Dodo chez les parents de Joris à Kergalonic

16.08 – Bivouac tout proche de Plouhinec avec Victor et Perrine

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Qu’en est-il de l’eau sur le GR 34 ?

Après la question du dodo, la question de l’or bleu fait son apparition.

Rassurez-vous, vous ne marcherez pas toute une journée sans croiser cimetières, habitations, toilettes publiques ou bourgs de village.

Ne vous faites donc pas trop de cheveux blancs.

D’un point de vue technique, j’ai un Camel Bag de 2L (dans le sac) et une bouteille en plastique de 1L (sur un côté du sac).

Le camel bag me permet d’avoir à disposition de l’eau en marchant grâce à la pipette. La bouteille me permet de remplir avec plus de facilité la réserve d’eau qui se trouve dans mon sac.

Petit plus, le soir de bivouac, j’ai la réserve de 2L pleine et la bouteille. Ce qui permet d’avoir 1L a dispo pour faire la cuisine le soir, se laver les dents et faire un bout de vaisselle et d’avoir tout de même de l’eau pour le début du chemin le lendemain matin.

Et si vous voyez dans votre organisation quotidienne que vous ne croisez vraiment rien alors pensez à prendre 2-3 litres avec vous ça évite de stresser et ça permet de boire à sa soif.

Mais sincèrement, sur le GR34, je n’ai eu aucuns soucis à trouver de l’eau régulièrement. Je conviens que je ne suis pas une grosse buveuse, mais tout de même.

N’hésitez surtout pas à demander aux bars et aux habitants. Je sais que ça peut sembler un peu bizarre la première fois, mais c’est la seule façon de ne pas s’encombrer de 3kg d’eau et d’en trouver tout de même tout au long de la journée.

À noter, il est fortement déconseillé de prendre de l’eau dans les ruisseaux, fontaines, etc. en Bretagne. L’eau est relativement polluée et les filtres ne suffisent pas à la rendre consommable. Donc laisser votre filtre à la maison et n’hésitez pas à demander. Les gens vous donnent volontiers de l’eau tout au long du chemin.

Rassurés ?

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Et la nourriture sur le GR 34 ?!?

Nous arrivons donc au nerf du problème. Que mange-t-on lorsque l’on veut voyager relativement léger ?

Tout d’abord, soulignons qu’il est possible de se ravitailler relativement régulièrement puisque sur ce chemin, il y a souvent villages et villes.

Donc n’achetez pas trop de nourriture et ne portez pas trop de nourriture.

La peur de manquer reste notre plus grand ennemi surtout si on souhaite conserver un poids de sac convenable.

D’un point de vue matériel ; dans mon sac, j’ai : un réchaud, une petite bouteille de gaz, une popotte de 900ml et des couverts. Je ne suis donc pas stressée de comment manger. Mais quoi ???

Je n’ai pas la solution miracle et je pense que dans chaque pays, sur chaque chemin, dans chaque situation il faut trouver SA solution.

Pour moi, sur le GR34, ce fut un mélange de :

– Restos, lorsque j’étais accompagnée et qu’on avait d’un moment tranquille (midi ou soir).

– Pique-nique, le midi (se composant régulièrement de pain, fromage, concombre, tomate, pomme, abricots).

– Graines, galettes de riz au chocolat ou barres de céréales, lorsqu’un petit creux se faisait sentir en pleine journée.

– Salades, lorsque l’endroit pour faire les courses n’était pas trop loin (pour le soir).

– Pâtes/riz/semoule avec sauce (ou thon), lorsque l’endroit pour faire les courses était pas trop loin et qu’on avait vraiment faim (pour le soir).

– Et des nouilles chinoises lorsque la situation « d’urgence » était de mise.

Je ne suis donc absolument pas morte de faim. Mais je vous conseille de toujours avoir un minimum de nourriture dans votre sac pour ne pas stresser ou vous mettre la pression sur votre étape du jour.

J’essaie de toujours avoir dans mon sac :

– 2 sachets de pâtes lyophilisées, genre noodle.

– 2 sachets de soupe lyophilisée.

– Quelques fruits secs.

C’est vraiment le repas d’extrême urgence. Du style, un dimanche soir où je n’ai rien croisé dans la journée. Mais je sais que j’ai ça au cas où. Donc, jamais de stress. Mais ce n’est pas super funky comme repas soyons francs.

Vous savez tout quant à mon alimentation. J’espère que cela vous rassure. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas. Et surtout lancez-vous, ces petits détails se règlent d’eux même tout au long du cheminement.

Pour moi, la prochaine étape est le « zéro déchet ». Je pense que je n’en suis pas très loin ! Donc gardons le cap. Et voyageons de moins en moins polluant.

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Bilan de la huitième semaine

1489 km parcourus, une vraie journée de pause, visite de l’île de Sein, des paysages plus plats dès à présent, un questionnement omniprésent, de belles rencontres, une chaleur de dingue.

Après une fin de septième semaine un peu compliquée physiquement, je m’octroie une pause. Une vraie. De celle qui permette de vraiment recharger les batteries.

Après Saint Jacques je m’étais promis de prendre du temps, de visiter lorsque ça me faisait plaisir. Et me voilà, fatiguée, calculant comment je peux passer à la pharmacie, à la librairie, à la poste et visiter une île à plus d’une heure de bateau dans la même journée. 2000 km ne m’ont pas suffi apparemment ! Je retombe dans mes travers.

Je décide de prendre un café en ville et d’aviser. Ça ira relativement vite dans ma tête. Je prends un day off aujourd’hui, laissant passer le mauvais temps et le lendemain, je vais sur l’île de Sein. Je prends ce temps après avoir longuement hésité à continuer. Mais je suis vraiment trop faible physiquement, si je veux continuer mon voyage, il me faut prendre soin de moi. Je prends donc mon mal en patience, je passe ce lundi au calme à me reposer autant que faire se peut.

Et je découvre la merveilleuse île de Sein dans la foulée. 2 jours de presque repos, elle n’est pas belle la vie ?!?

Je passe une très belle journée sur la très plate mais féerique île. Elle est apaisante, reposante, équilibrante. Les gens y sont agréables bien que les touristes les envahissent jour après jour.

Les femmes de Plogoff me tourmentent, leur lutte m’enivre, mais me terrifie. Comment notre gouvernement a-t-il pu être aussi violent ? Comment a-t-il pu faire vivre cela à un simple village se rebellant ? Je me plonge dans ces témoignages poignants de femmes, non armées, se retrouvant face à une horde de CRS. Je me sens las de cette société. Face à la beauté de la nature, je me sens minuscule, un peu idiote de m’en être coupé si longtemps…

Bien que ce soit une île, il serait très probablement bon que je me pose dans un tel endroit pour enfin prendre le temps d’écrire, de produire clairement quelque chose de ces mois de marche.

C’est la première fois depuis le début que je suis autant chamboulée, perplexe, retournée. Je n’ai pas envie d’arrêter comme sur St Jacques, mais quelque chose me questionne. Je ne saurais comprendre ce qui se passe dans mon être, mais la marche de me suffit plus, je porte quelque chose de plus qu’une simple envie de marcher, de consommer mieux, d’appréhender différemment la vie. Je me sens envahie par une envie de porter plus haut, plus fièrement, plus fermement mes valeurs. Celles qui font que je me sens libre, heureuse d’exister, sereine.

Je n’ai pas la prétention d’être activiste politique, féministe, mue de grandes inattentions… Mais j’ai, aujourd’hui, besoin de donner du sens à tout cela.

Je repars donc sur ma route, la tête pleine de pensées. Je marche le long de la baie d’Audierne. Où les sports nautiques et la détente s’entremêlent autour des blockhaus de la Seconde Guerre mondiale. Drôle de sensation que de marcher au milieu de tout cela. Mais je continue, car je me sens bien après ces 2 jours de pause.

Durant ces 8 semaines, je n’ai entendu parlé Breton qu’une seule fois, une toute petite fois. C’était un homme me proposant de m’emmener en voiture. Il s’est arrêté et m’a accosté en Breton. Par manque de chance, il se trompait très clairement d’interlocutrice et dut répéter en français. Mais que c’était étonnant qu’il débute directement en breton, cette langue tant attendue et jamais entendue.

Mais surtout qu’est-ce qui peut lui avoir fait penser que je parlais breton ? C’est une question qui demeurera sans réponse ; puisque très étonnée par la requête, j’ai décliné et continué à marcher.

La semaine (et la marche) continue dans des paysages plus plats. De temps à autre, entrecoupé de brouillard ou de brume de mer, mais relativement ensoleillé la plupart du temps. Les questions vont bon train. Mon cerveau se remet à mouliner, puisque la fatigue n’est plus un frein à son fonctionnement… Comme il est bon de réfléchir.

Jeudi, j’ai la chance d’être accueillie dans une magnifique famille à Quimper. Vous me direz que ce n’est pas sur la côte, mais mon chemin me les a fait rencontrer quelques semaines auparavant et je ne pouvais ne pas faire le détour pour les découvrir un peu plus.

C’était d’une beauté sans précédent. La gentillesse de Laurence m’a touché au plus profond de mon être. Cette femme, cette mère, cet être humain est tout bonnement extraordinaire. Entre la vie professionnelle, celle de mère, la recherche de soi, l’ouverture d’esprit… Elle est la représentation de cette femme forte qui m’émerveille. La bienveillance qui émane d’elle est indescriptible…

Je n’oublie pas Fred, son mari, un sportif tout en énergie et en gentillesse.

Merci de m’avoir ouvert votre maison, je m’y suis sentie comme chez moi. J’espère avoir la possibilité, un jour, de vous rendre la pareille.

Pour finir cette semaine, je marche de plages magnifiques en criques sublimes. C’est bien plus plat, les journées restent longues, mais sont clairement plus reposantes. Bien que la chaleur qui a envahi la France ne m’ait pas épargnée.

J’ai d’ailleurs expérimenté ma première baignade. 55 jours après le départ, j’ai enfin plongé mon petit corps dans l’océan (à 2 reprises !!!!). C’était froid, mais supercool. Et ça m’a permis de réguler un peu ma température corporelle qui bout depuis 3 jours.

Je me rends compte qu’il faut que je prenne le temps de partager un peu plus cette expérience.

De nombreuses personnes me questionnent, je vais essayer de répondre le mieux et le plus clairement possible aux questions d’organisation. Promis !

Laissez-moi juste un peu de temps pour faire ça au mieux.

Petit point dodo :

03.08 – Camping Naeco à Audierne

04.08 – Camping Naeco à Audierne

05.08 – Camping de la joie à St Guénolé

06.08 – Chez Laurence et Fred à Quimper

07.08 – Bivouac au Letty

08.08 – Bivouac à la Forêt fouesnant

09.08 – Bivouac proche de la pointe de

Sur le sentier…

À la semaine prochaine

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Bilan de la septième semaine

1314 km parcourus, troisième topoguide terminé, plus de 10 jours de dénivelé constant, fin de la presque île de Crozon, passage de la pointe du Raz, grosse fatigue physique, retour à la marche seule, j’attaque le mois d’août et la côte sud de la Bretagne.

La Bretagne nous accueille en ce début de semaine par une pluie diluvienne, un vent époustouflant et du brouillard à couper au couteau. Drôle d’expérience ; moi qui rêvais de voir les tas de pois depuis une semaine…

Pour la petite histoire, ce sont des rochers que j’ai vu en passant la pointe saint Mathieu (donc avant Brest), 10 jours auparavant. Ils me semblaient majestueux de ce côté-ci de l’océan. Je ne saurais jamais ce qu’ils donnent de près, sous le soleil…

J’arrive donc à la pointe de Pen Hir (où se trouvent les fameux tas de pois), à moitié aveugle, quelque peu déçue et trempée. Mais c’est la Bretagne, il faut s’y faire…

Après un bon repas bien chaud, le soleil se lève et je m’apprête à rebrousser chemin pour voir cette fameuse pointe tant attendue avec le soleil. Mais ça serait trahir tout ce que j’ai fait jusqu’alors. Mon expérience, mon moment, ma découverte fut accompagnée d’eau et de brouillard… Ça en a fait un moment magnifique de beauté ! Pourquoi vouloir le revivre ? Pour poster la photo parfaite ? Non, mon expérience de cette si belle pointe est ainsi ; presque aveugle. Et j’en suis heureuse. Je ne fais donc pas demi-tour et je finis cette étape sans remords et le sourire aux lèvres d’avoir vécu une telle expérience.

Puis la semaine continue. Nous découvrons avec mes 3 acolytes la presque île de Crozon. Ce merveilleux endroit recelant de nombreuses plages à couper le souffle où une eau turquoise a élu domicile. Le soleil est dès à présent de la partie. Et la chaleur pointe rapidement le bout de son nez. Que c’est magnifique.

Je ne m’attendais pas à tant de dénivelé, mais les paysages que nous découvrons à chaque virage me font oublier la difficulté de l’effort et me donnent sincèrement envie de continuer toujours plus loin.

En cours de route, nous rencontrons Florence et Philippe, un couple d’alsacien avec qui nous finirons de cheminer sur cette magnifique presque île.

L’arrivée à Douarnenez clôt cette aventure commune. Qu’elle était chouette, bien que courte. Merci à vous 5.

Je continue donc seule vers la pointe du Raz. Là encore beaucoup de dénivelé m’accueille, de magnifiques falaises et une eau, tourmentée par les vagues, mais reposante, enivrante, époustouflante.

C’est une partie un peu plus nature, où le bivouac l’emporte sur le reste des possibilités d’hébergement. Ça en rend l’aventure d’autant plus belle, mais pas des plus simples.

En ce début de week-end, Erwan me rejoint. Amoureux de rando, passionné de vidéo et curieux de nature, nous partageons une journée de randonnée. Nous échangeons nos impressions, nos expériences, nos bons plans. Ce fut un beau moment de partage qui se termina à la magnifique baie des trépassés.

Là où nos âmes partent. Si la mienne pouvait y voir le coucher de soleil auquel j’ai eu le droit alors j’en serais ravie.

Merci pour ce moment simple et beau. Merci pour ces discussions et merci pour l’interview qui arrivera tout bientôt.

Je termine cette semaine par un réveil aux aurores, un peu de marche et un magnifique moment de poésie à la pointe du Raz.

Il est suffisamment tôt pour que j’y sois seule. Moi, petit être humain, faisant face à l’île de Sein sur cette pointe rocheuse « au bout du monde ».

Je prends d’ailleurs le temps de bouquiner. Profiter de ce moment tout particulier. Je me sens portée par quelque chose de plus grand que moi, de plus beau que ce que j’imaginais… Je scrute ce phare, le courant à ses pieds et je prends toute la mesure de son importance lorsque l’océan doit être fâché.

Ce moment regroupe à peu près tout ce qu’un randonneur peut rechercher : la beauté de la nature, la quiétude, l’apaisement. Ce fut un moment magique. Je ne saurais le décrire autrement.

Cependant, en repartant, je me sens plus faible. Je me rends compte qu’en plus du bivouac et des nuits plus ou moins bonnes que cela implique, je me suis peu alimentée. En effet, il fait très chaud depuis des jours et je ne me rappelle pas quand je suis allé faire de vraies courses pour la dernière fois. Plus j’avance et plus le poids de mon sac m’éreinte. Mon tendon d’Achille est extrêmement douloureux et les douleurs lombaires se réveillent de plus en plus régulièrement… Mon corps est très clairement en train de communiquer, mais une fois encore, je pousse pour atteindre mon étape du soir.

Plus la journée passe et plus je sens mes forces m’abandonner. Ma lucidité est très clairement en train de se faire la malle et j’ai beaucoup de peine à finir cette étape (multipliant les boulettes d’organisation) ; je me sens très en dessous de mes capacités physiquement et intellectuellement.

Je commence donc à prendre la mesure de l’effort fait pendant ces 10 derniers jours, les kilomètres parcourus et surtout le dénivelé fait. Sans parler de l’alimentation très peu abondante ces derniers temps.

Mon corps a parlé, il faut que je fasse un break. Je m’arrête donc à Audierne où j’espère récupérer convenablement pour repartir de plus belle (au plus vite).

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

27.07 – Camping de la plage de Goulien à Kernaveno

28.07 – Camping les bruyères à Morgat

29.07 – Camping de Menez Bichen à Pentrez

30.07 – Camping de Trézulien à Tréboul

31.07 – Bivouac tout proche de Beuzec Cap Sizun

01.08 – Bivouac dans la baie des trépassés, chez l’habitant

02.08 – Camping Naeco à Audierne

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Bilan de la sixième semaine

1129 km parcourus, trois acolytes en moins, démarrage d’une nouvelle aventure, découverte de l’ile de Ouessant, moitié du chemin fait, Brest passé, presque île de Crozon en cours.

Ce lundi indique plusieurs caps.

Tout d’abord, l’arrivée à Brest. Ce qui signifie le milieu de mon aventure (à peu près). Nous y sommes accueillies par de magnifiques paysages jusqu’à l’entrée de la rade… Ainsi qu’un sous-marin (et ça, c’était trop cooooool).

Mais nous redémarrons cette semaine sans deux de nos acolytes.

Daniel a quitté l’aventure à quelques kilomètres de Brest. Mais sa hanche le faisait trop souffrir et j’ai bien peur que le froid breton aussi. Il aura tenu sacrément longtemps lui qui aime le soleil et le chaud. Merci mon ami de m’avoir accompagné pendant presque 3 semaines. Tu es un ange.

Il est aussi l’heure des aux revoirs avec ma cousine Anna. Toi qui pensais faire 2 semaines max, tu en auras fait 3. Et j’ai même l’impression que tu y as pris du plaisir… Si on passe sur les grosses douleurs de genoux du début, les ampoules et notre rythme de marche un peu trop « violent ». Tu as été incroyable… Et tu m’as impressionné par ta ténacité et les dernières étapes que tu as fait en entier.

Merci de m’avoir accordé ce temps, merci de m’avoir rejoint, merci pour ton grand cœur, ta force, ton courage, ta bienveillance et tes larmes désarmantes mais humaines…

Nous continuons donc, avec Alice, cette semaine, avec la visite de l’île de Ouessant ; petit bijou de Bretagne. Cette fois-ci, nous louons des vélos histoire de profiter de l’île dans son « intégralité » et surtout de faire une autre activité physique. Faire fonctionner d’autres muscles, aller « vite », c’était plutôt chouette comme journée.

Puis nous rentrons à Brest où nous faisons une vraie journée de repos chez des amis d’Alice et Anna. Les journées off ne sont jamais vraiment reposantes, mais elles permettent de repartir plus sereinement. Avec le contenu du sac à dos propre et sec, des provisions, les quelques achats qui nous manquaient. Bref, nous repartons comme neuves, mais pas tout à fait reposées soyons franches.

Un grand merci à Seb, Simon et Charlène de nous avoir ouvert leur maison. C’était super cool.

En plus des quelques caps, quelques surprises m’attendent.

Mais commençons par le départ de Brest. Il est un peu long, il faut bien l’avouer… Comme toutes les sorties de villes, sauf que nous en avions peu croisé jusqu’alors. Nous atterrissons en une matinée dans les jolies forêts de l’arrière-pays breton. C’est agréable de découvrir autre chose.

C’est très probablement parce qu’il y a peu/pas d’hébergements sur cette partie-ci que nous coupons à travers « champs », mais c’est aussi très cool de marcher dans ces petits chemins qui me font tant penser à la Galice espagnole.

Et parce qu’une aventure ne le serait pas vraiment si tout se déroulait parfaitement… Et oui en plus des soucis d’hébergements, d’étapes et de météo… Il y a les blessures… Mon Lilou, ma cousine, mon acolyte depuis 1 mois déjà, sent de plus en plus de peine dans sa cheville.

Ça fait déjà quelques jours qu’elle se traine cette douleur, mais ça en devient stressant, angoissant…

Bref, elle ne prend plus de plaisir à marcher, car à chaque pas qu’elle fait elle redoute la douleur.

Ce ne fut pas simple, j’ai pu le lire dans ses yeux, mais sa décision fut prise lors de la visite de la jolie abbaye de Daoulas : elle ne continuera pas l’aventure jusqu’à Douarnenez comme prévu.

Mais avant de partir, elle m’a fait un magnifique cadeau… Elle a dessiné sur ma housse de protection de pluie. Je suis trop heureuse.

Il faut bien avouer que ça fait beaucoup dans mon équilibre, le départ des 3 mousquetaires avec qui j’ai partagé un bout de chemin. Mais je comprends chacun d’entre eux. Et c’est le jeu lorsque l’on ouvre son aventure aux autres, il faut accepter qu’ils partent. Aussi déstabilisant et attristant cela puisse être.

Toute l’énergie déployée pour créer un équilibre n’a pas été vaine ! C’était 4 merveilleuses semaines à 4. Alors merci à vous 3. Merci de vous être déplacés jusqu’à moi, d’avoir bravé l’appréhension, les douleurs, les petites tensions, les boulettes, les dimanches de la loose… Bref, merci d’avoir fait de ce sentier un moment extraordinaire de partage, de discussions, de rires et de pleurs.

En vrai, je n’ai pas vraiment de mots pour vous remercier d’avoir fait de cette aventure partagée, un moment unique.

Je finis donc cette semaine seule. Attaquant la presque île de Crozon dont on m’a tant parlé…

Un peu plus touristique que le reste de la Bretagne, j’y croise quelques randonneurs, je me fais donc de nouveaux compères pour la route, Nico et Steven les luxembourgeois et Julien, un parisien. C’est sympa de ne pas avoir d’attaches, mais de pouvoir marcher avec des gens de temps à autre.

La troupe de la presque île.

Et pour finir, cette semaine haute en rebondissements, je suis accueillie à Camaret-sur-mer par une charmante famille. Merci à Virginie, Fred, Arthur et Thomas pour le bout de jardin, votre gentillesse et nos discussions. Merci aussi d’avoir partagé votre repas familial avec moi, de m’avoir permis d’acheter un nouveau fil de téléphone, de m’avoir prêté votre salle de bain… Bref, merci d’avoir ouvert votre porte à une inconnue et d’avoir été si attentionnés.

Encore une belle semaine qui s’achève.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

20.07 – Chez Seb à Brest

21.07 – Camping municipal de Ouessant (Lampaul)

22.07 – Chez Seb à Brest

23.07 – Bivouac à Daoulas

24.07 – Gîte communal de Landevennec

25.07 – Camping Gwen Kaer au Fret

26.07 – Chez Virginie à Camaret sur mer

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Bilan de la cinquième semaine

955 km parcourus, première grosse étape du sentier (40 bornes), on a passé les abers, officiellement sur l’océan Atlantique, passage de la pointe la plus à l’ouest de France.

Après les quelques hors sentiers de la semaine passée (traversée de baie à marée basse et vase jusqu’aux genoux, marche les pieds mouillés, etc.) ; nous nous testons au longe-côte, sac à dos vissé sur les épaules ; tout proche des dunes de Keremma.

C’était amusant et très agréable, mais bien usant tout de même. Ce soir, je sens mes cuisses, ça faisait longtemps.

Par contre, je peux enfin dire que je me suis baignée…

Et une journée, sans boulettes, ne serait pas une journée sur le sentier. Les jambes bien lourdes de la veille, nous partons pour notre première étape de 40 km.

Oui, oui, presque un marathon, 13 kg sur le dos et nous nous lançons sereinement dans cette épopée.

Ce fut long, mais faisable. Les jambes sont, tout de même, figées le lendemain et douloureuses… Nous nous en souviendrons, mais nous l’avons fait et c’était magnifique.

Je découvre avec ces grosses étapes et notre rythme saccadé par de nombreuses pauses, la lumière dorée des fins de journées. Et je dois bien avouer que j’apprécie beaucoup ce cadeau quotidien que nous fait, le soleil, de sa présence.

Nous passons ensuite les abers (Wrac’h, Benoit et Ildut). Ce sont de longues rentrées d’océan/rivière dans les terres. Nous mettons une journée pour chacun d’entre eux. C’est un peu plus vallonné que ce que j’avais imaginé. Ce qui donne de jolis points de vue. Et ça vaut le détour, bien que nombreux soient les randonneurs trouvant des solutions pour les éviter.

Quitte à être ici, autant découvrir toutes les facettes de la Bretagne. Et cela en vaut la peine, sincèrement.

Je fais régulièrement des rencontres, plus ou moins sympathiques. Mais j’apprends beaucoup des gens, de leurs réactions, de leurs conseils en tous genres. C’est aussi ce qui est agréable sur ce sentier. Et ça me permet de reconnecter avec la réalité aussi. Mon petit monde utopiste de marcheuse ne serait rien sans ses retours les pieds sur Terre.

Cette semaine est aussi et surtout la semaine des changements. Nous passons de la Manche à l’océan Atlantique au phare de la presque île Saint Laurent à hauteur de Porspoder. À ce même endroit, nous débutons la descente sur la côte Ouest bretonne. Nous avons donc terminé de longer la côte Nord et nous amorçons la descente. Et ça, c’est super cooooool et motivant soyons franc.

Sans oublier que le soleil revient timidement, mais il s’installe au cours de la journée. Bref, on voit de nouveau le soleil et, ça aussi, ça n’a pas de prix pour le moral lorsque l’on est un randonneur au long cours et que notre cheminement est continu (sous les nuages, la pluie ou le soleil).

Nous finissons cette semaine par une longue et belle (mais dure) étape entre falaises et plages. Nous y passons la pointe la plus à l’ouest de France : la pointe de Corsen ainsi que là tant attendue pointe St Mathieu. Un des départs breton en direction de St Jacques de Compostelle.

Encore une sacrée semaine.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

13.07 – Camping de la côte des légendes à Brignogan plages

14.07 – Gîte les pingouins du phare à Lilia (Plouguerneau)

15.07 – Camping des Abers à Sainte Marguerite

16.07 – Camping municipal des Dunes

17.07 – Camping du Tromeur à Lanildut

18.07 – Camping municipal de Portsévigné

19.07 – Camping municipal de Portez

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Bilan de la quatrième semaine

735 km parcourus, début du Finistère, Morlaix passé, on quitte la côte de granit rose, bientôt 1 mois de marche, toujours 3 compères, un peu de fatigue mais, le soleil est revenu.

Après une troisième semaine très clairement mitigée quant au temps (mais pas les paysages), nous attaquons une quatrième semaine plutôt ensoleillée.

Et que ça compte le temps lorsque l’on marche.

On se sent si vulnérable de n’être que de simples marcheurs, cheminant doucement vers un but, faisant face aux aléas climatiques. Et pourtant si fort de vivre grâce au contenu de notre sac à dos. D’être totalement autonome et d’avoir l’impression de pouvoir faire face à n’importe quelle situation.

Il m’aura fallu presque 1 mois pour être de nouveau tout à fait en harmonie avec mon sac, son contenu et surtout son poids. Depuis quelques jours, ce n’est très clairement plus un fardeau, mais une petite partie de moi.

Même si l’équilibre est parfait précaire, même si je fais toujours attention au poids de la nourriture que j’y ajoute, il ne me fait plus souffrir.

Bien évidemment, de temps à autre, je le sens reposer sur mon dos, mes hanches ou mes épaules. Mais la plupart du temps, je me sens à l’aise à marcher 30 kilomètres par jour avec.

Il ne faut jamais désespérer d’un enfant comme disait ma chère grand-mère.

Cher sac, nous avons enfin réussi à nous dompter mutuellement. Merci !

Nous attaquons depuis peu le Finistère. Après la beauté des côtes d’Armor, nous découvrons avec plaisir ce petit bout du monde. Ça va être une longue partie du périple. Mais c’est « monstement joli » comme dirait Daniel.

Depuis quelques jours, nous croisons des signalisations jacquaire, je dois bien avouer que ça m’a fait un drôle d’effet.

Mais je suis en harmonie avec mon statut de simple marcheuse au long cours. Je ne recherche pas la légitimité du pèlerin. Je suis dans le plaisir non-coupable de marcher, de découvrir, de partager… Et non dans une recherche du moi, du nous, du tout.

Ce sentier est extrêmement différent de St Jacques. Les hébergements communs y sont pratiquement inexistants, la signalisation laisse parfois à désirer, les étapes ne sont pas toutes tracées, la façon de s’alimenter ou de trouver de la nourriture sont quelque peu approximatives… C’est une tout autre aventure. Il n’est pas bon de comparer à mon avis. Il faut juste accepter de vivre ce nouveau challenge tel qu’il se présente et profiter de ce que la Bretagne a à nous offrir…

Il ne tient qu’à soi de faire de cette expérience une aventure exceptionnelle ou horrible. Notre état d’esprit et notre croyance personnelle jouent pour beaucoup sur ce que la Bretagne nous offre.

Alors profitons des petites pépites du quotidien, du temps fort agréable et de cette chance de prendre encore un peu de temps pour soi grâce à la marche et au moment de paix qu’elle nous offre.

J’allais oublier la merveilleuse portion entre Guimaec et St Jean du doigt (oui, je sais, le nom n’est pas dingue… Mais l’endroit est magique). Pour l’histoire, c’est un haut lieu de pèlerinage car il y aurait une phalange du doigt de St Jean Baptiste. Revenons aux paysages : 10 km, 800m de dénivelé positif et 3 belles heures dans des falaises magnifiques au bout du monde. Difficile physiquement en fin de journée, mais un tel bonheur à vivre. Je ne saurais partager tout ce qui m’a traversé à ce moment précis. Mais pour résumer, c’était un pur régal.

Mais n’oublions pas qu’une semaine se termine par un dimanche, la journée noire de nous, pauvres randonneurs itinérants…. Nous retrouvant sans possibilités de faire quelques courses, face à des restos pleins et des hébergements fort peu agréables pour de simples consommateurs ponctuels, à notre image… Mais nous y survivons une fois de plus (grâce aux nouilles chinoises portées depuis 3 semaines) et de nouvelles aventures peuvent commencer.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

06.07 – Camping municipal de Saint Efflam

07.07 – Camping municipal de Saint Jean du Doigt

08.07 – Camping de la baie de Terenez à Barnenez

09.07 – Le relais des primeurs à Taulé

10.07 – Rando gîte du château de Kersaliou à Saint Pol de Léon

11.07 – Terrain d’hébergement en plein air de Batz

12.07 – Camping de Roguennic à Cléder

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Bilan de la troisième semaine

542 km parcourus, du vent, beaucoup de pluie, un peu de soleil, le début de la côte de granit rose, l’arrivée d’Anna et Nico puis Daniel, un peu de fatigue, une douleur lancinante au tendon d’Achille, mais toujours ébahie par la Bretagne.

Depuis le début de la semaine, le vent s’invite à la fête. Après la pluie, la canicule, nous avons le droit à un nouveau visage de cette chère Bretagne.

Décoiffante, parfois usante mais toujours aussi belle.

Bien que difficile, cette nouvelle semaine débute avec l’île de Bréhat. Et les retrouvailles courtes, mais plaisantes avec Aurore et Nico, faisant un bout de chemin breton en vélo.

Puis nous avançons vers Anna et Nicolas qui nous rejoignent mercredi matin. Ainsi que Daniel jeudi matin. Cette étonnant et réjouissant comment toute cette petite troupe s’harmonise pour trouver des rythmes décalés, mais fonctionnant à merveille.

Après quelques jours gris, nous retrouvons le soleil et les couleurs extraordinaires de l’eau… Ainsi que les prémices de la côte de granit rose ! Merveille !!!!!

Je perds presque toute ma petite troupe pour le week-end, mais cela ne m’empêche pas d’attaquer avec entrain cette fameuse côte de granit rose tant attendue… Sous la pluie. Encore un nouveau visage, mais elle est belle la Bretagne fâchée.

Je dois bien avouer que les mots continuent à me manquer face à tant de beauté et je m’en réjouis. Quant au visage colérique de la Bretagne, il me séduit d’autant plus qu’il me permet de profiter des beaux jours lorsqu’ils pointent le bout de leur nez.

Voilà pourquoi je marche, voilà pourquoi je m’impose tout cela… Je découvre des paysages qui ne cessent d’évoluer, de changer, de briller…

Mais je les découvre sans violence, à mon rythme, à ma façon… Et qu’est-ce que c’est apaisant, que c’est beau, qu’il fait bon vivre et cheminer !

Même s’il faut régler quelques petits bobos, c’est quand même chouette tout cela.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

29.06 – La vieille auberge sur l’île de Brehat

30.06 – Bivouac proche de l’île à bois

01.07 – Bivouac sur l’aire de camping car de Tréguier

02.07 – Camping municipal des Dunes à Port Blanc

03.07 – Camping de Tourony à Tregastel

04.07. – Camping l’abri côtier à l’île grande

05.07 – Chez Ngoc à Lannion

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Bilan de la seconde semaine

330 km parcourus, début du bivouac, grand soleil, pause chez Auriane et Joris à St Brieuc, un bon petit rythme de 30 km par jour et toujours des paysages à couper le souffle.

Une semaine de grand beau, comme dans toute la France, j’en suis consciente. Mais il faut bien avouer qu’après la semaine de pluie lors du début de ce périple, ça fait un bien fou.

J’attaque donc avec plaisir le camping et le bivouac (que je n’avais jusqu’alors jamais testé)… Tout en découvrant des paysages magnifiques.

Je n’ai, par moment, pas de mots… Je dois bien l’avouer. Et c’est plutôt magique de partager cela avec Lilou.

D’autant plus qu’elle prend vraiment du plaisir à marcher, à découvrir la Bretagne en ma compagnie et de faire face à l’effort.

Nous y allons progressivement histoire qu’elle s’habitue au poids du sac, des kilomètres parcourus, de l’effort long et pénible… Mais ça se passe bien. La bonne humeur nous accompagne bien que la fatigue se fasse sentir.

Nous avons la chance d’être accueillies dès le début de cette semaine dans le jardin d’une charmante famille tout proche du fort la Latte. Merci encore.

Puis nous campons, bivouaquons, passons 2 nuits dans un lit, à St Brieuc, chez Auriane et Joris ce couple merveilleux (qui sont aussi mes amis) et continuons d’avancer.

Nous nous octroyons une journée de pause à St Brieuc après 11 jours de marche consécutifs. Le temps de faire un peu de réapprovisionnement, une lessive et de partager de jolis moments (et drôles)…

Nous sommes déjà reparties vers de nouvelles aventures sur la côte de granit rose.

Eh oui, nous passons officiellement de la côte d’Émeraude (255 km) à la côte de granit rose (355 km en vue).

Quel beau pays nous avons tout de même…

À tout ce merveilleux périple ponctué de discussions, rencontres fortuites, pauses, café, kilomètres de marche, début du bivouac nous ajoutons un réveil aux aurores pour voir un lever de soleil sur la mer. Après le coucher de soleil quelques jours plus tôt en bivouac. C’est le top !

Quelle liberté, quelle expérience, quelle chance !!!

À la semaine prochaine

Le petit point dodo :

22.06 – Bivouac chez l’habitant à Fort la Latte

23.06 – Camping du Val à Erquy

24.06 – Bivouac pas loin de Jospinet

25.06 – Chez Auriane et Joris à Saint Brieuc

26.06 – Chez Auriane et Joris à Saint Brieuc

27.06 – Camping belle vue à Saint Quay Portrieux

28.06. – Camping du cap de Bréhat à Plouézec

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Comment organiser ses étapes de rando sur le GR 34 ?

J’ai traité la question du dodo, de la nourriture et de l’eau.

Mais comment organise-t-on des étapes ? Que faut-il regarder ? Combien de kilomètres doit-on marcher ? Qu’est-ce que cela implique de vérifier en amont ?

Je vais donc essayer de répondre, franchement et naturellement, à toutes ces questions que je me suis aussi posées avant de partir.

Mon organisation :

Je dirais que c’est un travail plus ou moins prenant que d’organiser ses étapes. Tout dépend de son habitude à tout gérer, ou laisser se faire les choses.

Perso, je me suis rendu compte qu’en organisant tout en avance, je ratais de nombreuses opportunités. Je m’imposais des objectifs à atteindre chaque jour, quitte à rater une plage, un bistro ou une rencontre. Je ne me laissais qu’une toute petite marge de manœuvre pour faire face aux surprises que me donne la chance de vivre le sentier.

Donc le petit conseil, c’est de se renseigner pour éviter les gros problèmes types ravitaillements ou dodo (si vraiment le bivouac vous effraie). Mais laissez vous une marge de manœuvre suffisante pour profiter de l’aventure.

Mais revenons à la question pratique de l’organisation des étapes.

Les étapes :

Perso, j’ai le topoguide de la fédération française de randonnée. Je regarde, en premier lieu, le tableau kilométrique au début de ce dernier. Il me donne une idée des possibles étapes à faire.

Je me fais des repères tous les 25-30 km. Puis j’augmente doucettement la taille des étapes.

NB : lorsque j’organise les étapes de cette façon, je n’ai aucune idée du dénivelé. Ce sont donc de pures hypothèses. Il faut savoir que le GR34, c’est 30 000m de dénivelé positif entre Cancale et Audierne (en gros). Donc faite attention à ce dernier si vous ne voulez pas finir vos journées à « pas d’heure » et courbaturés.

Mais pensez bien à débuter sur des étapes de l’ordre d’une vingtaine de kilomètres. L’effort ne semble pas surhumain ; et pourtant 20km avec 15kg sur le dos, c’est une sacrée épopée au début. Puis vous verrez, vous augmenterez (ou réduirez) suivant votre fatigue et votre humeur.

Le ravitaillement :

La seconde chose que je regarde une fois que j’ai fait mes pré-étapes, ce sont les points de ravitaillement. Ça aussi on l’a sur le tableau kilométrique du topoguide.

Croise-t-on un supermarché dans la journée, une boulangerie et/ou un bar (au moins pour le café, le Perrier ou la pause rechargement de téléphone…).

Ce sont des informations que vous pouvez aussi trouver sur Maps.me.

Pour l’eau, bien qu’il y ai beaucoup moins de point de ravitaillement, nous ne nous trouvons jamais très loin d’habitations. Je n’ai donc jamais rencontré de soucis de ce point de vue. Mais je vous conseille de tout de même faire attention, surtout si vous avez beaucoup besoin de boire.

L’hébergement :

Puis je regarde les possibilités d’hébergement. Mon étape tombe-t-elle sur un village ayant un camping ou non ? Ai-je envie de rallonger mon étape ou non pour ce confort ? Si non, où vais-je pouvoir planter ma tente ?

Pour le Bivouac, je regarde plutôt sur google map, en mode satellite. Ca me donne une petite idée des forêts, champs et endroits « plats » aux alentours. Ensuite, il faut se rendre sur site et découvrir. Est-ce abrité, est-ce trop proche d’une route, d’habitations, etc.

Il est conseillé de planter sa tente à la nuit tombante. Ou au moins relativement tard pour ne pas déranger les personnes aux alentours. C’est toléré, mais soyez respectueux.

Avant de partir de votre lieu de bivouac, vérifiez que vous ne laissez rien derrière vous (poubelles, cendres, etc.). Dites vous que plus nous serons respectueux les uns des autres, plus la population locale acceptera notre liberté.

D’un point de vue pratique, il faut compter une petite demi-heure, voir plus, pour trouver l’endroit du bivouac.

On peut aussi la jouer safe et trouver des aires de camping-car, par exemple. L’application Park4night est utile à ce moment là.

Les envies / besoins des autres :

Et puis il y a vos coéquipiers. Ont ils envie de ceci ou cela ? Ont ils besoin du café du matin ? De la pause du midi dans un bar ? D’un camping et sa douche chaude…

Bref, chaque journée est différente. Les villages traversés ne le seront pas au même moment et ils ne proposeront pas tous les mêmes services. Il faut donc s’adapter à ce que le sentier nous/vous propose.

Maps.me :

Maps.me est une très bonne application puisqu’elle référence une grande diversité de données (restaurants, supermarchés, campings, hébergements, lieux à visiter…) et tout cela, hors ligne. Il suffit de télécharger la carte du département où vous allez randonner et ensuite vous avez tout cela sans que votre portable soit connecté à Internet.

C’est vraiment très appréciable en France comme à l’étranger.

Les gros points importants sont :

– Les supermarchés ferment à midi le dimanche donc pensez à vous ravitailler en amont de votre étape du soir si vous ne souhaitez / pouvez aller manger au resto.

– Les restos sont régulièrement plein les dimanches. Journées dominicales où « tout le monde » souhaite se poser et être servi. Donc ne comptez pas trop dessus pour vos repas (en tout cas, pas uniquement sur cette possibilité, surtout si il n’y a qu’un seul resto sur votre chemin).

– Les resto/bar ont tendance à être fermés les lundis. Donc idem, pensez à vous ravitailler au supermarché pour pique-nique et repas du soir (au cas où).

– Le littoral breton vit, le plus souvent au gré de la saisonnalité touristique. Les campings et parfois les cafés/restaurants dans les « stations » sont le plus souvent fermés de mi octobre à Pâques. Partir hors saison nécessite une logistique différente.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas.

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Bilan de la première semaine

164 km parcourus, beaucoup de pluie, quelques douleurs, un sac un peu lourd, de merveilleuses villes, des paysages à couper le souffle, un peu de soleil tout de même, court passage en île et vilaine, déjà en côte d’Armor et Lilou est arrivée.

Bien que mue d’une intense et réelle envie de partir, je dois bien avouer, qu’il m’a été compliqué de décoller.

Quitter cette maison alors qu’il y a toujours tant à faire, laisser Tancrède et Iso alors que la paix est revenue. Bref ça n’a pas été des plus simples, mais je sentais que c’était le moment.

Après avoir repoussé toute la semaine, je saute dans un train pour Paris.

De là, j’organise doucettement mon « vrai » départ. Il me faudra de nouveau le repousser d’une journée, car les trains sont extrêmement rares et les mesures Covid ne permettent une réouverture de l’abbaye du Mont St Michel que le lundi 15.

Il m’aurait été difficile d’aller au Mont sans visiter cette merveille. Je prends donc mon mal en patience et repousse au lundi matin 7h mon départ.

1 métro, 1 train, 1 bus et 1 navette plus tard, je suis au pied de ce gigantesque bâtiment rempli d’histoire. J’en profite et me délecte sans trop de touristes. Quelle chance.

Un petit repas prit sur le pouce et je décolle enfin ! Première après-midi de marche, 16 km, se terminant sous une pluie diluvienne… Bienvenue en Bretagne !

Les journées se suivent ensuite doucettement. Entre pluie et soleil…

Il fait, définitivement, beau plusieurs fois par jour en Bretagne. Ce qui signifie qu’il pleut aussi plusieurs fois par jour. Ça n’aide en rien l’avancée pédestre… Mais les paysages sont grandioses, donc on oublie vite les quelques minutes ou heures sous la flotte.

En une semaine, j’ai déjà traversé les jolies villes de Cancale, St Malo, Dinard… C’est plutôt très chouette.

J’ai eu la chance de découvrir une eau d’une couleur à couper le souffle, des falaises grandioses et de me réapproprier le principe des marées.

J’ai aussi mangé des huîtres, des moules et des galettes de sarrasin. On profite de marcher toute la journée pour se faire plaisir ! Il faut avouer que les douleurs du début sont un peu décourageantes par moments donc un bon repas fait un bien fou au moral et au corps.

Et par chance, ma merveilleuse cousine Alice m’a rejoint en fin de semaine pour partager ensemble la météo idyllique que nous annonce cette seconde semaine de marche bretonne.

Niveau dodo, le temps n’étant pas au rendez-vous, j’ai eu du mal à planter ma tente. Je passe donc une grosse partie de mon budget en hébergement en dur… Mais maintenant que le soleil est revenu, à moi le chant des oiseaux et la pleine nature…

C’est quand même rageant de porter sa tente toute la journée sans pouvoir l’utiliser !

Quoi qu’il en soit, c’est magnifique et je ne regrette en rien ce besoin de marcher qui m’anime…

Je vous embrasse.

À la semaine prochaine.

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La question cruciale du dodo sur le GR 34

Je pense que tout bon être humain se pose la question de la nourriture, de l’eau et du dodo.

Je reviens dans un premier temps sur le dodo ! Car bien se reposer signifie mieux récupérer physiquement et repartir plus serein.

C’est vraiment très important sur une marche au long cours !

Comment ai-je fait sur le GR34 ?

Je possède tout le matériel de camping de base : j’ai une tente, un matelas gonflable et un sac de couchage (plus un drap de soie). Je peux donc dormir n’importe où.

Plus facile à dire qu’à faire ! Les débuts furent tâtonnants, ne sachant pas trop comment m’organiser. Transgresser la loi pour poser mon couchage n’importe où me terrifiait.

Déranger les habitants me pétrifiait. Bref, je n’étais pas très à l’aise avec le principe du bivouac et pourtant, je cherchais à me confronter à ces limites pour trouver la liberté totale…

Il m’a fallu du temps pour prendre le pli. Accepter de gérer différemment mes journées pour ne pas les finir à 17h (ce qui est très confortable pour organiser sa soirée), monter ma tente dans un camping, prendre une douche et me poser.

Mais plutôt accepter de manger sans la protection de sa tente et monter cette dernière juste avant que le soleil ne se couche. Changement d’ambiance. Mais ça se fait royalement bien.

Si vous cherchez à faire uniquement du bivouac. Sachez que vous trouverez toujours un endroit où poser votre tente. Plus ou moins proche du sentier évidemment, mais vous trouverez. Pas d’inquiétudes.

Quant aux campings, il y en a presque tout le long. Idem, vous ne peinerez pas à en trouver. Je vous conseille tout de même de vérifier le matin sur Maps.me ou sur internet leur localisation et surtout si ils sont ouverts. Mais sans ça, vous n’aurez que peu de soucis à vous faire, si vous avez votre tente sur le dos.

NB : la plupart des campings sont fermés d’octobre à Pâques.

La question de la douche, de l’eau et de la nourriture se pose évidemment aussi, j’y reviendrais dans un autre article.

Mais une chose est sure, hormis la mer pour se baigner en fin de journée et potentiellement les toilettes publiques pour se rincer, votre hygiène va en prendre un sacré coup. Mais on survit extrêmement bien à cela !

Qui plus est, vous n’êtes pas obligé de faire du bivouac tous les jours. C’est une liberté certes, mais la marche doit rester un plaisir.

Perso, je mêle donc dodo chez l’habitant, camping et bivouac sans aucuns scrupules. Je n’ai rien à prouver à personne.

Lorsque je dors en camping, je ne réserve pas à l’avance. Hormis si nous sommes nombreux et que nous souhaitons tous dormir au même endroit. Sinon, en arrivant, il y a très régulièrement de la place pour les randonneurs avec une tente relativement petite (et sans voiture évidemment). D’autant plus si nous utilisons le même emplacement.

Un emplacement de camping peut recevoir 4 tentes sans soucis, sachez-le. Ils sont faits pour de grandes tentes confortables et une voiture plutôt que pour nos toutes petites tentes de randonneurs.

Quant à l’hébergement en dur ; je l’ai un peu utilisé au début, le temps de me remettre dans le mood ou pour me protéger d’un bon orage. Booking.com est, en règle générale, plutôt pratique. Mais sinon pour les gîtes communaux ou les auberges de jeunesse, je me pointais directement là-bas et je demandais si il restait de la place. Si non, le camping n’est jamais très très loin ou la sortie de la ville pour trouver un endroit au calme où bivouaquer.

Vous savez tout sur ma façon de dormir sur le GR34.

Le bonheur !

J’ai acquis une liberté sans égale à me confronter à mes peurs et mes préjugés. J’ai pris du plaisir à être totalement ouverte aux possibilités s’offrant à moi ; au lieu de m’arrêter sur une seule possibilité d’hébergement. Et j’ai surtout appris à lâcher prise. Quel bonheur !

Mes lieux d’hébergements se trouvent à la fin de chaque bilan hebdomadaire.

J’espère avoir répondu à vos questionnements. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à m’écrire.

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La liste du matériel sur le GR 34

Le contenu du sac.

Comme d’habitude, avant un tel projet, on se pose la question du matériel.

Par chance, j’en ai déjà une grande partie, puisque je devais être sur le Te Araroa en ce moment même.

Donc je prends plus ou moins les mêmes et je recommence.

PORTAGE :

Sac de randonnée 60L // OSPREY
Protection de sac – Pack Cover // ZPACKS
Sacs étanches pour vêtements et couchage – 4L (x3) + 8L (x2) + 13L (x1) Sac Dry Ultra Light // SEATOSUMMIT
2 petits sacs poubelle
Petite pochette étanche – Stick-on Key Zip Pouch // ZPACKS

HÉBERGEMENT :

Tente 2 places, 8 sardines, 1 tapis de protection // ZPACKS
Matelas – Neoair Xlite // THERMAREST
Kit réparation matelas // THERMAREST
Sac de couchage jusqu’à -5°C – Mirage 3/4 // VALLANDRE

CUISINE :

1 couteau // LAGUIOLE
Camel Bak 2L // OSPREY
1 fourchette et 1 cuillère // KEITH
1 popotte de 1L // KEITH
1 pare vent // EDELRIDE
1 réchaud – Crux // OPTIMUS
1 bouteille de gaz (110gr) // MSR
1 briquet // BIC

HABILLEMENT :

1 Cape de pluie – Randonnée Respire // VERTICAL
1 veste – Cirrus // YETI
1 paire de chaussures – Lady Vent // BESTARD
2 pantalons de marche (dont un de pluie)
1 Veste soft shell // MARMOT
1 Short
2 t-shirts // ICEBREAKER
1 sweat-shirt // ARCTERIX
1 maillot de bain
1 t-shirt à manches longues / ICEBREAKER
2 soutifs de sport
2 culottes
2 paires de chaussettes de randonnée // ICEBREAKER
2 paires de chaussettes basses
1 paire de chaussettes de récupération pour la nuit – Full socks // COMPRESSPORT
1 paire de lunette de soleil avec étui
1 Serviette Microfibre // DECATHLON
1 tour de cou midweight merino // BUFF
2 bâtons de randonnée – Distance FLZ Carbon // BLACK DIAMOND

LA TROUSSE DE TOILETTE :

Boules Quies
Brosse à dents
Dentifrice
Savon solide (qui fait shampoing aussi)
Crème solaire
Tape
Strap
Tube de gel // VOLTAREN
Huile d’arnica // PRANAROM
Crème cicatrisante // URIAGE
Produits contre puces de lit
Petite pochette pour sous
Pochette étanche (x2) // LOKSAK
2 Compresses
Doliprane, Spasfond et médicaments allergie
1 petite gourde de serum physiologique
PQ
Balle de masage
Cup menstruelle et sa pochette
Coton tige et cotons
3 élastiques pour cheveux
Désinfectant

DIVERS :

5 masques jetables
1 tube de gel hydroalcoolique
Smartphone + coque + écouteurs
Cordelette 7mm (5m) // POWERLOCK (sur bâtons)
Multiplicateur chargeur USB
Ceinture
Mini dés
PowerBank étanche
Lampe frontale Actik 350 // PETZEL
Scotch chaterton (sur bâtons)
Livre
Le topo guide de la section // FFRandonnée
Couverture de survie
Nécessaire à couture
Pince à épiler, lime à ongle et pince à tique
Carnet et crayon
Bombe au poivre
2 mousquetons
Mini ciseaux
CI / CB / Liquide / chèque

Hors eau et nourriture, je suis à 9 kg.

Je suis donc à un peu plus de 11 kg pour un sac en toute autonomie pour 2-3 jours. Je referais le plein de courses et d’eau dès que j’en aurai besoin. C’est agréable de ne pas avoir à acheter à manger pour 10 jours… Et les porter ensuite.

Par contre, il faut penser masque et gel hydroalcoolique. Maintenant.

Prête pour le départ…

Evidemment, c’est le contenu de mon sac.

Il n’existe pas de sac parfait, mais celui-ci me convient sur le départ.

Cependant, il n’est jamais interdit de changer d’avis en cours de route, voici mes retours et modifications.

Ce que je peux rajouter après ce périple :

  • Un drap de soie (c’est super pratique et ça permet de ne pas trop salir le sac de couchage),
  • Un short de rando léger et court,
  • Un sous-pantalon en mérinos,
  • Des gants,
  • Un bonnet,
  • Des sachets en tissu pour les courses,
  • Une petite lingette pour éponger l’intérieur de la tente,
  • Un sac Sea to summit pour la nourriture (au lieu de mon sac en plastique),
  • Peut-être une batterie externe avec petits panneaux solaires dépliants,
  • Une liseuse plutôt qu’un bouquin,
  • Une balise GPS et une montre connectée,
  • Des toutes petites guêtres de pluie.

Ce qui est de l’ordre du confort :

  • La seconde paire de chaussettes (basse et de rando),
  • Le second T-shirt.

Ce que je peux vraiment enlever :

  • Le pantalon de pluie,
  • Les grandes guêtres de pluie,
  • Une brassière,
  • Les pochettes en plastiques / sacs congélations (par de vrais sacs étanches et qui ne se percent pas pour un rien),
  • Le coupe vent de la popotte.
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La réalité en NZ

Cette rubrique permet de revenir sur ce qu’on ne vous dit pas sur la Nouvelle-Zélande.

Bien sûr, c’est un magnifique pays, les gens y sont gentils et accueillants, on y trouve du travail facilement et on peut y vivre dans un van (le rêve de tout bon français). MAIS ! Il y a tout plein de choses à savoir pour se faciliter encore pluuuuuus la vie.

Le stop

Bien sure que c’est facile de faire du stop ici. Mais comme partout en réalité ! Il nous est arrivé d’être pris en 5 minutes, mais aussi d’attendre 2h. Donc, évidement que c’est faisable. Il faut juste accepter de prendre le temps. Que ce soit en Nouvelle-Zélande ou ailleurs.

Les free camp

Tout le monde parle de free camp, il en existe un tas, mais il est bon de savoir qu’à partir de 4-5h de l’après-midi, toutes les places sont en générales prisent et là ça devient un peu plus la galère pour trouver où garer son van et passer la nuit sans avoir à passer par des campings payants.

À noter que dans les free camp il n’y a pas toujours de toilettes et presque jamais de douche (ou froide).

Tous ne sont pas accessibles pour les van non « Self-Contained », donc faites très attention. Souvent les places y sont restreintes donc si vous voyez que vous êtes le 11ème et qu’il n’y a que 10 places valides alors trouvez un autre endroit, car les rangers vous vireront à coup sûr vers 7-8h du soir. Et surtout pensez à vous garer aux bons emplacements !

Vous retrouverez tous les emplacements et le nombre de places sur l’application CamperMate. Mais vous pouvez aussi en trouver sur internet en mettant free camp et la région dans laquelle vous êtes.

Ouvrir un compte bancaire

Rien de plus simple. Vous choisissez votre banque. Nous avions pris Kiwibank mais il y en a d’autre. Vous remplissez un pré formulaire sur internet. Puis vous vous rendez au guichet avec attestation de logement (un simple papier de votre auberge de jeunesse suffit, mais il faut bien y aller avec), vos papiers et votre visa valide. Ils font quelques vérifications, vous font choisir votre type de carte (il y en a des gratuites pour nous, voyageurs d’une année), vous choisissez votre code et zouh !

Ça prend quelques minutes, c’est simple, mais il faut s’équiper de tous les papiers afin de ne pas être embêté une fois à la banque. Je vous conseille très très très fortement une banque dans une petite ville (souvent c’est une librairie en même temps : PaperPlus), ils sont bien plus arrangeant et sympa.

Avoir son numéro IRD

Si vous souhaitez travailler, il vous faut ce numéro IRD. Pour cela, un numéro de compte en banque, vous êtes donc obligé de passé par l’étape ci-dessus. Puis numéro de visa validé et tout ce fait en ligne en quelques minutes. Si vous avez bien tout rempli, en une semaine vous avez votre numéro IRD. Et donc vous pouvez chercher un emploi. Il vous sera demandé à chaque recherche d’emploi, donc prenez votre temps à l’arrivée, faites toutes les démarches nécessaires et lancez vous dans la grande et belle aventure de la Nouvelle-Zélande .

Trouver un emploi

Il y a évidement les agences d’intérim, le woofing, helpX (ces deux derniers sont souvent non rémunérés, mais vous êtes logés et nourris en bossant quelques heures par jours). Mais il y a aussi un site backpackersboard, vous y trouverez les annonces par régions, type de job, etc. C’est pas mal sincèrement, mais attendez vous à faire un envoi en masse de message pour avoir des réponses. Nous sommes très nombreux sur cette île à chercher du travail et voyager en même temps. Mais soyons en sure, vous trouverez. Il existe aussi le site Trademe c’est le boncoin néo-zélandais pour colocation, job, achat de matériel de rando etc, c’est le top. Sans oublier les réseaux sociaux, ils sont une mine d’or.

Acheter un véhicule

Rien de plus simple, quelle vie… Les réseaux sociaux sont pour le coup le meilleur des moyens de trouver votre futur compagnon de route, mais il existe aussi des points de ventes type garages ou foire/marchés de véhicule (le samedi à Auckland). Une fois l’engin trouvé, visité, les questions posées et le coup de cœur assumé. À vous la paperasserie. 10 minutes dans un bureau de poste et c’est fait. Vous n’avez qu’à changer le nom du propriétaire, rien de plus simple. L’acheteur rempli un formulaire, le vendeur aussi et c’est fait, on en parle plus.

L’assurance

En Nouvelle-Zélande, il n’est pas obligatoire de rouler avec une assurance. Vous faites donc comme bon vous semble. Au début, je n’en avais pas. Puis mon petit côté « français » a pris le dessus et je me suis inscrite sur AA, c’est une des agences d’assurance que vous trouverez dans toute la Nouvelle-Zélande. Et franchement, ce n’est pas cher pour ce que ça peut vous rembourser en cas d’accident, de vol, de casse, etc… On parle de votre moyen de locomotion, de votre hébergement (souvent) et de votre cuisine (pour un grand nombre).

Vous êtes parés pour la grande aventure. Prenez le temps de bosser, rencontrer du monde, profiter et surtout délectez vous. Ça passe vite la vie et surtout vous ne savez pas de quoi est fait demain.

ENJOY

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La fin de l’aventure

Suite au rapatriement le 21 avril, il faut bien avouer que tout s’est enchaîné.

Retour en terres berrichonnes dans la foulée, liste des choses à faire dans la maison pour les 3 prochaines semaines, quarantaine pour ne contaminer personne (relevée avec brio, pas un symptôme), etc… Nous nous sommes très rapidement acclimatés à notre chez nous, à la France même en confinement, aux mesures de distanciations sociales… Ce fut même plus aisé que de vivre en Nouvelle-Zélande, je me sentais plus libre. Puis la routine s’installe et les questions commencent à se poser.

Maintenant que l’aventure néo-zélandaise est terminée, il faut en faire le deuil. L’acceptation n’a pas été le plus compliqué. Une fois dans l’avion, je savais que les frontières de ce beau pays ne nous seraient pas réouvertes d’ici un an… Ni la colère, ce n’est la faute de personne si nous avons pris la décision de rentrer. Mais par contre se projeter pose bien plus de soucis. Que faire ? Comment ? Où ?

En l’état actuel des choses il est fort compliqué de s’imaginer la suite … Je n’ai aucune idée de la possibilité de marcher à plus de 100km de chez moi (et j’avais un nouveau projet super chouette), je ne sais pas si je veux retrouver un travail (ou si cela est possible), je ne sais pas si je me sens prête à recommencer une vie « stable », « normale ». Bref, c’est l’heure des questions.

Et quoi qu’on en dise, aussi « libre » que je puisse paraître, la pression sociale se fait sentir, les qu’en dira-t-on, les questions incessantes des uns et des autres… Bref, c’est tout de même un peu compliqué de ne pas savoir ce que l’on veut à l’aune de ses 30 ans.

C’est déstabilisant, je me sens un peu perdue. Mais ça va s’arranger après tout…

Ce n’est qu’un au revoir 🤞🏻🤞🏻🤞🏻

L’eau sur le FET

La question de l’eau est récurrente lorsque l’on part en vadrouille.

Lorsque l’on se retrouve à randonner dans les campagnes françaises, rien de plus aisé que de trouver de l’eau. En frappant chez l’habitant, en trouvant une mairie ouverte ou tout simplement en cherchant un cimetière. Ces endroits sont les références des points d’eau potable, réguliers et facilement identifiables.

Pour ce qui est des montagnes, que ce soit dans les Vosges, le Jura ou les Alpes, il y a de nombreuses sources, torrents et/ou ruisseaux. Je ne vous conseillerai jamais assez de partir avec un mini filtre afin d’assurer vos arrières. Personne n’est jamais à l’abris d’un élevage un peu plus haut dans la montagne qui vient polluer le cours d’eau. Et les conséquences sur nos petits organismes de citadins sont pas très très sympa.

Et puis, il y a tout de même tous les refuges où vous pouvez demander de l’eau, sans oublier les habitations. Donc bien que cela soit assez stressant au début, l’eau est plutôt facilement identifiable et trouvable sur le chemin.

Mais rien ne vous empêche, si vraiment vous avez peur, de porter 2 L d’eau dans votre sac. Vous constaterez rapidement qu’un seul litre suffit, mais surtout que c’est très lourd et encombrant pour palier à des peurs que d’autres nous ont insufflées.

Cependant, à noter que sur les crêtes jurassiennes, il y a très peu de point d’eau potable. Il est donc fortement conseillé de porter plusieurs litres d’eau (5 pour ma part) pour pouvoir être en autonomie sur 2 jours. Sinon, rien ne vous empêche de redescendre en vallée pour vous ravitailler.

Vous savez tout. Mais si vous avez des questions, n’hésitez pas !