Bilan de la huitième semaine

1600 km parcourus, petit détour de 400 km, découverte de la côte espagnole, toujours un peu de pluie, un peu froid, j’ai vu l’océan, découverte de l’Asturies et c’est magnifique, retrouvailles, les copains d’abord, la solution miracle pour les ampoules fonctionne (sauf pieds humides), les petites étapes avant le détour on fait leur boulot, j’attaque les étapes de 30 km et plus, beaucoup plus de dénivelés de ce côté du chemin, c’est clairement plus dur physiquement, Camino Norte, Santiago j’arrive pour de bon cette fois, j’ai hâte.

S’est accompagnée d’une pluie diluvienne et du brouillard que j’attaque cette nouvelle semaine de marche. Je quitte O Cebreiro, ville à l’architecture bretonne, sans avoir eu la chance de la voir sous le soleil… C’est son charme après tout.

Ce début de semaine est synonyme de petites étapes de marche. Je prends la décision de faire les étapes normées : 20-25 km par jour. Ça me permet de récupérer un peu physiquement après ces dernières semaines à faire des journées entre 35 et 40 km par jour. C’était chouette mais usant au final. Un rythme plus « normal » me fait arriver sur les coups de 13-14h au point de chute (même en faisant plusieurs pauses sur le chemin). Je m’ennuie un peu (j’avoue), mais je prends le temps de bouquiner et de profiter des villages que je traverse.

Depuis quelques jours, je partage mon chemin avec Heiner, un allemand croisé par hasard. Tantôt mouillés, souvent secs, mais toujours le sourire aux lèvres, nous discutons et profitons de ces moments privilégiés qui nous sont donnés de vivre.

La Galice est magique. Lorsque nous pensons qu’il ne peut pas pleuvoir plus, l’intensité de la pluie forcit. Lorsque l’on n’imagine pas apercevoir le soleil, il pointe quelques secondes le bout de son nez. Lorsque l’on a de grandes difficultés à avancer à cause du vent, de merveilleux paysages nous font oublier la rudesse de cette région. Bref, nous profitons de chaque seconde puisqu’on ne sait pas à quelle sauce la Galice a l’intention de nous manger…

Nous arrivons à Sarria, point de départ des pèlerins un peu zélés ne faisant que les 100 derniers kilomètres pour avoir le certificat de pèlerinage : la Compostera. Pour un européen lambda, la Compostela n’est rien de plus qu’un souvenir nous rappelant que nous avons fait le chemin de St-Jacques-de-Compostelle. Mais pour les espagnols, c’est la porte d’entrée de nombreux emplois. Tout jeune espagnol « doit » avoir fait le chemin (où au moins les 100 derniers km). C’est donc partie pour partager « notre » chemin avec de nouveaux pèlerins. Nous les reconnaissons très rapidement : habits propres et neufs, pas incertains et courbatures le second jour… Nous les semons très rapidement.

Nous y voilà ! La borne des 100 derniers kilomètres ! Santiago se rapproche à grand pas et je sens que mon cheminement intérieur n’est pas encore terminé. Il me faut continuer de marcher… Je ne me sens pas prête à fouler les pavés de Santiago l’esprit embrumé par tous ces questionnements. Je vais retrouver Toni et Daniel sur le chemin du Nord ; 400 km de plus, ça me laissera le temps de réfléchir un peu plus.

Me voilà donc dans le bus pour Lugo (1h30) où je retrouve Toni. Puis dans un second bus pour Gijon (6h). Comme ça fait bizarre de traverser en bus tous ces villages que j’ai mis tant de temps à rallier. Que c’est étonnant d’aller aussi vite. Je suis un peu triste, mais je sais qu’une nouvelle expérience s’offre à moi. Alors profitons et marchons ! D’autant plus que cet itinéraire en bus traverse de magnifiques montagnes. Le Chemin San Salvador passe par ici, je comprends pourquoi les marcheurs en sont friands, c’est extraordinaire.

Cette fin de semaine est pour moi le début d’un nouveau chemin sur le Camino del Norte. Je vois l’océan, je découvre des paysages tout autre (tel que les forêts d’eucalyptus) et un nouveau rythme se créé. Youhouuuuu !

Les dodos :

  • Le 04.11 – Tricastela / Albergue Atrio (9€) – Magnifique endroit, possibilité de cuisiner et accueil au top.
  • Le 05.11 – Sarria / Albergue Credential (9€) – Très correcte mais pas dingue, pas possibilité de cuisiner.
  • Le 06.11 – Portomarin / Albergue Porto Santiago (10€) – Endroit très convenable, possibilité de cuisiner, poêle dans la salle à manger/cuisine.
  • Le 07.11 – Casanova / Albergue municipale (6€) – Pas de possibilité de cuisiner, mais bien équipé.
  • Le 08.11 – Lugo / Pension San Roque (15€) – Pas dingue, mais salle de bain privative et pas de possibilité de cuisiner.
  • Le 09.11 – Gijon / Pension Gonzales (12€) – On atterrit dans un autre monde : pas propre, pas possibilité de faire à manger, mais en centre ville.
  • Le 10.11 – San Martin de Laspra / Albergue San Martin (Donativo) – Isolé, mais très agréable et l’accueil y était top, pas chauffé mais possibilité de cuisiner.

Bilan de la septième semaine

1400 km parcourus, fin du désert, début et fin de la montagne, continuité de la pluie, le froid arrive, la Galice est magnifique, changement de chaussures, découverte de la solution miracle pour les ampoules, mais le corps dit clairement stop donc je réduis la taille des étapes, de belles rencontres, Santiago se rapproche nettement.

J’attaque les 250 derniers kilomètres, je me dis qu’il est temps… Et pourtant, j’ai l’impression que c’est trop tôt. Drôle de sentiment en cette fin de semaine.

Mais revenons à son déroulé, dans un premier temps.

Ces derniers jours, j’ai beaucoup longé la route et j’en ai marre. J’arrive au bout de ma patience dans ce désert.

Bien que me délectant du moindre lever de soleil, arbre ou animal ; le désert me tape légèrement sur le système. Que c’est long, que c’est plat, que c’est ennuyeux… Mais la fin approche alors je m’accroche. Leon est un endroit à part, semblerait-il.

J’arrive enfin à Leon, un nouvel objectif atteint (LA dernière grande ville « étape » avant Santiago) ! Mais il a un goût amer. Je pensais que le désert était terminé et j’apprends qu’il reste encore 2 jours après cette merveilleuse ville. Je perds doucement pied, il faut bien l’avouer.

Mais avançons, pas après pas. Et profitons de Leon tout d’abord.

J’y découvre l’architecture extraordinaire de Gaudi, sa cathédrale aux vitraux hors du commun et sa douceur. J’y achète aussi de nouvelles chaussures, car les miennes sont vraiment de pire en pire (je sens les pierres à travers la semelle, après 1500 km ça semble normal). Je m’équipe d’un pantalon contre la pluie, car la météo annonce un temps vraiment pluvieux pour les prochaines semaines, ainsi que des gants avec protection de pluie.

En même temps, on est presque en novembre. Et je suis d’attaque !

Leon est une charmante ville où l’architecture me régale les yeux. Le temps y est clément, je profite donc au maximum. Mais j’ai la tête ailleurs, je m’en rends bien compte.

Qu’est-ce que la norme ? Dois-je vraiment rentrer dans les cases d’une vie toute tracée ? Ai-je le droit de tenter d’autres projets de vie ? J’ai toujours été très légèrement à la marge. Mais je veux être moi. Plus la moi, timorée, qui s’écoute partiellement de peur de déranger par mes différences. Cette moi, qui assume ses choix, ses envies et qui se lance. En aurais-je le courage ?

Me voilà repartie, seule, sans mon bâton de marche (oublié à l’auberge) ; je m’accroche. Ce sont les deux derniers jours de plat avant la Cruz del Ferro (le point le plus haut de ce chemin espagnol), annonçant la montagne et la Galice.

On m’a dit que c’était semblable à la Bretagne, je veux voir cela de mes propres yeux. Qui plus est, c’est montagneux et j’aime tant les reliefs.

L’entrée en Galice sonne la fin de mes journées musicales, coupée du monde et seule. La pluie me réjouit à sa manière et j’aime écouter son bruit sur ma capuche. Je me délecte de ses paysages montagneux qui s’offrent à moi, même si je suis trempée jusqu’aux os la plupart du temps.

Je note que physiquement, j’aime tant les montées… Par contre, je me passerai bien des descentes.

Mon émerveillement et mon plaisir de marcher vont vite s’étioler. Suite à l’achat de mes nouvelles chaussures et un temps très pluvieux ; de nombreuses ampoules apparaissent (de nouveau). Je peine beaucoup sur cette fin de semaine ; la douleur est terrible.

Je bénis, à cet instant, les jours où je ne sentais pas de douleurs dans ces fichus pieds. J’ai si mal.

Je fais des étapes entre 20 et 25 km par jour uniquement. Je me dis que ça me permet de récupérer un peu, ce n’est peut-être pas une mauvaise idée après 1400 km.

Et surtout, je relativise (lors de mes moments de lucidité) quelle chance j’ai de vivre cette expérience. Et O Cebreiro rend plus que magique cette région qu’est la Galice.

Les dodos :

  • Le 28.10 – Puente Villarente / Albergue San Pelayo (20€ avec repas du soir) – Repas très agréable entouré des autres pèlerins, installations relativement neuves et accueil très chaleureux en français.
  • Le 29.10 – Leon / Albergue San Francisco de Asis (12€) – très grande alberge, cuisine équipée, possibilité de se restaurer sur place, proche du centre historique et plutôt propre et bien entretenue.
  • Le 30.10 – Hospital de Orbigo / Albergue paroissiale Karl Leisner – San Juan Bautista (5€) – Dortoirs sommaires, douches à l’extérieures, possibilité de cuisiner.
  • Le 31.10 – Rabal del Camino / Albergue de Pilar (5€) – Possibilité de cuisiner, de prendre un petit-déjeuner sur place, de boire un verre, les dortoirs sont plutôt agréables, il y a un poêle et les douches sont chaudes.
  • Le 01.11 – Ponferrada / Albergue de pelegrinos (5€) – Possibilité de cuisiner, installations relativement neuves.
  • Le 02.11 – Villafranca del Bierzo / Albergue Leo (10€) – Installations neuves, possibilité de cuisiner, poêle dans pièce commune et endroit très accueillant (et beau).
  • Le 03.11 – O Cebreiro / Albergue municipale (6€) – Grand dortoirs, moyennement chauffé, pas de possibilité de cuisiner, mais vue à couper le souffle.

Bilan de la sixième semaine

« Et je vais maintenant d’écrire l’expérience qui consiste à s’émerveiller de l’existence de voir le monde comme un miracle » – Ludwig Wittgenstein.

1200 km parcourus, découverte de Burgos, la moitié du chemin espagnol fait, presque la fin de la Meseta, dur dur le désert et si looooong, première semaine de vraie solitude et j’ai kiffé, plus de doutes, une confiance en soi en nette amélioration, une envie de continuer ; mais pas trop vite, Santiago se rapproche nettement.

Le mauvais temps commence à se faire sentir. Je marche, maintenant, en prenant en compte les nuages gris qui menacent régulièrement. J’arrive ponctuellement à passer à travers les averses, mais je suis, par moment, trempée jusqu’aux os. Je découvre l’importance de réussir à faire sécher ses affaires le soir, car il n’est plus possible de les mettre sur le sac durant la journée.

Bien que l’envie d’arrêter grandie, je tiens bon ! Burgos est tout proche. Nombreux sont les pèlerins m’ayant dit que c’était une magnifique ville. J’y fais d’ailleurs une halte pour récupérer physiquement et découvrir le patrimoine de cette merveilleuse cité : château, cathédrale, musées… Je m’y régale. Et je commence à m’acclimater au rythme espagnol (la fermeture entre 14h et 17h, les horaires de repas décalés, la vie nocturne…). De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix, les espagnoles ne s’acclimateront pas à moi !

Lors d’une discussion avec un pèlerin, je me suis rendue compte que j’étais hermétique à l’Espagne. Je ne prenais pas le temps de la découvrir, de l’accueillir, de l’apprécier à sa juste valeur. Et c’est très probablement vrai. Je me suis sentie perdue, attaquée, tiraillée par ce début de cheminement en Espagne et je n’ai pas fait l’effort de m’émerveiller du paysage et de nos différences. Une bonne remise en question ne fait jamais de mal. Je vais y remédier.

Je repars après un day off. Reposée, motivée et plein d’entrain… Il faut bien cela lorsque l’on attaque le désert agricole espagnol : LA MESETA. Il semblerait que tout « bon » pèlerin se soit confronté à ces 200 km de « rien » entre Burgos et Leon.

C’est le cœur léger, des musiques plein la tête et le téléphone sur off que je m’attaque à cette épreuve. Je ressens le besoin d’être seule, de cheminer pour moi et de vider mon cerveau une fois pour toute. Je prends même plaisir à m’isoler le soir en arrivant dans les hébergements. Ne penser qu’à soi, couper, n’écouter que ses besoins… Quel luxe !

Il m’aura fallu 1200 km pour prendre du recul sur ma situation… C’est pour cela qu’il faut faire le pèlerinage d’un trait. C’est le long cours qui donne à réfléchir et à tester différentes situations ; et non les kilomètres parcourus. Bien que ces derniers aident, pour le moins, à se vider la tête… Et à prendre du temps pour soi.

Qui plus est, ce désert est remplie de belles surprises : les canaux, les levers de soleil sur les étendues agricoles, la perte des repères, la moitié du chemin espagnol parcourue, les villes magnifiques et l’espoir.

De mon côté, je renoue avec mes émotions. D’après un ami proche, ce sont elles qui guident nos vies, autant les écouter et leur faire confiance…

C’est étonnant comme j’ai tendance à couper mon esprit de mon corps dès lors que je me sens en danger ou en stresse. Et pourtant, c’est au moment où je renoue avec mon être que je trouve de multiples réponses à toutes mes questions. Libre, apaisée, sereine ; mon cœur, mon corps et ma tête font librement un chemin jusqu’alors inimaginable…

Les dodos :

  • Le 21.10 – Villfranca Montes de Oca / Albergue San Anton Abad – Posada del Camino (23€ avec repas du soir) – Repas quelconque, impossible de cuisiner et un peu froid dans les installations.
  • Le 22.10 – Burgos / Airbnb.
  • Le 23.10 – Burgos / Airbnb.
  • Le 24.10 – Hontanas / Albergue El Puntido (6€) – Possibilité de manger sur place, de cuisiner et les dortoirs sont plutôt agréables.
  • Le 25.10 – Fromista / Albergue Luz de Fromista (10€) – Possibilité de cuisiner, installations neuves, accueil très agréable.
  • Le 26.10 – Calzadilla de la Cueza / Albergue municipale (5€) – Installations neuves mais rien pour cuisiner.
  • Le 27.10 -Bercianos del Real Camino / Albergue privée Santa Clara (9€) – J’y ai eu froid, mais la cuisine est bien équipée pour cuisiner et le lit est plutôt confortable.

Bilan de la cinquième semaine

1000 km parcourus, passage de la magnifique étape de Roncevaux, de gros doutes, arrivée du côté espagnol, les paysages sont moins dingues, plus beaucoup de rencontres, une envie de continuer qui s’étiole, mais j’irais au bout.

J’y suis ! Après 4 semaines de marche, je suis à Saint-Jean-Pied-de-Port ! Ce qui signifie : le retour à la civilisation avec un nombre de pèlerins très important, la fin du chemin français, le début d’une nouvelle aventure et la décision de continuer sur le chemin Francès. Et oui, j’ai eu du mal à prendre la décision, mais ça sera le Francès. Roncevaux me fait rêver, les Pyrénées me font de l’œil et j’avais choisi en partant de faire le Camino Francès. C’est donc chose faite !

L’arrivée en Espagne est, au final, très rapide puisqu’en une journée de marche (30 km et 1500 m de dénivelé positif) nous y sommes… C’était si beau, les Pyrénées sont si belles. J’y retournerai pour faire le GR10, j’en suis sûre.

Sur le chemin, je retrouve Antoine et nous attaquons de belles étapes (environ 40km/jour) pour cette première étape espagnole. Nous rallions en deux jours Pampelune qui est une ville colorée et magnifique. Puis nous continuons d’un bon pas ce chemin espagnol qui ne me plaît guère.

La barrière de la langue (les espagnoles ne parlent ni anglais, ni français), le rythme de vie particulier et le chemin longeant régulièrement l’autoroute me font vite déchanter. Je ne prends plus de plaisir à marcher, je ne profites plus de la même façon des paysages et le chemin m’ennuie… La remise en question de la suite de ce voyage se pose très clairement. Mais je me contrains à continuer jusqu’à Burgos ; il parait que c’est une ville magnifique.

Cette première semaine en Espagne est vraiment difficile. Je me pose beaucoup de questions, je remets beaucoup de choses en cause… Tout déconstruire pour tout reconstruire durablement ! Je dois me faire confiance. Il est là le challenge du chemin pour moi ! ME FAIRE CONFIANCE !

Puis je reviens aux fondamentaux, la nature. Plus j’avance sur ce chemin et plus il fait nuit tôt (et jour tard). Il faut donc que je calque mon rythme de marche aux heures d’ensoleillement dans la journée. Je ne souhaite vraiment pas marcher de nuit, il faut donc être au plus proche du rythme de la terre ; que c’est reposant. Dommage que les espagnoles n’en fassent pas de même…

Aller ! Courage ! Plus que quelques kilomètres et je fais un break pour me poser les bonnes questions. Continuer ou abandonner ? Prendre le temps de peser le pour et le contre avant la décision finale…

Les dodos :

  • Le 14.10 – Saint-Jean-Pied-de-Port / Gîte Azkorria (28€ avec petit déjeuner) – Le petit déjeuner est top et les installations sont récentes.
  • Le 15.10 – Espinal / Albergue Haizea (24€ avec repas du soir) – Menu basique mais dortoir de 12 lits dans un établissement au coeur du village.
  • Le 16.10 – Pampelone / Albergue Jesus y Maria (8€) – Usine à pèlerins avec 150 lits, mais belle expérience.
  • Le 17.10 – Villatuerta / Casa rural 643km (20€) – Cher, pas super bien équipé, dans un village moribon, mais nous n’avions pas le choix et la literie est chouette.
  • Le 18.10 – Torres del Rio / Albergue La Pata de Oca (20€ en DP) – Drôle d’endroit dédié aux templiers, dortoir de 20 lis au moins, mais repas au top et bonne ambiance pendant le repas.
  • Le 19.10 – Navarette / Albergue municipale (7€) – Dortoirs pas immense, cuisine plutôt bien équipée, pas mal.
  • Le 20.10 – Santo Domingo de la Calzada / Albergue casa de la Codradia del Santo (7€) – Très grand ensemble architectural, mais tout est bien équipé, c’est chouette.

Mes petits conseils pour Compostelle

Cette page sera dédiée aux petits trucs et astuces que je découvrirais tout au long des chemins.

Que faire contre les chaussures mouillées ?

Le soir, une fois au sec, pensez à enlever les semelles de vos chaussures et mettez du papier journal roulé en boule dans vos chaussures. Avant de vous coucher, changez les feuilles de papier journal, vous verrez, il est trempé !

Que faire pour éviter les ampoules ?

Pour ma part, mettre de la crème NOK avant de partir, poser des pansements anti-ampoules et espérer non pas fonctionner… Je me suis donc mise à hydrater mes pieds tous les soirs et porter deux paires de chaussettes (une paire fine puis une paire plus épaisse de marche). Ça a fonctionné !!!

Et quand ces satanées ampoules sont installées ?

Je n’ai trouvé qu’une solution pour y remédier. Tout d’abord, je les perce (il y a deux écoles, j’ai choisi mon camp). Ensuite, je mets de la crème cicatrisante dessus (au zinc et au fer), puis je la protège avec un morceau de compresse et une pièce de strap (suffisamment grande pour recouvrir en totalité la compresse et bien accrocher sur le pied). Le soir, j’enlève le tout, je nettoie et je fais sécher avant de protéger de nouveau au petit matin.

Comment traiter les douleurs musculaires aux jambes et aux pieds ?

Vous ressentez des douleurs musculaires aux jambes une fois la journée de randonnée terminée ? Je vous conseille de prendre une douche chaude (si possible), de vous étirer un peu si vous en avez l’envie.

Mais surtout de vous allonger sur votre lit et de mettre vos jambes en l’air pendant 5-10 minutes. Puis de bien vous masser avec de l’huile BIO d’Arnica/Gaulthérie. Avant de me faufiler dans mon duvet, tous les soirs, je prenais 10-15 minutes juste pour me masser : mollets, cuisses et hanches à l’huile d’arnica. Puis les pieds, surtout la voûte plantaire, avec de la crème hydratante.

Et si la douleur est trop forte, un peu de Voltaren peu sauver votre périple.

Ça n’a l’air de rien comme cela, mais lorsque l’on a l’impression que l’on ne pourra plus marcher suite au dîner et qu’au petit-déjeuner nos jambes acceptent de nous porter une journée de plus… Ça n’a pas de prix. Surtout pas les 15 minutes de la veille.

Alors prenez du temps pour vous, prenez soin de vous et faites attention à vous.

Que fait-on contre les puces de lit ?

Pour ma part, je n’ai eu aucun souci avec ces petits êtres un peu collants, urticants et désagréables que de nombreux pèlerins croisent au cours de leur chemin.

Je ne sais pas si c’est la solution miracle, mais je suis partie avec un spray BIO anti punaise de lit. J’en pulvérisais dès que je trouvais que l’endroit était limite limite niveau hygiène. Ou dès que l’auberge était suffisamment grande pour recevoir beaucoup trop de pèlerins au cours de l’année.

J’ai aussi régulièrement pulvérisé cette mixture BIO sur mon sac et mes habits histoire de ne pas les trimbaler d’un endroit à un autre. Ce n’était que du préventif afin de les chasser si elles avaient décidé de s’installer dans mes petites affaires sans me manger.

Les piqûres de punaises de lit sont très reconnaissables. Ce sont plusieurs petites morsures en ligne droite sur quelques centimètres. On ne réagit pas tous de la même façon, mais en règle générale ça gratte, on ne peut pas les rater.

Je me suis attelée à faire moi-même mon mélange par la suite.

Pour le spray répulsif, je me suis concocté un condensé d’huiles essentielles (HE) de dingue. Dans un petit flacon de 100ml, 15 gouttes d’HE de Tea tree, 10 gouttes d’HE d’eucalyptus citronné, 5 gouttes d’HE clou de girofle, 5 gouttes d’HE de lavande Aspic. J’y ajoute (en plus) 3 gouttes d’HE menthe poivrée et 3 gouttes d’HE de citronnelle. À cela, je rajoute de l’eau de source.

N’hésitez surtout pas à me poser vos questions, je me ferais un plaisir de vous répondre.

Bilan de la quatrième semaine

750 km parcourus, 1ère moitié faite, plus d’ampoules, toujours un coup de soleil sur le nez, un petit pincement au cœur, de gros doutes, arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port, encore des paysages extraordinaires traversés, fatiguée mais motivée, j’attaque une nouvelle étape, à moi l’Espagne, une crédenciale finie, une envie toujours plus grande de continuer malgré quelques difficultés, le départ d’êtres chers.

Cette semaine, on s’attaque à la partie « plate » du chemin français. Beaucoup de champs de maïs à l’horizon, quelques vignes… Mais quoi qu’il en soit des paysages ruraux magnifiques ! Je me rend compte de l’importance des paysans en traversant toutes ces régions. Leur impact sur la beauté de nos paysages et leur travail quotidien qui façonne nos campagnes.

Cette jolie partie de la France nous permet de voir bon nombre d’animaux (chevreuils, lapins ou lièvres, lézards, etc…). Mais aussi de rencontrer des commerçants attentionnés et de gentils habitants ; nous offrant café lorsque le bar est fermé, conseils multiples et bien avisés ou hospitalité lorsque le temps est trop humide pour manger dehors.

Comment se fait-il que nous ne croisions que maintenant de telles personnes ? Merci le Gers et le Béarn pour vos habitants charmants à l’accent chantant.

Nous sommes tout près de la frontière Espagnole et il est crucial que je réfléchisse à quel chemin je souhaite faire dans ce nouveau pays. Mon cœur balance entre le Camino Francès qui est le chemin espagnol historique et le Camino del Norte.

L’un me fera traverser, seule, vignobles espagnols, villes magnifiques (Pampelune, Burgos, Leon…) et désert agricole. Lorsque l’autre me permettrait de profiter, accompagnée de mes deux acolytes suisses, de la côte Atlantique espagnole, ses plages et ses falaises. Dur choix qui se profile…

Cette semaine de marche, bien que fatigante, car très plate, m’a permis de découvrir de merveilleuses villes telle que Navarrenx écrin d’un patrimoine médiéval charmant. De plus, les Pyrénées se rapprochent ; ça fait oublier les champs de maïs à perte de vue…

Accompagnée ponctuellement de Toni, Antoine, Daniel et tant d’autres, je profite de mes derniers kilomètres en France. La campagne est magnifique et le temps est plutôt clément.

Les trois derniers jours, avant la frontière espagnole, sont rythmés par de petites étapes (25km/jour) car il y a très peu d’hébergements sur le chemin. Nous sommes donc contrains et forcés de marcher peu. Mais ça me permet de récupérer physiquement et ce n’est pas plus mal. Mon genou tire régulièrement, je sens ma hanche gauche dès que nous marchons sur la route et mes pieds restent douloureux même si les ampoules ont disparu.

Mais quoi qu’il en soit, je ne quitterai pas ce chemin qui m’apporte tant, qui me permet de prendre du temps pour moi et qui me donne la chance de découvrir un mode de vie qui me correspond bien plus. La marche est pour moi salvatrice, je peux dès à présent l’avouer.

Demain nous sommes à Saint-Jean-Pied-de-Port… À moi les Pyrénées, l’étape tant attendue !!!

Les dodos :

  • Le 07.10 – Cravencères / Gîte Le Haguet (13€).
  • Le 08.10 – Aire-sur-l’Adour / Gîte au gré de l’Adour (23€ avec petit déjeuner) – À 800m du centre ville, petit déjeuner au top et hébergement très agréable.
  • Le 09.10 – Arzacq-arraziguet / Gîte communal (12€).
  • Le 10.10 -Arthez-de-Béarn / Gîte Broussé (30€ en DP) – Un peu excentré du village, mais petit déjeuner boulangerie du village et repas au top.
  • Le 11.10 -Navarrenx / Gîte communal (13€) – Très grand gîte, pas très moderne.
  • Le 12.10 -Aroue / Gîte Bohoteguia (30€ en DP) – Au top, lessive gratuite avant 16h, repas et petit déjeuner génial.
  • Le 13.10 -Ostabat / Gîte Ospitalia (14€) – Pas super propre.

Bilan de la troisième semaine

550 km parcourus, 3-4 ampoules de plus, un coup de soleil sur le nez, arrivée à Lectoure et déjà repartie, encore des paysages extraordinaires traversés, la rencontres d’autres personnes merveilleuses, un petit grigri de plus sur mon sac, une envie toujours plus grande de continuer malgré quelques difficultés, le nez qui pèle, toujours des pieds très douloureux et l’arrivée d’une douleur à la hanche.

Après une première journée off, clôturant mes deux premières semaines de marche, il est temps d’avancer sans la « colo ». Je repars donc de Cahors seule. Et que c’est chouette de profiter de la marche seule. Bien que les discussions avec Jérôme, les fous rires avec José, la discrétion de Jean et les kilomètres parcourus avec Toni me manquent ; je me sens heureuse d’attaquer de nouveau le chemin seule.

Bien que cheminant seule la journée, les rencontres se succèdent et je retrouve régulièrement des personnes croisées tout au long du début de mon pèlerinage. C’est étonnant ce chemin, mais très agréable. Il suffit de lui faire confiance et nous tomberons sur les bonnes personnes, les bons endroits et des paysages à couper le souffle.

À Lauzerte, José (qui a terminé son chemin quelques jours plus tôt) me retrouve et nous rejoignons Toni qui est en retard par rapport à moi. Nous mangeons tous les 3, c’est très chouette. Je retrouverai d’ailleurs Toni, le lendemain, sur le chemin. Le chemin, c’est un peu la vie en accéléré : on rencontre des personnes, on partage des moments fort avec eux et on les quitte… Il suffit de l’accepter pour vivre heureux cette expérience. Et qui sait ? Nous nous retrouverons peut-être tout bientôt…

Ce chemin me donne la chance de voir des coucher et des lever de soleil magnifiques, de traverser des paysages dont je tombe éperdument amoureuse et de découvrir un patrimoine étudié, mais jamais vu en vrai (Lauzerte, Moissac, Auvillar, Lectoure…). Quel bonheur malgré les difficultés.

Arrivée à Lectoure, nous retrouvons Jean (qui nous avait semé à Cahors). Nous dormons chez lui. C’est une expérience hors du commun. La gentillesse de cet homme et de sa femme, l’accueil qu’ils nous réservent fait chaud au cœur. Bien que cette journée ait été difficile physiquement, cette chaleur humaine me requinque illico. MERCI MERCI MERCI !!!

Cela fait maintenant 3 semaines que je chemine. Et de nombreuses choses me sont apparues. J’essaie de consommer le plus local possible en achetant des produits locaux ; chez des artisans des villages que nous traversons. J’essaie de faire le marché quand nous en croisons un sur la route. Et de soutenir les petites épiceries, bars ou restaurants dans les villages que nous croisons, car ce n’est pas simple de survivre toute l’année pour eux. C’est pourtant si pratique pour de nombreuses personnes d’avoir des commerces de proximité. Pourquoi vouloir aller plus vite en achetant, dans des supermarchés, des produits dont les provenances sont inconnues ? Pourquoi ne pas faire attention à ce que nous consommons ? Pourquoi ne plus consommer de fruits/légumes de saisons ? Pourquoi ne sommes-nous plus raisonnables ???

Les dodos :

  • Le 30.09 – Lascabanes / Gîte Le Bouy (27€ en DP) – Plutôt agréable mais un peu excentré de l’église (où un prêtre y lave les pieds des pèlerins pendant la messe).
  • Le 01.10 – Lauzerte / Gîte Les figuiers (13€) – C’est un très gros gîte, très connu.
  • Le 02.10 – Avant Moissac – Gîte le Colibris (30€ en DP) – 7 lits dans une pièce merveilleusement belle, l’accueil y est très agréable et les repas très bon.
  • Le 03.10 – Auvillar / Gîte communal (14,50€).
  • Le 04.10 – Lectoure / Chez Jean – Le meilleur moment de ce pélerinage !!! Merci JEAN et MARIE.
  • Le 05.10 – Castelnau-sur-l’Auvignon / Gîte les Arroucasses (35€ en DP) – Joli gîte mais les repas y sont légers (peut être un peu trop après de grosses journées de marche).
  • Le 06.10 – Montréal-du-Gers / Gîte Napoléon (15€) – Quelques lits dans un hébergement plutôt sommaire, mais merci à notre hôte d’avoir été une gentille maman lors de cette soirée.

À la semaine prochaine !

Questions pratiques sur Compostelle

Beaucoup de questions se posent avant un tel périple : Où manger ? Où dormir ? Faut-il réserver ? Et j’en passe… Je vais essayer de répondre à toutes ces questions au fur et à mesure qu’elles se présentent à moi. Peu importe la durée du voyage, je pense que toutes ces réponses peuvent vous intéresser.

Où dormir ?

Il y a de nombreuses options :

  • En totale autonomie, ce qui signifie sous tente. Cependant, il semble que ce soit interdit en Espagne. Mais je n’ai pas testé.
  • Dans des gîtes, en dortoirs. On partage alors sa chambre (et sa salle de bain) avec quelques compagnons de route. Ça peut aller de 1 à 10 (voir plus). En Espagne ils appellent cela des Albergue, mais c’est le même principe. Comptez environ 10-15 euros par nuit en France et entre 6-12 euros par nuit en Espagne. Les gîtes/albergues ont, en règle générale, des cuisines équipées et communes où il est possible de cuisiner. Ces hébergements ont aussi une salle commune, des sanitaires (SdB et WC) et régulièrement de quoi faire des lessives (ou au moins les étendre). Vous y trouverez régulièrement des couvertures (c’est à vos risques et périls niveau puces de lit), des draps jetables et de temps à autres des oreillers. En gros ça reste très confortable bien que ça donne l’impression d’être une grosse colo qui partage un dortoir plus ou moins géant. Je vous conseille de vous munir de boules Quies et de caches yeux si vous voulez dormir convenablement sans être empêché par la lumière éteinte par les derniers couchés (ou premiers levés) et les ronfleurs…
  • Puis il y a, évidemment, les hôtels. Il n’y en a pas dans tous les villages, par contre. Je ne vous fait pas de dessins, le confort y est bien meilleur. Souvent la salle de bain est privative, les draps sont propres, les chambres sont chauffées (ou climatisées selon la saison) et le proximité avec les autres pèlerins y est restreinte. Bref ce sont des nuits réellement reposantes. Par contre niveau budget, vous pouvez multiplier par 2/3 le budget et partir sur une chambre à minimum 20/25 euros par personne.

Faut-il réserver ?

J’aurais tendance à répondre oui, pour une certaine tranquillité d’esprit. Dans mon cas, en France, je réservais la veille pour le lendemain ; histoire de me sentir suffisamment libre de faire les étapes que je voulais jour après jour. Mais si vous avez des étapes pré-définies, alors vous pouvez réserver des jours voir des semaines à l’avance si ça vous soulage. Perso, je préfère me sentir libre de faire des étapes plus ou moins longues suivant mon état de fatigue et ma motivation (sans oublier le temps). Je vous conseille aussi de faire attention aux week-ends qui sont en règle général plus chers et moins flexibles en terme de disponibilités.

En Espagne, on ne peut pas réserver dans les Albergues municipales, donc il faut se pointer et espérer qu’il y ai de la place. Par contre vous pouvez réserver dans les hébergements privés et il y en a un certain nombre mine de rien. Perso, je n’ai jamais rien réservé en Espagne, mais nous étions à la fin de la saison de pèlerinage. Ça me convenait parfaitement ; même si nous avons été obligés d’aller au village suivant une fois, car il n’y avait plus de place dans les hébergements de ce dernier… 5 km de plus ça ne nous a pas tué et ça nous laissait le loisir d’être libre le reste du temps.

Où manger ?

De nouveaux, de nombreuses options s’offrent à nous :

  • Le matin : il est possible de manger dans l’hôtel ou le gîte proposant la demi-pension. Sans demi-pension, il est toujours possible de se cuisiner un petit dej’, à ce moment là il faut y avoir pensé à l’avance et avoir fait des courses en conséquences. Et sinon rien ne vous empêche de prendre un petit déjeuner au bar du village ou sur la route.
  • Le midi : les restaurants que vous rencontrerez tout au long du chemin se feront un plaisir de vous nourrir. Les épiceries quand à elles permettront aux autres de pic niquer sur le chemin. Et certains gîtes proposent la veille de réserver un repas pour le midi, vous partez donc le matin même avec votre repas en barquette pour le midi. Il y en a donc pour toutes les bourses, toutes les envies et tous les besoins.
  • Le soir : dans de nombreux hébergements, il est tout à fait possible de cuisiner. C’est extrêmement convivial et le plus économique. Faut il y penser à l’avance et faire des courses (car tous les villages ne possèdent pas d’épiceries). Mais rien ne vous empêche de prendre la demi-pension dans votre gîte et de partager votre repas avec d’autres pèlerins. Où d’aller manger dans un restaurant si le village où vous séjournez en compte.

Pour ma part, j’ai pris le parti d’acheter local et de cuisiner sur la partie française. De temps à autre, je prenais la demi-pension si vraiment l’hébergement était très isolé et qu’il était compliqué de faire à manger… Il m’est aussi beaucoup arrivé de manger un sandwich « fait maison » à la table d’un bar, le midi. Mais pensez bien à demander au tenancier s’il est d’accord que vous ne consommiez qu’une boisson et que vous mangiez votre propre nourriture.

Il est un peu plus compliqué de cuisiner en Espagne et c’est beaucoup moins cher alors je me suis beaucoup restaurée dans des bars… Surtout à la fin, lorsqu’il fait froid et pluvieux, les abris ne sont plus suffisants pour se réchauffer pendant le pique-nique… Un bon café dans un bar sauve vos doigts de pieds gelés.

Comment fait-on pour laver ses affaires ?

Rien de plus simple.

Chaque jour, je vous conseille de nettoyer à la main vos affaires (slip, chaussettes et t-shirt). Tant qu’il fait suffisamment chaud la nuit, elles sécheront. Sinon, il est tout à fait possible de les mettre sur votre sac (grâce à des pinces à linge) la journée pour que ça sèche. Je faisais une « vraie » lessive (grâce à la machine à laver dans les hébergements ou dans des lavomatiques) toutes les 2 semaines. J’y mettais toutes mes affaires dont les pantalons de marche que je ne lavais pas à la main.

Ça se corse lorsqu’il fait plus frais et qu’il pleut. Pour ma part, je continuai à laver tous les jours mes affaires et j’essayai de les faire sécher dans les chambres. Mais je les mettais à la machine à laver toutes les semaines. C’est plus une question de confort que d’hygiène…

Je n’ai malheureusement pas de photos à vous montrer, mais j’ai passé pas mal de temps à faire sécher mes culottes et mes chaussettes sur mon sac !

N’hésitez pas à me poser vos questions si je suis trop légère sur les détails.

Le début de l’aventure

« Il faut commencer par le commencement. Et le commencement de tout est le courage » de V. Jankelevitch.

Nous y sommes !

Je me suis renseignée avec parcimonie, histoire de conserver une part de mystère. J’ai bouquiné, mais sans plus, afin de me donner envie, de voir naître l’impatience tout en ne perdant pas d’attrait pour le projet.

Pourquoi partir du Puy-en-Velay ? Pourquoi je ne pars pas directement de chez moi ? En effet mon humble demeure se trouve sur la Voie de Vézelay à Saint Jacques de Compostelle… Mais je préfère partir du Puy-en-Velay. Mise à part une fréquentation importante de ce chemin français, son histoire ancrée dans le pèlerinage vers Santiago et mon envie de découvrir le patrimoine et les régions qu’elle traverse ; je n’ai pas d’arguments rationnels au besoin d’emprunter la Via Podiensis.

Si j’ai choisi le chemin de St Jacques de Compostelle, c’est par « facilité ». En effet, c’est un chemin de randonnée où les hébergements sont nombreux et réguliers. Sans oublier un point essentiel pour une femme seule : il est safe ! Mais aussi et surtout, car ce parcours me permet de découvrir un patrimoine français jusqu’alors jamais rencontré. Je n’omet pas qu’il est parfait pour faire ses armes, car je n’ai jamais marché… Encore moins plusieurs mois d’affilés !

Mais à quoi est-ce que je m’attaque ? À vrai dire, je ne sais pas vraiment jusqu’où je veux aller… Dans ma tête, c’est jusqu’à Santiago de Compostella, mais en aurais-je la force ? La motivation ? Le cran ?

Quoi qu’il en soit, j’espère avoir assez de temps pour dessiner un peu, écrire quotidiennement, penser beaucoup et prendre du temps pour moi. Me retrouver, moi qui suis perdue après ces 29 premières années de vie. Comment une jeune femme peut déjà être perdue ? C’est la bonne question. Sans honte, sans peurs, sans préjugés… J’espère que la marche me laissera du temps pour poser à plat mes peurs et mes incertitudes afin de revenir « toute neuve » de ce périple pédestre. Qui sait, peut-être vais-je me trouver !

Les différents chemins français jusqu’à Santiago de Compostella. http://www.chemindecompostelle.com/Itineraires/Itineraires.html

Beaucoup de questions me passent par la tête la veille du grand départ : Dois-je réserver mes hébergements ? Combien de kilomètres par jour dois-je faire ? Dois-je me donner un objectif par jour ou juste marcher jusqu’au prochain village ? Et si j’ai envie de m’arrêter, comment vais-je faire ? Que vais-je manger ? Comment fais-je faire seule pendant tant de temps ? Vais-je rencontrer du monde ? Ai-je envie de cela ?

Mais je me lance et le chemin répondra à toutes ces questions… J’essaierai, pour ma part, d’y répondre tout au long de mes articles.

Quoi qu’il en soit, je me lance, le sourire aux lèvres, le cœur battant la chamade ; je monte dans cette voiture pour mes dernières heures d’engins motorisés avant un long moment… Et que c’est chouette !

Le sac est fait, le projet est mûr… Je suis dans le covoiturage pour rejoindre la jolie ville du Puy-en-Velay, en Auvergne. L’AVENTURE COMMENCE !

Le nécessaire de toilette sur Compostelle

Un article consacré uniquement au savon ? Pourquoi ?

Je crois que les affaires de toilettes et trousse à pharmacie étaient ceux qui pesaient le plus lourd dans mon sac au début. Alors comment faire un choix et trier ? Il est compliqué de faire un vrai tri lorsque l’on n’est pas habitué à marcher ; donc je vais vous donner mes conseils et mon vécu.

Mon nécessaire de toilette et ma pharmacie

Dans ma trousse à pharmacie, je suis partie avec :

  • Une pince à tique (je l’ai renvoyé rapidement),
  • Du répulsif BIO contre les punaises de lit (méga utiiiiiile),
  • 3 compresses (que j’ai utilisé),
  • Du désinfectant (toujours utile),
  • Des pansements (que j’ai renvoyé rapidement),
  • Des pansements anti-ampoules (qui ne fonctionnent pas sur moi – renvoi ilico),
  • De la crème solaire de la marque BIVOUAK,
  • Mes médicaments contre les allergies,
  • Du doliprane, du spasfond, du vogalib et des rennie (mais 3-4 à chaque fois pas plus),
  • Du strap (qui a sauvé la bonne santé de mes pieds),
  • De la crème NOK (qui servait de crème hydratante puisque ça ne fonctionnait pas sur moi),
  • De l’huile d’arnica et gaulthérie (que j’ai béni),
  • Du sérum physiologique (1 ou 2 tubes c’est laaaargement suffisant),
  • Des mouchoirs (1 paquet, le PQ fera l’affaire ensuite).

Il m’a manqué :

  • De la crème pour cicatrisation rapide (trouvée à Cahors),
  • Des anti-inflammatoires et de la crème anti-inflammatoire,
  • Du strap (trouvé régulièrement en pharmacie en France mais pas en Espagne),
  • De compresses (achetées en pharmacie en France),
  • De la crème hydratante pour les pieds (mais on en trouve dans importe quelle grande surface si besoin),
  • Et de l’huile arnica/gaulthérie pour la récupération (pharmacie ou parapharmacie en France et en Espagne).

Dans ma trousse de toilette, je suis partie avec :

  • Quelques cotons-tiges,
  • Un peu de coton,
  • Un tube qui faisait savon/shampoing/dentifrice et lessive de la marque BIVOUAK (je soutiens à fond),
  • Une mini brosse à dent que j’avais récupéré dans l’avion pour le Sri Lanka,
  • Une pince à épiler (j’ai eu un paquet d’échardes),
  • De boules Quies (c’est vraiment trèèèèèès important),
  • Une lime à ongles (toujours pratique),
  • Un cup (que j’ai rapidement renvoyé).

Il m’a manqué :

  • Un petit rouleau de papier toilette (tu n’es jamais à l’abri d’en avoir besoin),
  • Et des serviettes hygiéniques.

Rien ne sert de trop s’encombrer. Il y a régulièrement des pharmacies et des supermarchés sur le chemin… On ne part pas au fin fond du désert. Emportez de quoi « survivre » 1 jour (ou quelques heures) avec votre mal de tête. Car le lendemain ou dans la journée, vous croiserez obligatoirement une pharmacie… Et sinon, n’importe quel pèlerin vous donnera avec plaisir un comprimé… C’est la solidarité du chemin et ça permet de faire de belles rencontres.

Partez donc le sac léger et l’esprit tranquille, vous ne manquerez de rien…