Mes sponsors 2022

Dans un souci de totale transparence avec vous, je me dois de vous dire qu’elles sont les marques qui me soutiennent pour cette nouvelle aventure.

Pour deux raisons : tout d’abord, car elles me donnent du matériel et qu’elles me font donc confiance. Je vais tester ce matériel durant ma rando et je vous ferais un retour d’expérience, promis ! Ensuite, car je crois en ces entreprises, ce sont de plus ou moins grosses structures qui font de leur mieux pour créer et vendre des objets de meilleure qualité.

À mesure que les années passent, que les projets voient le jour et se concrétisent, et que le nombre de personnes qui s’intéressent à mes projets augmente, les sponsors sont un peu plus nombreux à me soutenir. Loin de moi l’idée de vous dire que c’est aisé, bien au contraire. Trouver des sponsors, c’est envoyer beaucoup de mails, passer beaucoup de temps au téléphone, relancer de nombreuses entreprises pour la plupart du temps, des réponses négatives. Mais de temps en temps ça fonctionne. Je tiens donc à remercier les 11 entreprises qui croient en mon projet cette année encore.

Dans l’ordre alphabétique :

  • Crocs : Bon d’accord, il y a plus glamour que ces chaussures, mais quel plaisir d’y glisser ses pieds en fin de journée. La marque aux sabots en plastique me soutient. Après le modèle rose qui m’a accompagné dans toutes mes pérégrinations, une nouvelle couleur vous attend pour ce nouveau périple.
  • Icebreaker : Nombreux ceux qui connaissent cette marque. Issue de Nouvelle-Zélande, cette marque promeut les vêtements en fibre naturelle depuis 1995.
  • Fédération Française de randonnée : On ne peut pas dire que ce soit vraiment un sponsor, mais l’équipe de la FFR me permet d’obtenir plus aisément de l’information, au travers de leurs topoguides ; alors pourquoi ne pas les citer ici.
  • Ferrino : Il s’agit d’une marque italienne spécialisée dans la matériel outdoor. De qualité et européenne, je vais tester leur sac à dos.
J’en suis devenue ambassadrice.
  • Garmont : Marque italienne fabricant des chaussures de randonnées depuis longtemps.
  • Guidetti : Entreprise française, depuis 1994, proposant des bâtons de randonnées conçus, fabriqués et façonnés en France.
  • Kalkhoff : Il s’agit d’une entreprise allemande, depuis 1919, proposant des vélos électriques d’une super qualité.
  • Lagoded : Entreprise française fondée, depuis 2017, par des passionnés de montagne, cette marque propose des vêtements fait en matériaux recyclés, en Europe.
J’y ai rejoint la team ambassadeur.
  • Miam Miam dodo : Edité par la maison d’édition du vieux crayon, cet ouvrage est la référence des topoguides sur les chemins de Compostelle.
  • Monnet : Cette marque de chaussettes propose des vêtements de qualité, fabriqués en France. Grâce à elle, mes pieds vont être à l’abris des ampoules (enfin, je l’espère).
  • Polar : Crée depuis 1977, c’est la seule entreprise de montre connectée qui a crue en moi et qui me fait confiance pour tester leur matériel dans des conditions loin d’être agréables.
  • Vallon : Cette marque néerlandaise de lunettes de soleil, essaie de proposer des modèles chouettes, de qualité et surtout avec un impact le moins important possible.

Bilan de la seizième semaine

Arrivée à Menton, 2 807 km parcourus, 109 jours, 11 day off, 60 000 m de dénivelé, 38 grues, 8 lavage de cheveux, 9 lessives, 3 trous dans mon matelas, 15 départements traversés, 4 pays foulés, 2 paires de chaussures et chaussettes usées, 3 t-shirts, 1 semaine à la maison non prévue, un peu de sable de la mer du nord qui se retrouve en Méditerranée.

Mais surtout des rencontres magiques, des paysages à couper le souffle, quelques coups de mou et une aventure extraordinaire.

En ce début de semaine, je sens la fin de l’aventure approcher à grands pas. J’avais hâte de terminer, il y a quelques jours. Mais plus le temps passe et plus je ralentis la cadence. J’ai besoin de profiter des derniers instants sur ce chemin…

D’autant plus que le Mercantour et la vallée des merveilles me concoctent de belles surprises.

Je passe de lits de rivières totalement détruits par la tempête de l’année dernière, à des plateaux herbeux, en passant par des pierriers interminables mais chouettes.

Cette aventure fut extraordinaire de rencontres, de découvertes et d’expériences… Bien qu’elle ait été aussi belle que dure, je suis heureuse d’avoir eu la chance de me lancer dans une telle épopée.

Elle a été si différente du départ de Dunkerque à l’arrivée à Menton. J’ai expérimenté tant de paysages, je me suis découverte une force de caractère et une ténacité sans précédent, j’ai eu la chance de voir bon nombre d’animaux qu’on ne voit qu’en photo… Bref, j’en ai « chié » mais ça valait largement le coup !

Aurais-je attaqué cette aventure si j’avais su combien ça allait être dur ? Probablement pas ! Mais par chance, je n’en savais rien et j’ai eu la plus belle des surprises en découvrant que ça peut être encore plus beau que ce qu’on imagine lorsque l’on va chercher au plus profond de soi pour continuer d’avancer… Pas après pas, kilomètre après kilomètre.

Il m’est difficile de faire un résumé de ces 16 semaines de marche. J’ai tant appris, tant vue, tant découvert… Je ne m’imaginais pas, en foulant l’asphalte de Dunkerque, vivre tout cela. Une randonnée au long cours, c’est exactement ça : ne pas savoir où l’on met les pieds, mais se lever chaque jour avec l’envie d’avancer un peu plus. Repousser ses limites, sortir de sa zone de confort (quotidiennement), mais aussi s’écouter, se délecter de paysages insoupçonnés et profiter !

Cette fois-ci, j’avoue que je m’attaquais à un sacré challenge ! Les montagnes ! On met un nom sur ces zones géographies, mais peu en connaissent vraiment les paysages, les dénivelés, les difficultés et les beautés ! Pour moi, c’était 3 noms : Vosges, Jura et Alpes. Sans savoir où vraiment c’était, ce que ça comprenait et ce qui m’y attendait ! J’y ai découvert trois massifs totalement différents mais tout aussi beaux les uns que les autres.

Je m’y suis trouvée. Moi qui n’avais jamais vraiment marché en montagne, encore moins bivouaqué ou ne serais-ce que manger une crêpe en refuge !

J’ai tout découvert de la montagne : pluie, vent, orage, abris gardés ou non gardés, névés, patous, cols, sommets, altitude, dénivelés positifs et négatifs et tant d’autres choses… Bref, c’était magique !

Mais surtout, j’y ai expérimenté une France merveilleuse de gentillesse, de bienveillance et de beauté à travers ses habitants !

Ainsi qu’une histoire forte ; des bunkers du Nord aux fortifications Vauban, en passant par la ligne Maginot, les vallées sidérurgiques et minières abandonnées et les châteaux vosgiens.

Alors Merci !

Merci à mon corps, une fois de plus, de m’avoir porté jusque-là !

Merci à ma famille de croire en chacune de mes aventures même si ce n’est jamais simple de l’accepter.

Merci à mes amis d’être un pilier nécessaire à mon équilibre et de me remettre dans le droit chemin quand je m’égare.

Merci à mes sponsors de croire en moi et de me fournir de quoi randonner !

Et surtout, merci à toutes ces familles qui, souvent, pour la première fois, ont accueilli une inconnue chez eux. Merci pour ces discussions et ces moments de partage. Merci pour vos repas, vos lits douillets et votre gentillesse. Merci d’avoir ponctué mes pérégrinations d’un moment familial.

CLAP DE FIN

Le petit point dodo :

30.08.21 – Le Boréon : Chez Nicolas,

31.08.21 – Vallée des merveilles : Refuge de Nice,

01.09.21 – Le camp d’argent : Gite d’étape les estives,

02.09.21 – Plan du lion : bivouac,

03.09.21 – FIN.

Bilan de la quinzième semaine

Après 15 jours sur le GTA, je me dis qu’il est temps de faire une pause. Les jambes sont lourdes, la fatigue s’installe et je n’arrive plus trop à profiter de chaque instant ! Il faut donc prendre du temps pour récupérer et repartir de plus belle. Après tout, c’est presque la fin, je n’ai pas envie de tout bâcler !

Par contre, je perds mes acolytes de rando. Ça fait tout bizarre de les laisser partir sans moi, mais je suis contente de me prendre un peu de temps, pour d’autant plus profiter de la suite.

Ce ne sera pas 1 mais 2 jours de repos que je m’octroie pour mon 100ème jour de rando. Quel plaisir de prendre un peu de temps sans penser article de blog, gestion des étapes, etc.

La motivation n’est pas vraiment au rendez-vous, mais je repars tout de même… Après avoir laissé passer l’orage. La remise en jambe n’est pas des plus simple, mais je fais tout de même de jolies étapes et j’en prends plein les yeux. Le Queyras, l’Ubaye et le Mercantour m’accueillent comme il se doit.

Avec, leurs marmottes et leurs patous. Je me fais d’ailleurs chahuter à la première rencontre par 3 molosses pas bien commode à 8h du mat’. Pas très rassurée, je continue ma route et je me rabiboche avec d’autres dès le lendemain matin. Merci à Yannick d’avoir 10 chiens merveilleux qui prennent soin de son troupeau, sans sauter sur les randonneurs.

Durant cette semaine, j’ai eu la chance de rencontrer des bergers : Claude et Prosper. Tout deux, d’un certain âge, ce qui rend la discussion d’autant plus extraordinaire. J’ai pu découvrir leur vocation, mais aussi l’intérêt de ces gros chiens pas très bien lunés et l’impact factuel du retour du loup dans cette région. Quelle abnégation que ces métiers d’éleveurs et d’agriculteurs. Je suis toujours estomaquée par leur force et leur amour pour ce métier si difficile. Mais surtout, merci, à eux de le faire perdurer, c’est incroyable.

Je pensais être débarrassée du mauvais temps une fois arrivée en région PACA… Pensez-vous ! Les orages ne cessent de menacer. Et après un orage en montagne, on apprend qu’il faut se mettre à l’abri quand il se pointe.

Mais surtout, je ne sais pas encore si je vais jusqu’à Menton ou Nice. C’est encore une fois ces fichus orages qui décideront de la route à suivre dans les prochains jours. Quelle aventure ! J’en aurais appris des choses depuis le 18 mai !

Ce qui est sure, c’est que l’aventure est belle.

Le petit point dodo :

23.08.21 – Ceillac : Chez ma tante,

24.08.21 – Ceillac : Chez ma tante,

25.08.21 – Ceillac : Chez ma tante,

26.08.21 – Aux alentours du lac plate lombarde : bivouac,

27.08.21 – Bousseyas : bivouac,

28.08.21 – Roya : refuge de Roya,

29.08.21 – St Sauveur sur Tinée : gîte d’étape communal.

Bilan de la quatorzième semaine

2 517 km parcourus, 8ème lavage de cheveux et lessive, premiers névés foulés, premier bivouac à plus de 2500 m d’altitude, traversée de la Vanoise, première fois que la tente est gelée au réveil, premier sommet à plus de 3100 m, une sacrée expérience.

Le GR 5 reste un chemin bien plus emprunté que tout ce que j’ai pu faire jusqu’alors. Évidemment ce n’est pas le Tour du Mont Blanc que j’ai croisé pendant quelques étapes, mais ce GR a sa petite renommée et j’y croise tout plein de gens.

C’est agréable de recroiser des têtes connues, de discuter avec des gens et de cheminer avec d’autres.

En quelques jours, nous constituons un petit groupe bien rigolo avec lequel nous avançons d’un bon pas et à un rythme qui me plaît bien. Je ne perds pas de vue mon objectif : la mer ! Faut-il traverser de nombreuses montagnes pour cela… Et je dois bien avouer que c’est dur, alors avec de la compagnie, c’est plutôt chouette.

Cette seconde semaine dans les montagnes me propose tout un tas de nouveautés… Dont un réveil à 2500 mètres d’altitude avec ma tente gelée. C’était frais mais surtout très surprenant. J’y ai vu mes premiers edelweiss. J’ai aussi traversé le parc national de la Vanoise aux paysages plus dingue les uns que les autres.

J’ai eu la chance de croiser un sacré paquet de marmottes et de bouquetins… J’ai été survolée par de gros rapaces. Et j’ai vu tout plein de vaches et de moutons en alpage.

J’ai aussi mangé un café gourmand en pleine montagne, marché sur des névés, découvert un glacier, grimpé sur un sommet à plus de 3190 m…

Bref, ce fut une semaine intense en nouveauté encore une fois.

Cependant je fais le deuil du tour du Mont Blanc, de celui du Queyras ou encore de l’Ubaye. Cette traversée des Alpes se suffit à elle-même, je n’ai pas envie d’en rajouter.

Le Queyras.

Mais c’est merveilleux, à tout bientôt pour le prochain résumé haut en paysages à mon avis.

Le petit point dodo :

16.08.21 – Le refuge de Rosuel : Chez Julie et Olivier,

17.08.21 – Le refuge de la leisse : bivouac ,

18.08.21 – Le refuge de Plan-sec : bivouac,

19.08.21 – La Loza : bivouac,

20.08.21 – Chalets de Thunes : bivouac,

21.07.21 – La vachette : bivouac,

22.08.21 – Le lac de Roue : bivouac.

Bilan de la treizième semaine

2 317 km parcourus, premier bivouac à 2000 m d’altitude, premiers cols à plus de 2000 m, beaucoup de montées et de descentes, première semaine dans les Alpes, premier orage de montagne, c’est magnifique, un pur régal, mais c’est dur !

À quelques heures d’un orage de montagne faramineux !

Une semaine de haut et de bas familiaux, hospitaliers et organisationnels pour enfin retourner sur la tant attendue, mais crainte, GTA !

Il n’a pas été aisé de retourner parmi les miens, de couper avec la rando et de reprendre un rythme de vie « normal ».

Puis de tout quitter, de nouveau, pour sauter dans des trains et refaire face à ces montagnes quittées une semaine plus tôt.

Mais, lundi 9 août 2021, 13h30, j’y suis !

Me souviendrais-je, après l’avoir fait, de l’appréhension qui m’habitait ? De l’impatience, mais aussi de l’incertitude d’attaquer cette dernière partie du voyage… et pas des moindres !

650 km, 30 000 mètres de dénivelé positif et tout cela en espérant que le temps soit clément.

Vais-je en être capable ? Quel sentiment ces paysages (inconnus) vont me procurer ? Vais-je rencontrer du monde ? Comment vais-je faire pour l’eau ? Et les bivouacs ?

En même temps, ça a l’air si dingue ! Aller Jeanne, attaque, tu verras ensuite !

Ça sera la semaine des premières : sommets à plus de 2000 m, bivouac à plus de 2000 m, dodo en refuge, orage de montagne (très flippant), dénivelés positifs et négatifs jusqu’alors jamais imaginés faisables en une journée… Mais c’est très chouette.

Je m’excuse par avance pour le retard pris sur les réseaux sociaux et sur ce blog. Le réseau est vraiment très léger voir inexistant et j’avoue ne pas avoir beaucoup de batterie. Je suis donc plutôt discrète ces derniers temps, mais pourtant, je pense à vous écrire mes petites aventures, j’ai juste du mal à vous les partager.

J’espère réussir à être un peu plus présente ces prochains temps. Sinon je prendrais le temps de tous vous répondre à la fin de ce voyage. Quoi qu’il en soit, merci pour votre soutien et votre gentillesse ces derniers temps, ça m’a beaucoup touché.

Le petit point dodo :

09.08.21 – Chalets de bise : refuge de bise,

10.08.21 – Chalet de Chésery : bivouac,

11.08.21 – Salvagny : bivouac,

12.08.21 – Chalets d’Arlevé : bivouac,

13.08.21 – Col de Voza : bivouac,

14.07.21 – Refuge de la Balme : bivouac,

15.08.21 – Refuge de la Balme tarentaise.

Bilan de la douxième semaine

2 157 km parcourus, au pied des Alpes, arrivée à St Gingolph, une seule journée de marche, repartie auprès de ma famille, une semaine à retenir son souffle, mais rassurée, bientôt de retour sur les chemins !

À deux pas de St Gingolph.

La semaine dernière a été forte en émotion. 4 jours d’arrêt après avoir puisé tout au fond de mon corps les dernières ressources d’énergie. Épuisée, il m’a fallu pas mal de temps pour récupérer, mais surtout pour me relancer.

Mais ces quelques jours de break m’ont permis de remettre à sa place cette aventure ! Les exemples que nous côtoyons ne peuvent pas prendre plus de place que nos propres besoins. Alors si ils ont besoin de 3 jours pour récupérer mais moi 4, autant écouter mon corps ; car c’est lui qui me portera quand je serais à 2 000 m dans le froid et la pluie !

L’arrivée à St Gingolph.

Et puis, toute cette aventure, ça doit être du bonheur ! Et j’ai envie d’en profiter chaque seconde ! Je n’aurai plus jamais l’occasion de vivre pour la première fois tout ça. De découvrir l’anxiété face à ces montagnes immenses que sont les Alpes, mais aussi l’excitation. Avoir envie d’entreprendre cette « dernière ligne droite » mais avoir besoin de récupérer ! Tout cela est l’aventure, mais surtout ça me remet à ma place d’être humain et ça calme mon petit orgueil de chalengeuse et de sportive ! Même si ça a été compliqué, ça me permet d’attaquer cette nouvelle semaine plus sereine et ça n’a pas de prix au final !

J’arrive donc en début de semaine à St Gingolph, aux pieds des Alpes. Le point de départ de la Grande Traversée des Alpes. Quelques heures plus tôt, j’apprends que mon papa, hospitalisé depuis la veille, ne sortira pas aussi rapidement que « prévu ». Je prends donc la décision de mettre sur pause mon aventure pour retourner auprès des miens.

Mes projets de randonnée ne me font pas oublier le plus important, la famille. Et bien que souvent loin, je ne peux que les faire passer en priorité lorsque la situation le demande.

Ça n’a pas pour autant été facile de prendre cette décision. Mais ça me semblait être une évidence même si je touchais du bout des doigts ces montagnes qui me font de l’œil depuis le départ.

Alors je mets de nouveau un petit mouchoir sur mon orgueil et sur mes plans pour sauter dans un bateau, puis 3 trains avant de retrouver ma famille.

J’espère revenir tout rapidement sur les chemins. En attendant, n’oubliez pas que c’est faisable et que nous avons tous en nous la possibilité de le faire.

Accueillons les événements inattendus comme les belles rencontres pour grandir de cette expérience de vie hors du commun. Et puis, j’ai tendance à penser que le destin fait bien les choses. Il y a donc une raison à tout cela.

À tout bientôt.

Bilan de la onzième semaine

2126 km parcourus, arrivée en Suisse, 4 jours de pause, organisation de la traversée des Alpes, 7ème lavage de cheveux et lessive, 9e day off, reprise de la rando, tour du lac Leman, arrivée à St Gingolph, aux pieds des Alpes, mauvaise nouvelle juste avant le départ sur la GTA.

Deux semaines et demi… C’est le temps entre mes 2 derniers jours off ! Et c’est trop !

Surtout si on revient sur ces 18 derniers jours : beaucoup de pluie, le Doubs en crue et le stress que ça engendre en terme de gestion de la vie, des étapes, de ses propres peurs, etc.

Puis, dans la foulée, la traversée du Jura et ses crêtes au dénivelé quotidien aux alentours de 1200 mètres de dénivelé positif et négatif.

Si on rajoute les 50 premiers jours de randonnée très souvent sous la pluie aussi, avec une fenêtre de beau temps caniculaire. On ne peut pas dire que j’ai été gâtée avec la météo. Et ça joue beaucoup, sur le moral mais aussi physiquement.

Alors est ce que ces 4 jours de repos étaient de trop ? Je ne pense pas ! Mais là encore ça a été une bataille avec moi-même d’accepter de m’arrêter (plus que prévu qui plus est) !

Mais comment en suis-je arrivée à ce point de fatigue ?

En fin de semaine dernière, je sentais clairement qu’il me fallait arrêter. Mais la météo me permettait d’avancer encore et j’ai poussé au-delà de mes limites pour rallier Genève en début de cette onzième semaine !

Dernières journées de marche avant quelques jours de pause (pour me requinquer, en famille). Je me mets en mode automatique et marche jusqu’à la nuit, dimanche soir dernier. Puis je repars aux aurores pour terminer cette étape au plutôt et enfin me reposer !

2 jours à marcher 40 km pour enfin pouvoir laver mes affaires, prendre une douche, dormir dans un lit, soigner les bobos qui se sont installés et manger !

J’en profite pour trouver de nouvelles chaussures et un nouveau t-shirt, récupérer des affaires envoyées par Tancrède à Thonon et trouver des informations sur le chemin à venir et les traiter.

Bref, je me prépare car, « le plus dur reste à venir », comme dit tout le monde ! C’est un peu stressant, soit dit en passant. Mais je décide de ne pas m’arrêter aux peurs des uns et des autres et d’oser, de suivre mon chemin et de me faire confiance.

La marche est magnifique, l’expérience est extraordinaire ; mais par moment, ça peut aussi être très dur. C’est à ce moment précis qu’il faut s’accrocher, ne rien lâcher et croire en ses rêves !

Croire en soi !

Et pourtant ça a été compliqué ces derniers temps. Je me suis même demandée si je repartais. Être à l’abri chez ma famille, se faire chouchouter, se reposer ! Enfin ! Faire abstraction de la météo, du pass sanitaire… C’était chouette !

Et pourtant, je ne coupais pas avec l’organisation de mon chemin, le matériel, les étapes, les possibilités, les kilomètres, le dénivelé ! Bref, il m’a fallu 3 jours pour enfin sombrer et dormir presque toute la journée.

Et après de nombreuses discussions et réflexions, j’ai accepté de prendre une journée de rab pour vraiment être prête et repartir en profitant de tout ce chemin qui m’attend !

Mais qu’il est dur de couper, qu’il est compliqué de lâcher du lest ! Comme c’est violent de sortir de son propre « planning » pour écouter son corps, se faire confiance et ne repartir que quand on l’a décidé ! J’aurai encore tant à dire sur ces 4 jours de repos qui ont été déstabilisants, mais qui m’ont appris beaucoup au final.

Mais revenons à l’aventure… Car oui, j’ai ré attaqué le chemin, de Genève, samedi matin. Laurent, rencontré en Bretagne, me rejoint pour une journée. Quel plaisir de partager mon retour sur mes chemins en sa compagnie. Nous avons tant à nous raconter que les 33 km de cette première journée passent tout simplement. D’accord, en fin de journée, nous sentons plus que d’ordinaire nos jambes et nos pieds. Mais nous découvrons avec délectation Yvoire, à deux, et ça n’a pas de prix.

Puis je repars dimanche pour Thonon afin de conclure cette semaine presque aux pieds des Alpes.

À moi la grande aventure.

Le petit point dodo :

26.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

27.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

28.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

29.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

30.07.21 – Vevey : Chez ma cousine,

21.07.21 – Yvoire : Chez Seb et Virginie,

01.08.21 – Marin : Chez Célestine.

Bilan de la dixième semaine

2018 km parcourus, bercée par les cloches des vaches, première rencontre avec un patou, fromages de dingue, changement de cap, routes des crêtes du Jura, premier bivouac à plus de 1500 m, portage de 5L d’eau, fin de la GTJ, retour vers la Suisse par le GR 65, de nouveau sur le chemin de Compostelle, est-ce que je continue avec les nouvelles règles sanitaires ?

Cette semaine est haute en couleur. Le soleil rend l’aventure tout bonnement parfaite. Après ces 3 dernières semaines de grosses difficultés, il faut bien avouer que c’est un régal que de marcher dans ces conditions. Ne pas avoir à calculer pour toujours trouver un abri, se laisser porter par les paysages, les terrasses et les rencontres… Avoir la liberté d’esprit de bivouaquer sans avoir peur de l’orage, de la pluie diluvienne et du froid, quel privilège !

Les paysages bucoliques du haut Doubs s’offrent à nous et c’est tout simplement merveilleux !

Pour conclure ces quelques jours à longer le Doubs (en crue), j’arrive à sa source, sous le soleil. Ça clôt une parenthèse qui fut vraiment compliquée dans ce voyage.

Après avoir longé la frontière suisse pendant 10 jours, je dois choisir entre, passer cette dernière, traverser le lac Leman et être dans moins d’une semaine aux pieds des Alpes… Ou continuer la Grande Traversée du Jura, remonter vers Genève et rallonger de 7, voir 10, jours mon périple pour « enfin » être aux pieds des Alpes !

Daniel me quitte sur ces pensées, en milieu de semaine. Merci à toi, mon ami, d’être venu découvrir en ma compagnie un petit bout de ce Jura secret et bucolique.

J’ai extrêmement envie de continuer cette aventure jurassienne qui semble être bien plus montagneuse sur la fin. C’est challengeant ! Je continue donc. D’autant plus que la météo est avec moi… Autant en profiter pour dévorer ce Jura qui me tend les bras.

Puisque le temps est aux changements, je modifie le tracé de la GTJ pour attaquer les crêtes au col de la faucille et non à Lélex. Juste histoire d’en prendre encore plus plein les yeux ! Et plein les pattes !

Le challenge des crêtes jurassiennes, en plus du dénivelé, c’est le poids de l’eau ! Il faut porter vraiment beaucoup d’eau afin d’être autonome, car on en trouve nul part. Mais ça en vaut la peine, sur toute sa longueur !

J’arrive samedi soir à Culoz. Ça sonne la fin de cette traversée et le retour vers Genève. Mais le doute s’installe.

Avec les nouvelles décisions sanitaires, suis-je en capacité de continuer ? Vais-je pouvoir traverser les frontières ? Trouver un hébergement ? Ou juste boire un café ?

En partant, je ne pouvais pas être vaccinée (trop jeune) et sur le chemin, je ne me sens pas d’assumer les effets secondaires (de peur de me mettre en danger). Nous sommes si vulnérables, entre la fatigue physique accumulée et le manque de sommeil, comment faire face cette nouvelle épreuve ?

Chaque jour, il faut gérer l’effort, la nourriture, l’eau et potentiellement le couchage, en plus du chemin à suivre et de la météo capricieuse ; je ne me sens plus les épaules pour, en plus, gérer la recherche de vaccin dans une ville, à une date donnée…

Abandonnée ? À cause de ça ? J’en ai le ventre retourné. La fatigue de ces 2 semaines d’effort intense n’aide en rien. Comment réussir à composer avec cette donnée ?

Surmonter la fatigue, outre passer ses propres limites physiques, se nourrir peut, porter beaucoup d’eau, marcher sous la pluie ou sous un soleil brûlant… d’accord ! Mais être rattrapée par le COVID et les mesures gouvernementales qui en découlent me fend le cœur, je dois bien l’avouer.

Je reprends tout de même le chemin vers Genève. En marche forcée et le cœur pas tout à fait à ça, je dois bien l’avouer. Mais je m’accroche aux 2-3 jours de pause qui m’attendent dans ma famille. Avant d’attaquer les Alpes !

Le petit point dodo :

19.07.21 – Aprés la Chaux-neuve : Bivouac,

20.07.21 – Les Rousses : Appart’ du bois de l’ours,

21.07.21 – Aux alentours du Grand Montrond : bivouac,

22.07.21 – Avant Bellegarde : refuge non gardé de Sorgia d’en bas,

23.07.21 – Après Plan d’Hotonnes : bivouac,

24.07.21 – Culoz : camping le Colombier,

25.07.21 – Après Minzier : bivouac.

Bilan de la neuvième semaine

1772 km parcourus, Doubs en crue, bonjour le Jura, récupération du petit frère, puis de Daniel, beaucoup de pluie, puis du soleil (enfin), 2 mois de rando, expérience extraordinaire !

J’attaque cette semaine sur les chapeaux de roue en récupérant mon petit frère, Simon, avec qui je vais marcher quelques jours.

Ça fait tellement plaisir que ma famille et mes amis me rejoignent de temps à autre.

Par contre, le temps nous joue clairement de drôles de tours… Il est compliqué de composer avec. Nous passons notre première nuit dans une famille charmante qui nous sauve de 60 mm d’eau ! Puis nous ne passons clairement pas à travers les gouttes et nous serons mouillés chaque jour que Simon partage avec moi. Ce n’est pas l’expérience de rando la plus chouette.

Je me demande si j’ai vraiment envie d’avancer dans ces conditions. Ne pas prendre de plaisir, avoir froid… Mais surtout, ne rien voir ; ne pas pouvoir profiter des paysages merveilleux qui m’entourent… Être en stresse par rapport à la montée du Doubs et du chemin inondé !

Bref, quelle idée d’avancer ? Est-ce que je ne m’en voudrais pas d’avoir raté des vues de dingue juste parce que je voulais avancer sur mon périple ? Ce sont des questions qui se posent depuis ma traversée des Vosges où j’ai raté des parties merveilleuses cachées par la pluie ou le brouillard !

Mais en même temps, c’est impossible d’attendre le beau temps pour faire des kilomètres, surtout cette année. Compliqué de prendre une décision en cette semaine plus qu’humide.

La pluie a aussi raison de la motivation de Simon. Être mouillé, ne pas voir grand chose, avoir froid ! C’est pas très drôle.

Il me quitte donc une journée avant la date prévue. Ça fait toujours un petit quelque chose quand quelqu’un qui m’accompagne repart. Mais c’était déjà trop chouette qu’il soit venu ! Merci mon Simon d’avoir partagé quelques jours de mon aventure.

Bien que la pluie soit omniprésente, les paysages sont merveilleux. Entre brume et pluie, j’ai l’impression d’être dans les Carpates par moment. La mousse s’invite sur les troncs, l’eau déborde, c’est tout de même merveilleux ce que la nature peut nous offrir !

Puis je prends un peu de hauteur et je découvre les chalets ainsi que les prés et leurs jolies vaches. Je longe la frontière suisse, toujours dans le brouillard. Et j’y retrouve Daniel (rencontré sur Compostelle et avec qui j’ai marché sur le GR 34) qui m’apporte le soleil !

Mais surtout, le retour du soleil rend l’expérience d’autant plus savoureuse !

Voilà 2 mois que je suis partie ! Comme cette expérience est folle ! J’ai hâte de continuer !

Daniel !

Le petit point dodo :

12.07.21 – Beaucourt : Chez Christophe et Ophélie,

13.07.21 – St Hippolyte : Camping « Les grands champs »,

14.07.21 – Goumois : refuge communal pour randonneurs,

15.07.21 – Le refuge des pêcheurs,

16.07.21 – Après Villers le lac : ferme auberge,

17.07.21 – Gounefay : bivouac,

18.07.21 – Le gros Morond : refuge du club alpin.

Bilan de la huitième semaine

Les vignes alsaciennes.

Cette semaine débute la tête dans les nuages avec la montée puis la visite du haut Koenigsbourg dans le brouillard. Pas de vue comme vous pouvez l’imaginer… Mais l’ambiance y était merveilleuse.

Puis la météo joue avec les nerfs des marcheurs. De temps en temps du soleil, mais souvent de la pluie voir de la tempête et des orages…

C’est ainsi, mais c’est fatiguant.

C’est dans cette atmosphère peu accueillante que j’attaque la route des crêtes. Je dois bien avouer que c’est merveilleux !

Les paysages sont à couper le souffle. Bien que glaciale, venteuse et pluvieuse ; je me sens chanceuse de voir toute cette beauté.

La météo n’est pas mon alliée, mais ça ne l’est pour personne.

Malgré la difficulté d’avancer, les douleurs et la fatigue ; je m’accroche. C’est aussi ça la randonnée au long cours, sortir de sa zone de confort et voir jusqu’où on s’accroche à son rêve !

Et puis les chemins commencent à prendre vie. Il y a de plus en plus de randonneurs. Donc je papote, j’apprends aussi beaucoup des locaux. C’est chouette.

Je continue en passant, dans le brouillard, le plus haut sommet des Vosges : le Grand ballon. Mais je ne me laisse pas démotiver. Je reviendrai et je découvrirai ces vues grandioses que j’ai ratées !

Je termine cette semaine à Belfort après être passée au Ballon d’Alsace, sous un grand soleil, pour le coup. C’est ici que je quitte l’Alsace et que je débute mon aventure en Bourgogne-Franche-Comté.

Il est temps de dire au revoir aux Vosges. C’était vraiment très chouette de marcher dans les forêts, les plaines, les vignes et surtout dans les montagnes alsaciennes. Je suis plus qu’heureuse d’avoir découvert cette région et ses habitants. Et quel régale, la tarte flambée, le Munster, la choucroute, la saucisse blanche et les Bretzels !

À tout bientôt pour de nouvelles aventures.

Le petit point dodo :

05.07.21 – Aubure : auberge de jeunesse les Brimbelles,

06.07.21 – La Bresse : auberge le Pont metty,

07.07.21 – Oderen : gîte « Dans les nuages »,

08.07.21 – Oderen : gîte « Dans les nuages »,

09.07.21 – Thann (Ramersmatt) : Chez Carole et sa chouette famille,

10.07.21 – Abri du col de Chantoiseau : bivouac,

11.07.21 – Belfort : Airbnb avec Simon.