Bilan de la huitième semaine

1489 km parcourus, une vraie journée de pause, visite de l’île de Sein, des paysages plus plats dès à présent, un questionnement omniprésent, de belles rencontres, une chaleur de dingue.

Après une fin de septième semaine un peu compliquée physiquement, je m’octroie une pause. Une vraie. De celle qui permette de vraiment recharger les batteries.

Après Saint Jacques je m’étais promis de prendre du temps, de visiter lorsque ça me faisait plaisir. Et me voilà, fatiguée, calculant comment je peux passer à la pharmacie, à la librairie, à la poste et visiter une île à plus d’une heure de bateau dans la même journée. 2000 km ne m’ont pas suffi apparemment ! Je retombe dans mes travers.

Je décide de prendre un café en ville et d’aviser. Ça ira relativement vite dans ma tête. Je prends un day off aujourd’hui, laissant passer le mauvais temps et le lendemain, je vais sur l’île de Sein. Je prends ce temps après avoir longuement hésité à continuer. Mais je suis vraiment trop faible physiquement, si je veux continuer mon voyage, il me faut prendre soin de moi. Je prends donc mon mal en patience, je passe ce lundi au calme à me reposer autant que faire se peut.

Et je découvre la merveilleuse île de Sein dans la foulée. 2 jours de presque repos, elle n’est pas belle la vie ?!?

Je passe une très belle journée sur la très plate mais féerique île. Elle est apaisante, reposante, équilibrante. Les gens y sont agréables bien que les touristes les envahissent jour après jour.

Les femmes de Plogoff me tourmentent, leur lutte m’enivre, mais me terrifie. Comment notre gouvernement a-t-il pu être aussi violent ? Comment a-t-il pu faire vivre cela à un simple village se rebellant ? Je me plonge dans ces témoignages poignants de femmes, non armées, se retrouvant face à une horde de CRS. Je me sens las de cette société. Face à la beauté de la nature, je me sens minuscule, un peu idiote de m’en être coupé si longtemps…

Bien que ce soit une île, il serait très probablement bon que je me pose dans un tel endroit pour enfin prendre le temps d’écrire, de produire clairement quelque chose de ces mois de marche.

C’est la première fois depuis le début que je suis autant chamboulée, perplexe, retournée. Je n’ai pas envie d’arrêter comme sur St Jacques, mais quelque chose me questionne. Je ne saurais comprendre ce qui se passe dans mon être, mais la marche de me suffit plus, je porte quelque chose de plus qu’une simple envie de marcher, de consommer mieux, d’appréhender différemment la vie. Je me sens envahie par une envie de porter plus haut, plus fièrement, plus fermement mes valeurs. Celles qui font que je me sens libre, heureuse d’exister, sereine.

Je n’ai pas la prétention d’être activiste politique, féministe, mue de grandes inattentions… Mais j’ai, aujourd’hui, besoin de donner du sens à tout cela.

Je repars donc sur ma route, la tête pleine de pensées. Je marche le long de la baie d’Audierne. Où les sports nautiques et la détente s’entremêlent autour des blockhaus de la Seconde Guerre mondiale. Drôle de sensation que de marcher au milieu de tout cela. Mais je continue, car je me sens bien après ces 2 jours de pause.

Durant ces 8 semaines, je n’ai entendu parlé Breton qu’une seule fois, une toute petite fois. C’était un homme me proposant de m’emmener en voiture. Il s’est arrêté et m’a accosté en Breton. Par manque de chance, il se trompait très clairement d’interlocutrice et dut répéter en français. Mais que c’était étonnant qu’il débute directement en breton, cette langue tant attendue et jamais entendue.

Mais surtout qu’est-ce qui peut lui avoir fait penser que je parlais breton ? C’est une question qui demeurera sans réponse ; puisque très étonnée par la requête, j’ai décliné et continué à marcher.

La semaine (et la marche) continue dans des paysages plus plats. De temps à autre, entrecoupé de brouillard ou de brume de mer, mais relativement ensoleillé la plupart du temps. Les questions vont bon train. Mon cerveau se remet à mouliner, puisque la fatigue n’est plus un frein à son fonctionnement… Comme il est bon de réfléchir.

Jeudi, j’ai la chance d’être accueillie dans une magnifique famille à Quimper. Vous me direz que ce n’est pas sur la côte, mais mon chemin me les a fait rencontrer quelques semaines auparavant et je ne pouvais ne pas faire le détour pour les découvrir un peu plus.

C’était d’une beauté sans précédent. La gentillesse de Laurence m’a touché au plus profond de mon être. Cette femme, cette mère, cet être humain est tout bonnement extraordinaire. Entre la vie professionnelle, celle de mère, la recherche de soi, l’ouverture d’esprit… Elle est la représentation de cette femme forte qui m’émerveille. La bienveillance qui émane d’elle est indescriptible…

Je n’oublie pas Fred, son mari, un sportif tout en énergie et en gentillesse.

Merci de m’avoir ouvert votre maison, je m’y suis sentie comme chez moi. J’espère avoir la possibilité, un jour, de vous rendre la pareille.

Pour finir cette semaine, je marche de plages magnifiques en criques sublimes. C’est bien plus plat, les journées restent longues, mais sont clairement plus reposantes. Bien que la chaleur qui a envahi la France ne m’ait pas épargnée.

J’ai d’ailleurs expérimenté ma première baignade. 55 jours après le départ, j’ai enfin plongé mon petit corps dans l’océan (à 2 reprises !!!!). C’était froid, mais supercool. Et ça m’a permis de réguler un peu ma température corporelle qui bout depuis 3 jours.

Je me rends compte qu’il faut que je prenne le temps de partager un peu plus cette expérience.

De nombreuses personnes me questionnent, je vais essayer de répondre le mieux et le plus clairement possible aux questions d’organisation. Promis !

Laissez-moi juste un peu de temps pour faire ça au mieux.

Petit point dodo :

03.08 – Camping Naeco à Audierne

04.08 – Camping Naeco à Audierne

05.08 – Camping de la joie à St Guénolé

06.08 – Chez Laurence et Fred à Quimper

07.08 – Bivouac au Letty

08.08 – Bivouac à la Forêt fouesnant

09.08 – Bivouac proche de la pointe de

Sur le sentier…

À la semaine prochaine

Bilan de la septième semaine

1314 km parcourus, troisième topoguide terminé, plus de 10 jours de dénivelé constant, fin de la presque île de Crozon, passage de la pointe du Raz, grosse fatigue physique, retour à la marche seule, j’attaque le mois d’août et la côte sud de la Bretagne.

La Bretagne nous accueille en ce début de semaine par une pluie diluvienne, un vent époustouflant et du brouillard à couper au couteau. Drôle d’expérience ; moi qui rêvais de voir les tas de pois depuis une semaine…

Pour la petite histoire, ce sont des rochers que j’ai vu en passant la pointe saint Mathieu (donc avant Brest), 10 jours auparavant. Ils me semblaient majestueux de ce côté-ci de l’océan. Je ne saurais jamais ce qu’ils donnent de près, sous le soleil…

J’arrive donc à la pointe de Pen Hir (où se trouvent les fameux tas de pois), à moitié aveugle, quelque peu déçue et trempée. Mais c’est la Bretagne, il faut s’y faire…

Après un bon repas bien chaud, le soleil se lève et je m’apprête à rebrousser chemin pour voir cette fameuse pointe tant attendue avec le soleil. Mais ça serait trahir tout ce que j’ai fait jusqu’alors. Mon expérience, mon moment, ma découverte fut accompagnée d’eau et de brouillard… Ça en a fait un moment magnifique de beauté ! Pourquoi vouloir le revivre ? Pour poster la photo parfaite ? Non, mon expérience de cette si belle pointe est ainsi ; presque aveugle. Et j’en suis heureuse. Je ne fais donc pas demi-tour et je finis cette étape sans remords et le sourire aux lèvres d’avoir vécu une telle expérience.

Puis la semaine continue. Nous découvrons avec mes 3 acolytes la presque île de Crozon. Ce merveilleux endroit recelant de nombreuses plages à couper le souffle où une eau turquoise a élu domicile. Le soleil est dès à présent de la partie. Et la chaleur pointe rapidement le bout de son nez. Que c’est magnifique.

Je ne m’attendais pas à tant de dénivelé, mais les paysages que nous découvrons à chaque virage me font oublier la difficulté de l’effort et me donnent sincèrement envie de continuer toujours plus loin.

En cours de route, nous rencontrons Florence et Philippe, un couple d’alsacien avec qui nous finirons de cheminer sur cette magnifique presque île.

L’arrivée à Douarnenez clôt cette aventure commune. Qu’elle était chouette, bien que courte. Merci à vous 5.

Je continue donc seule vers la pointe du Raz. Là encore beaucoup de dénivelé m’accueille, de magnifiques falaises et une eau, tourmentée par les vagues, mais reposante, enivrante, époustouflante.

C’est une partie un peu plus nature, où le bivouac l’emporte sur le reste des possibilités d’hébergement. Ça en rend l’aventure d’autant plus belle, mais pas des plus simples.

En ce début de week-end, Erwan me rejoint. Amoureux de rando, passionné de vidéo et curieux de nature, nous partageons une journée de randonnée. Nous échangeons nos impressions, nos expériences, nos bons plans. Ce fut un beau moment de partage qui se termina à la magnifique baie des trépassés.

Là où nos âmes partent. Si la mienne pouvait y voir le coucher de soleil auquel j’ai eu le droit alors j’en serais ravie.

Merci pour ce moment simple et beau. Merci pour ces discussions et merci pour l’interview qui arrivera tout bientôt.

Je termine cette semaine par un réveil aux aurores, un peu de marche et un magnifique moment de poésie à la pointe du Raz.

Il est suffisamment tôt pour que j’y sois seule. Moi, petit être humain, faisant face à l’île de Sein sur cette pointe rocheuse « au bout du monde ».

Je prends d’ailleurs le temps de bouquiner. Profiter de ce moment tout particulier. Je me sens portée par quelque chose de plus grand que moi, de plus beau que ce que j’imaginais… Je scrute ce phare, le courant à ses pieds et je prends toute la mesure de son importance lorsque l’océan doit être fâché.

Ce moment regroupe à peu près tout ce qu’un randonneur peut rechercher : la beauté de la nature, la quiétude, l’apaisement. Ce fut un moment magique. Je ne saurais le décrire autrement.

Cependant, en repartant, je me sens plus faible. Je me rends compte qu’en plus du bivouac et des nuits plus ou moins bonnes que cela implique, je me suis peu alimentée. En effet, il fait très chaud depuis des jours et je ne me rappelle pas quand je suis allé faire de vraies courses pour la dernière fois. Plus j’avance et plus le poids de mon sac m’éreinte. Mon tendon d’Achille est extrêmement douloureux et les douleurs lombaires se réveillent de plus en plus régulièrement… Mon corps est très clairement en train de communiquer, mais une fois encore, je pousse pour atteindre mon étape du soir.

Plus la journée passe et plus je sens mes forces m’abandonner. Ma lucidité est très clairement en train de se faire la malle et j’ai beaucoup de peine à finir cette étape (multipliant les boulettes d’organisation) ; je me sens très en dessous de mes capacités physiquement et intellectuellement.

Je commence donc à prendre la mesure de l’effort fait pendant ces 10 derniers jours, les kilomètres parcourus et surtout le dénivelé fait. Sans parler de l’alimentation très peu abondante ces derniers temps.

Mon corps a parlé, il faut que je fasse un break. Je m’arrête donc à Audierne où j’espère récupérer convenablement pour repartir de plus belle (au plus vite).

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

27.07 – Camping de la plage de Goulien à Kernaveno

28.07 – Camping les bruyères à Morgat

29.07 – Camping de Menez Bichen à Pentrez

30.07 – Camping de Trézulien à Tréboul

31.07 – Bivouac tout proche de Beuzec Cap Sizun

01.08 – Bivouac dans la baie des trépassés, chez l’habitant

02.08 – Camping Naeco à Audierne

Bilan de la sixième semaine

1129 km parcourus, trois acolytes en moins, démarrage d’une nouvelle aventure, découverte de l’ile de Ouessant, moitié du chemin fait, Brest passé, presque île de Crozon en cours.

Ce lundi indique plusieurs caps.

Tout d’abord, l’arrivée à Brest. Ce qui signifie le milieu de mon aventure (à peu près). Nous y sommes accueillies par de magnifiques paysages jusqu’à l’entrée de la rade… Ainsi qu’un sous-marin (et ça, c’était trop cooooool).

Mais nous redémarrons cette semaine sans deux de nos acolytes.

Daniel a quitté l’aventure à quelques kilomètres de Brest. Mais sa hanche le faisait trop souffrir et j’ai bien peur que le froid breton aussi. Il aura tenu sacrément longtemps lui qui aime le soleil et le chaud. Merci mon ami de m’avoir accompagné pendant presque 3 semaines. Tu es un ange.

Il est aussi l’heure des aux revoirs avec ma cousine Anna. Toi qui pensais faire 2 semaines max, tu en auras fait 3. Et j’ai même l’impression que tu y as pris du plaisir… Si on passe sur les grosses douleurs de genoux du début, les ampoules et notre rythme de marche un peu trop « violent ». Tu as été incroyable… Et tu m’as impressionné par ta ténacité et les dernières étapes que tu as fait en entier.

Merci de m’avoir accordé ce temps, merci de m’avoir rejoint, merci pour ton grand cœur, ta force, ton courage, ta bienveillance et tes larmes désarmantes mais humaines…

Nous continuons donc, avec Alice, cette semaine, avec la visite de l’île de Ouessant ; petit bijou de Bretagne. Cette fois-ci, nous louons des vélos histoire de profiter de l’île dans son « intégralité » et surtout de faire une autre activité physique. Faire fonctionner d’autres muscles, aller « vite », c’était plutôt chouette comme journée.

Puis nous rentrons à Brest où nous faisons une vraie journée de repos chez des amis d’Alice et Anna. Les journées off ne sont jamais vraiment reposantes, mais elles permettent de repartir plus sereinement. Avec le contenu du sac à dos propre et sec, des provisions, les quelques achats qui nous manquaient. Bref, nous repartons comme neuves, mais pas tout à fait reposées soyons franches.

Un grand merci à Seb, Simon et Charlène de nous avoir ouvert leur maison. C’était super cool.

En plus des quelques caps, quelques surprises m’attendent.

Mais commençons par le départ de Brest. Il est un peu long, il faut bien l’avouer… Comme toutes les sorties de villes, sauf que nous en avions peu croisé jusqu’alors. Nous atterrissons en une matinée dans les jolies forêts de l’arrière-pays breton. C’est agréable de découvrir autre chose.

C’est très probablement parce qu’il y a peu/pas d’hébergements sur cette partie-ci que nous coupons à travers « champs », mais c’est aussi très cool de marcher dans ces petits chemins qui me font tant penser à la Galice espagnole.

Et parce qu’une aventure ne le serait pas vraiment si tout se déroulait parfaitement… Et oui en plus des soucis d’hébergements, d’étapes et de météo… Il y a les blessures… Mon Lilou, ma cousine, mon acolyte depuis 1 mois déjà, sent de plus en plus de peine dans sa cheville.

Ça fait déjà quelques jours qu’elle se traine cette douleur, mais ça en devient stressant, angoissant…

Bref, elle ne prend plus de plaisir à marcher, car à chaque pas qu’elle fait elle redoute la douleur.

Ce ne fut pas simple, j’ai pu le lire dans ses yeux, mais sa décision fut prise lors de la visite de la jolie abbaye de Daoulas : elle ne continuera pas l’aventure jusqu’à Douarnenez comme prévu.

Mais avant de partir, elle m’a fait un magnifique cadeau… Elle a dessiné sur ma housse de protection de pluie. Je suis trop heureuse.

Il faut bien avouer que ça fait beaucoup dans mon équilibre, le départ des 3 mousquetaires avec qui j’ai partagé un bout de chemin. Mais je comprends chacun d’entre eux. Et c’est le jeu lorsque l’on ouvre son aventure aux autres, il faut accepter qu’ils partent. Aussi déstabilisant et attristant cela puisse être.

Toute l’énergie déployée pour créer un équilibre n’a pas été vaine ! C’était 4 merveilleuses semaines à 4. Alors merci à vous 3. Merci de vous être déplacés jusqu’à moi, d’avoir bravé l’appréhension, les douleurs, les petites tensions, les boulettes, les dimanches de la loose… Bref, merci d’avoir fait de ce sentier un moment extraordinaire de partage, de discussions, de rires et de pleurs.

En vrai, je n’ai pas vraiment de mots pour vous remercier d’avoir fait de cette aventure partagée, un moment unique.

Je finis donc cette semaine seule. Attaquant la presque île de Crozon dont on m’a tant parlé…

Un peu plus touristique que le reste de la Bretagne, j’y croise quelques randonneurs, je me fais donc de nouveaux compères pour la route, Nico et Steven les luxembourgeois et Julien, un parisien. C’est sympa de ne pas avoir d’attaches, mais de pouvoir marcher avec des gens de temps à autre.

La troupe de la presque île.

Et pour finir, cette semaine haute en rebondissements, je suis accueillie à Camaret-sur-mer par une charmante famille. Merci à Virginie, Fred, Arthur et Thomas pour le bout de jardin, votre gentillesse et nos discussions. Merci aussi d’avoir partagé votre repas familial avec moi, de m’avoir permis d’acheter un nouveau fil de téléphone, de m’avoir prêté votre salle de bain… Bref, merci d’avoir ouvert votre porte à une inconnue et d’avoir été si attentionnés.

Encore une belle semaine qui s’achève.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

20.07 – Chez Seb à Brest

21.07 – Camping municipal de Ouessant (Lampaul)

22.07 – Chez Seb à Brest

23.07 – Bivouac à Daoulas

24.07 – Gîte communal de Landevennec

25.07 – Camping Gwen Kaer au Fret

26.07 – Chez Virginie à Camaret sur mer

Bilan de la cinquième semaine

955 km parcourus, première grosse étape du sentier (40 bornes), on a passé les abers, officiellement sur l’océan Atlantique, passage de la pointe la plus à l’ouest de France.

Après les quelques hors sentiers de la semaine passée (traversée de baie à marée basse et vase jusqu’aux genoux, marche les pieds mouillés, etc.) ; nous nous testons au longe-côte, sac à dos vissé sur les épaules ; tout proche des dunes de Keremma.

C’était amusant et très agréable, mais bien usant tout de même. Ce soir, je sens mes cuisses, ça faisait longtemps.

Par contre, je peux enfin dire que je me suis baignée…

Et une journée, sans boulettes, ne serait pas une journée sur le sentier. Les jambes bien lourdes de la veille, nous partons pour notre première étape de 40 km.

Oui, oui, presque un marathon, 13 kg sur le dos et nous nous lançons sereinement dans cette épopée.

Ce fut long, mais faisable. Les jambes sont, tout de même, figées le lendemain et douloureuses… Nous nous en souviendrons, mais nous l’avons fait et c’était magnifique.

Je découvre avec ces grosses étapes et notre rythme saccadé par de nombreuses pauses, la lumière dorée des fins de journées. Et je dois bien avouer que j’apprécie beaucoup ce cadeau quotidien que nous fait, le soleil, de sa présence.

Nous passons ensuite les abers (Wrac’h, Benoit et Ildut). Ce sont de longues rentrées d’océan/rivière dans les terres. Nous mettons une journée pour chacun d’entre eux. C’est un peu plus vallonné que ce que j’avais imaginé. Ce qui donne de jolis points de vue. Et ça vaut le détour, bien que nombreux soient les randonneurs trouvant des solutions pour les éviter.

Quitte à être ici, autant découvrir toutes les facettes de la Bretagne. Et cela en vaut la peine, sincèrement.

Je fais régulièrement des rencontres, plus ou moins sympathiques. Mais j’apprends beaucoup des gens, de leurs réactions, de leurs conseils en tous genres. C’est aussi ce qui est agréable sur ce sentier. Et ça me permet de reconnecter avec la réalité aussi. Mon petit monde utopiste de marcheuse ne serait rien sans ses retours les pieds sur Terre.

Cette semaine est aussi et surtout la semaine des changements. Nous passons de la Manche à l’océan Atlantique au phare de la presque île Saint Laurent à hauteur de Porspoder. À ce même endroit, nous débutons la descente sur la côte Ouest bretonne. Nous avons donc terminé de longer la côte Nord et nous amorçons la descente. Et ça, c’est super cooooool et motivant soyons franc.

Sans oublier que le soleil revient timidement, mais il s’installe au cours de la journée. Bref, on voit de nouveau le soleil et, ça aussi, ça n’a pas de prix pour le moral lorsque l’on est un randonneur au long cours et que notre cheminement est continu (sous les nuages, la pluie ou le soleil).

Nous finissons cette semaine par une longue et belle (mais dure) étape entre falaises et plages. Nous y passons la pointe la plus à l’ouest de France : la pointe de Corsen ainsi que là tant attendue pointe St Mathieu. Un des départs breton en direction de St Jacques de Compostelle.

Encore une sacrée semaine.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

13.07 – Camping de la côte des légendes à Brignogan plages

14.07 – Gîte les pingouins du phare à Lilia (Plouguerneau)

15.07 – Camping des Abers à Sainte Marguerite

16.07 – Camping municipal des Dunes

17.07 – Camping du Tromeur à Lanildut

18.07 – Camping municipal de Portsévigné

19.07 – Camping municipal de Portez

Bilan de la quatrième semaine

735 km parcourus, début du Finistère, Morlaix passé, on quitte la côte de granit rose, bientôt 1 mois de marche, toujours 3 compères, un peu de fatigue mais, le soleil est revenu.

Après une troisième semaine très clairement mitigée quant au temps (mais pas les paysages), nous attaquons une quatrième semaine plutôt ensoleillée.

Et que ça compte le temps lorsque l’on marche.

On se sent si vulnérable de n’être que de simples marcheurs, cheminant doucement vers un but, faisant face aux aléas climatiques. Et pourtant si fort de vivre grâce au contenu de notre sac à dos. D’être totalement autonome et d’avoir l’impression de pouvoir faire face à n’importe quelle situation.

Il m’aura fallu presque 1 mois pour être de nouveau tout à fait en harmonie avec mon sac, son contenu et surtout son poids. Depuis quelques jours, ce n’est très clairement plus un fardeau, mais une petite partie de moi.

Même si l’équilibre est parfait précaire, même si je fais toujours attention au poids de la nourriture que j’y ajoute, il ne me fait plus souffrir.

Bien évidemment, de temps à autre, je le sens reposer sur mon dos, mes hanches ou mes épaules. Mais la plupart du temps, je me sens à l’aise à marcher 30 kilomètres par jour avec.

Il ne faut jamais désespérer d’un enfant comme disait ma chère grand-mère.

Cher sac, nous avons enfin réussi à nous dompter mutuellement. Merci !

Nous attaquons depuis peu le Finistère. Après la beauté des côtes d’Armor, nous découvrons avec plaisir ce petit bout du monde. Ça va être une longue partie du périple. Mais c’est « monstement joli » comme dirait Daniel.

Depuis quelques jours, nous croisons des signalisations jacquaire, je dois bien avouer que ça m’a fait un drôle d’effet.

Mais je suis en harmonie avec mon statut de simple marcheuse au long cours. Je ne recherche pas la légitimité du pèlerin. Je suis dans le plaisir non-coupable de marcher, de découvrir, de partager… Et non dans une recherche du moi, du nous, du tout.

Ce sentier est extrêmement différent de St Jacques. Les hébergements communs y sont pratiquement inexistants, la signalisation laisse parfois à désirer, les étapes ne sont pas toutes tracées, la façon de s’alimenter ou de trouver de la nourriture sont quelque peu approximatives… C’est une tout autre aventure. Il n’est pas bon de comparer à mon avis. Il faut juste accepter de vivre ce nouveau challenge tel qu’il se présente et profiter de ce que la Bretagne a à nous offrir…

Il ne tient qu’à soi de faire de cette expérience une aventure exceptionnelle ou horrible. Notre état d’esprit et notre croyance personnelle jouent pour beaucoup sur ce que la Bretagne nous offre.

Alors profitons des petites pépites du quotidien, du temps fort agréable et de cette chance de prendre encore un peu de temps pour soi grâce à la marche et au moment de paix qu’elle nous offre.

J’allais oublier la merveilleuse portion entre Guimaec et St Jean du doigt (oui, je sais, le nom n’est pas dingue… Mais l’endroit est magique). Pour l’histoire, c’est un haut lieu de pèlerinage car il y aurait une phalange du doigt de St Jean Baptiste. Revenons aux paysages : 10 km, 800m de dénivelé positif et 3 belles heures dans des falaises magnifiques au bout du monde. Difficile physiquement en fin de journée, mais un tel bonheur à vivre. Je ne saurais partager tout ce qui m’a traversé à ce moment précis. Mais pour résumer, c’était un pur régal.

Mais n’oublions pas qu’une semaine se termine par un dimanche, la journée noire de nous, pauvres randonneurs itinérants…. Nous retrouvant sans possibilités de faire quelques courses, face à des restos pleins et des hébergements fort peu agréables pour de simples consommateurs ponctuels, à notre image… Mais nous y survivons une fois de plus (grâce aux nouilles chinoises portées depuis 3 semaines) et de nouvelles aventures peuvent commencer.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

06.07 – Camping municipal de Saint Efflam

07.07 – Camping municipal de Saint Jean du Doigt

08.07 – Camping de la baie de Terenez à Barnenez

09.07 – Le relais des primeurs à Taulé

10.07 – Rando gîte du château de Kersaliou à Saint Pol de Léon

11.07 – Terrain d’hébergement en plein air de Batz

12.07 – Camping de Roguennic à Cléder

Bilan de la troisième semaine

542 km parcourus, du vent, beaucoup de pluie, un peu de soleil, le début de la côte de granit rose, l’arrivée d’Anna et Nico puis Daniel, un peu de fatigue, une douleur lancinante au tendon d’Achille, mais toujours ébahie par la Bretagne.

Depuis le début de la semaine, le vent s’invite à la fête. Après la pluie, la canicule, nous avons le droit à un nouveau visage de cette chère Bretagne.

Décoiffante, parfois usante mais toujours aussi belle.

Bien que difficile, cette nouvelle semaine débute avec l’île de Bréhat. Et les retrouvailles courtes, mais plaisantes avec Aurore et Nico, faisant un bout de chemin breton en vélo.

Puis nous avançons vers Anna et Nicolas qui nous rejoignent mercredi matin. Ainsi que Daniel jeudi matin. Cette étonnant et réjouissant comment toute cette petite troupe s’harmonise pour trouver des rythmes décalés, mais fonctionnant à merveille.

Après quelques jours gris, nous retrouvons le soleil et les couleurs extraordinaires de l’eau… Ainsi que les prémices de la côte de granit rose ! Merveille !!!!!

Je perds presque toute ma petite troupe pour le week-end, mais cela ne m’empêche pas d’attaquer avec entrain cette fameuse côte de granit rose tant attendue… Sous la pluie. Encore un nouveau visage, mais elle est belle la Bretagne fâchée.

Je dois bien avouer que les mots continuent à me manquer face à tant de beauté et je m’en réjouis. Quant au visage colérique de la Bretagne, il me séduit d’autant plus qu’il me permet de profiter des beaux jours lorsqu’ils pointent le bout de leur nez.

Voilà pourquoi je marche, voilà pourquoi je m’impose tout cela… Je découvre des paysages qui ne cessent d’évoluer, de changer, de briller…

Mais je les découvre sans violence, à mon rythme, à ma façon… Et qu’est-ce que c’est apaisant, que c’est beau, qu’il fait bon vivre et cheminer !

Même s’il faut régler quelques petits bobos, c’est quand même chouette tout cela.

À la semaine prochaine.

Le petit point dodo :

29.06 – La vieille auberge sur l’île de Brehat

30.06 – Bivouac proche de l’île à bois

01.07 – Bivouac sur l’aire de camping car de Tréguier

02.07 – Camping municipal des Dunes à Port Blanc

03.07 – Camping de Tourony à Tregastel

04.07. – Camping l’abri côtier à l’île grande

05.07 – Chez Ngoc à Lannion

Bilan de la seconde semaine

330 km parcourus, début du bivouac, grand soleil, pause chez Auriane et Joris à St Brieuc, un bon petit rythme de 30 km par jour et toujours des paysages à couper le souffle.

Une semaine de grand beau, comme dans toute la France, j’en suis consciente. Mais il faut bien avouer qu’après la semaine de pluie lors du début de ce périple, ça fait un bien fou.

J’attaque donc avec plaisir le camping et le bivouac (que je n’avais jusqu’alors jamais testé)… Tout en découvrant des paysages magnifiques.

Je n’ai, par moment, pas de mots… Je dois bien l’avouer. Et c’est plutôt magique de partager cela avec Lilou.

D’autant plus qu’elle prend vraiment du plaisir à marcher, à découvrir la Bretagne en ma compagnie et de faire face à l’effort.

Nous y allons progressivement histoire qu’elle s’habitue au poids du sac, des kilomètres parcourus, de l’effort long et pénible… Mais ça se passe bien. La bonne humeur nous accompagne bien que la fatigue se fasse sentir.

Nous avons la chance d’être accueillies dès le début de cette semaine dans le jardin d’une charmante famille tout proche du fort la Latte. Merci encore.

Puis nous campons, bivouaquons, passons 2 nuits dans un lit, à St Brieuc, chez Auriane et Joris ce couple merveilleux (qui sont aussi mes amis) et continuons d’avancer.

Nous nous octroyons une journée de pause à St Brieuc après 11 jours de marche consécutifs. Le temps de faire un peu de réapprovisionnement, une lessive et de partager de jolis moments (et drôles)…

Nous sommes déjà reparties vers de nouvelles aventures sur la côte de granit rose.

Eh oui, nous passons officiellement de la côte d’Émeraude (255 km) à la côte de granit rose (355 km en vue).

Quel beau pays nous avons tout de même…

À tout ce merveilleux périple ponctué de discussions, rencontres fortuites, pauses, café, kilomètres de marche, début du bivouac nous ajoutons un réveil aux aurores pour voir un lever de soleil sur la mer. Après le coucher de soleil quelques jours plus tôt en bivouac. C’est le top !

Quelle liberté, quelle expérience, quelle chance !!!

À la semaine prochaine

Le petit point dodo :

22.06 – Bivouac chez l’habitant à Fort la Latte

23.06 – Camping du Val à Erquy

24.06 – Bivouac pas loin de Jospinet

25.06 – Chez Auriane et Joris à Saint Brieuc

26.06 – Chez Auriane et Joris à Saint Brieuc

27.06 – Camping belle vue à Saint Quay Portrieux

28.06. – Camping du cap de Bréhat à Plouézec

Comment organiser ses étapes de rando sur le GR 34 ?

J’ai traité la question du dodo, de la nourriture et de l’eau.

Mais comment organise-t-on des étapes ? Que faut-il regarder ? Combien de kilomètres doit-on marcher ? Qu’est-ce que cela implique de vérifier en amont ?

Je vais donc essayer de répondre, franchement et naturellement, à toutes ces questions que je me suis aussi posées avant de partir.

Mon organisation :

Je dirais que c’est un travail plus ou moins prenant que d’organiser ses étapes. Tout dépend de son habitude à tout gérer, ou laisser se faire les choses.

Perso, je me suis rendu compte qu’en organisant tout en avance, je ratais de nombreuses opportunités. Je m’imposais des objectifs à atteindre chaque jour, quitte à rater une plage, un bistro ou une rencontre. Je ne me laissais qu’une toute petite marge de manœuvre pour faire face aux surprises que me donne la chance de vivre le sentier.

Donc le petit conseil, c’est de se renseigner pour éviter les gros problèmes types ravitaillements ou dodo (si vraiment le bivouac vous effraie). Mais laissez vous une marge de manœuvre suffisante pour profiter de l’aventure.

Mais revenons à la question pratique de l’organisation des étapes.

Les étapes :

Perso, j’ai le topoguide de la fédération française de randonnée. Je regarde, en premier lieu, le tableau kilométrique au début de ce dernier. Il me donne une idée des possibles étapes à faire.

Je me fais des repères tous les 25-30 km. Puis j’augmente doucettement la taille des étapes.

NB : lorsque j’organise les étapes de cette façon, je n’ai aucune idée du dénivelé. Ce sont donc de pures hypothèses. Il faut savoir que le GR34, c’est 30 000m de dénivelé positif entre Cancale et Audierne (en gros). Donc faite attention à ce dernier si vous ne voulez pas finir vos journées à « pas d’heure » et courbaturés.

Mais pensez bien à débuter sur des étapes de l’ordre d’une vingtaine de kilomètres. L’effort ne semble pas surhumain ; et pourtant 20km avec 15kg sur le dos, c’est une sacrée épopée au début. Puis vous verrez, vous augmenterez (ou réduirez) suivant votre fatigue et votre humeur.

Le ravitaillement :

La seconde chose que je regarde une fois que j’ai fait mes pré-étapes, ce sont les points de ravitaillement. Ça aussi on l’a sur le tableau kilométrique du topoguide.

Croise-t-on un supermarché dans la journée, une boulangerie et/ou un bar (au moins pour le café, le Perrier ou la pause rechargement de téléphone…).

Ce sont des informations que vous pouvez aussi trouver sur Maps.me.

Pour l’eau, bien qu’il y ai beaucoup moins de point de ravitaillement, nous ne nous trouvons jamais très loin d’habitations. Je n’ai donc jamais rencontré de soucis de ce point de vue. Mais je vous conseille de tout de même faire attention, surtout si vous avez beaucoup besoin de boire.

L’hébergement :

Puis je regarde les possibilités d’hébergement. Mon étape tombe-t-elle sur un village ayant un camping ou non ? Ai-je envie de rallonger mon étape ou non pour ce confort ? Si non, où vais-je pouvoir planter ma tente ?

Pour le Bivouac, je regarde plutôt sur google map, en mode satellite. Ca me donne une petite idée des forêts, champs et endroits « plats » aux alentours. Ensuite, il faut se rendre sur site et découvrir. Est-ce abrité, est-ce trop proche d’une route, d’habitations, etc.

Il est conseillé de planter sa tente à la nuit tombante. Ou au moins relativement tard pour ne pas déranger les personnes aux alentours. C’est toléré, mais soyez respectueux.

Avant de partir de votre lieu de bivouac, vérifiez que vous ne laissez rien derrière vous (poubelles, cendres, etc.). Dites vous que plus nous serons respectueux les uns des autres, plus la population locale acceptera notre liberté.

D’un point de vue pratique, il faut compter une petite demi-heure, voir plus, pour trouver l’endroit du bivouac.

On peut aussi la jouer safe et trouver des aires de camping-car, par exemple. L’application Park4night est utile à ce moment là.

Les envies / besoins des autres :

Et puis il y a vos coéquipiers. Ont ils envie de ceci ou cela ? Ont ils besoin du café du matin ? De la pause du midi dans un bar ? D’un camping et sa douche chaude…

Bref, chaque journée est différente. Les villages traversés ne le seront pas au même moment et ils ne proposeront pas tous les mêmes services. Il faut donc s’adapter à ce que le sentier nous/vous propose.

Maps.me :

Maps.me est une très bonne application puisqu’elle référence une grande diversité de données (restaurants, supermarchés, campings, hébergements, lieux à visiter…) et tout cela, hors ligne. Il suffit de télécharger la carte du département où vous allez randonner et ensuite vous avez tout cela sans que votre portable soit connecté à Internet.

C’est vraiment très appréciable en France comme à l’étranger.

Les gros points importants sont :

– Les supermarchés ferment à midi le dimanche donc pensez à vous ravitailler en amont de votre étape du soir si vous ne souhaitez / pouvez aller manger au resto.

– Les restos sont régulièrement plein les dimanches. Journées dominicales où « tout le monde » souhaite se poser et être servi. Donc ne comptez pas trop dessus pour vos repas (en tout cas, pas uniquement sur cette possibilité, surtout si il n’y a qu’un seul resto sur votre chemin).

– Les resto/bar ont tendance à être fermés les lundis. Donc idem, pensez à vous ravitailler au supermarché pour pique-nique et repas du soir (au cas où).

– Le littoral breton vit, le plus souvent au gré de la saisonnalité touristique. Les campings et parfois les cafés/restaurants dans les « stations » sont le plus souvent fermés de mi octobre à Pâques. Partir hors saison nécessite une logistique différente.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas.

Bilan de la première semaine

164 km parcourus, beaucoup de pluie, quelques douleurs, un sac un peu lourd, de merveilleuses villes, des paysages à couper le souffle, un peu de soleil tout de même, court passage en île et vilaine, déjà en côte d’Armor et Lilou est arrivée.

Bien que mue d’une intense et réelle envie de partir, je dois bien avouer, qu’il m’a été compliqué de décoller.

Quitter cette maison alors qu’il y a toujours tant à faire, laisser Tancrède et Iso alors que la paix est revenue. Bref ça n’a pas été des plus simples, mais je sentais que c’était le moment.

Après avoir repoussé toute la semaine, je saute dans un train pour Paris.

De là, j’organise doucettement mon « vrai » départ. Il me faudra de nouveau le repousser d’une journée, car les trains sont extrêmement rares et les mesures Covid ne permettent une réouverture de l’abbaye du Mont St Michel que le lundi 15.

Il m’aurait été difficile d’aller au Mont sans visiter cette merveille. Je prends donc mon mal en patience et repousse au lundi matin 7h mon départ.

1 métro, 1 train, 1 bus et 1 navette plus tard, je suis au pied de ce gigantesque bâtiment rempli d’histoire. J’en profite et me délecte sans trop de touristes. Quelle chance.

Un petit repas prit sur le pouce et je décolle enfin ! Première après-midi de marche, 16 km, se terminant sous une pluie diluvienne… Bienvenue en Bretagne !

Les journées se suivent ensuite doucettement. Entre pluie et soleil…

Il fait, définitivement, beau plusieurs fois par jour en Bretagne. Ce qui signifie qu’il pleut aussi plusieurs fois par jour. Ça n’aide en rien l’avancée pédestre… Mais les paysages sont grandioses, donc on oublie vite les quelques minutes ou heures sous la flotte.

En une semaine, j’ai déjà traversé les jolies villes de Cancale, St Malo, Dinard… C’est plutôt très chouette.

J’ai eu la chance de découvrir une eau d’une couleur à couper le souffle, des falaises grandioses et de me réapproprier le principe des marées.

J’ai aussi mangé des huîtres, des moules et des galettes de sarrasin. On profite de marcher toute la journée pour se faire plaisir ! Il faut avouer que les douleurs du début sont un peu décourageantes par moments donc un bon repas fait un bien fou au moral et au corps.

Et par chance, ma merveilleuse cousine Alice m’a rejoint en fin de semaine pour partager ensemble la météo idyllique que nous annonce cette seconde semaine de marche bretonne.

Niveau dodo, le temps n’étant pas au rendez-vous, j’ai eu du mal à planter ma tente. Je passe donc une grosse partie de mon budget en hébergement en dur… Mais maintenant que le soleil est revenu, à moi le chant des oiseaux et la pleine nature…

C’est quand même rageant de porter sa tente toute la journée sans pouvoir l’utiliser !

Quoi qu’il en soit, c’est magnifique et je ne regrette en rien ce besoin de marcher qui m’anime…

Je vous embrasse.

À la semaine prochaine.

La question cruciale du dodo sur le GR 34

Je pense que tout bon être humain se pose la question de la nourriture, de l’eau et du dodo.

Je reviens dans un premier temps sur le dodo ! Car bien se reposer signifie mieux récupérer physiquement et repartir plus serein.

C’est vraiment très important sur une marche au long cours !

Comment ai-je fait sur le GR34 ?

Je possède tout le matériel de camping de base : j’ai une tente, un matelas gonflable et un sac de couchage (plus un drap de soie). Je peux donc dormir n’importe où.

Plus facile à dire qu’à faire ! Les débuts furent tâtonnants, ne sachant pas trop comment m’organiser. Transgresser la loi pour poser mon couchage n’importe où me terrifiait.

Déranger les habitants me pétrifiait. Bref, je n’étais pas très à l’aise avec le principe du bivouac et pourtant, je cherchais à me confronter à ces limites pour trouver la liberté totale…

Il m’a fallu du temps pour prendre le pli. Accepter de gérer différemment mes journées pour ne pas les finir à 17h (ce qui est très confortable pour organiser sa soirée), monter ma tente dans un camping, prendre une douche et me poser.

Mais plutôt accepter de manger sans la protection de sa tente et monter cette dernière juste avant que le soleil ne se couche. Changement d’ambiance. Mais ça se fait royalement bien.

Si vous cherchez à faire uniquement du bivouac. Sachez que vous trouverez toujours un endroit où poser votre tente. Plus ou moins proche du sentier évidemment, mais vous trouverez. Pas d’inquiétudes.

Quant aux campings, il y en a presque tout le long. Idem, vous ne peinerez pas à en trouver. Je vous conseille tout de même de vérifier le matin sur Maps.me ou sur internet leur localisation et surtout si ils sont ouverts. Mais sans ça, vous n’aurez que peu de soucis à vous faire, si vous avez votre tente sur le dos.

NB : la plupart des campings sont fermés d’octobre à Pâques.

La question de la douche, de l’eau et de la nourriture se pose évidemment aussi, j’y reviendrais dans un autre article.

Mais une chose est sure, hormis la mer pour se baigner en fin de journée et potentiellement les toilettes publiques pour se rincer, votre hygiène va en prendre un sacré coup. Mais on survit extrêmement bien à cela !

Qui plus est, vous n’êtes pas obligé de faire du bivouac tous les jours. C’est une liberté certes, mais la marche doit rester un plaisir.

Perso, je mêle donc dodo chez l’habitant, camping et bivouac sans aucuns scrupules. Je n’ai rien à prouver à personne.

Lorsque je dors en camping, je ne réserve pas à l’avance. Hormis si nous sommes nombreux et que nous souhaitons tous dormir au même endroit. Sinon, en arrivant, il y a très régulièrement de la place pour les randonneurs avec une tente relativement petite (et sans voiture évidemment). D’autant plus si nous utilisons le même emplacement.

Un emplacement de camping peut recevoir 4 tentes sans soucis, sachez-le. Ils sont faits pour de grandes tentes confortables et une voiture plutôt que pour nos toutes petites tentes de randonneurs.

Quant à l’hébergement en dur ; je l’ai un peu utilisé au début, le temps de me remettre dans le mood ou pour me protéger d’un bon orage. Booking.com est, en règle générale, plutôt pratique. Mais sinon pour les gîtes communaux ou les auberges de jeunesse, je me pointais directement là-bas et je demandais si il restait de la place. Si non, le camping n’est jamais très très loin ou la sortie de la ville pour trouver un endroit au calme où bivouaquer.

Vous savez tout sur ma façon de dormir sur le GR34.

Le bonheur !

J’ai acquis une liberté sans égale à me confronter à mes peurs et mes préjugés. J’ai pris du plaisir à être totalement ouverte aux possibilités s’offrant à moi ; au lieu de m’arrêter sur une seule possibilité d’hébergement. Et j’ai surtout appris à lâcher prise. Quel bonheur !

Mes lieux d’hébergements se trouvent à la fin de chaque bilan hebdomadaire.

J’espère avoir répondu à vos questionnements. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à m’écrire.